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De : Francesca Sacco Journaliste indépendante, Genève.

42 kilomètres à pied,  ça n’use pas que les souliers

 

Une étude internationale sur les inégalités hommes/femmes dans le sport. Analyse du plus vieux sport du monde : la course à pied. Fondements des inégalités, contre-arguments et contexte juridique 

Prologue 

« A travail égal, salaire égal », dit la loi fédérale sur l’égalité, qui stipule que les hommes et les femmes sont égaux en droit. Ce n’est visiblement pas le cas dans la course à pied où, à nombre de kilomètres égal, les femmes gagnent souvent 30% de moins que les hommes. 

Certains tenteront de rationaliser : « C’est normal, les hommes sont plus rapides » ou : « ils attirent davantage de spectateurs ». Mais en examinant la cinquantaine de grilles de primes d’arrivée reproduites dans ce document (sur 245 épreuves contactées dans le monde entier), on s’aperçoit que la façon dont ces récompenses sont fixées peine à trouver une explication logique. 

Comment se fait-il que le marathon de Rome accorde l’égalité des primes, alors qu’à Turin la gagnante reçoit 50% de moins que le gagnant ? Comment se fait-il qu’au marathon de Naples, les femmes handicapées ont droit à l’égalité des primes hommes/femmes, mais pas les coureuses valides ? Comment expliquer que dans les épreuves européennes qui comprennent un marathon et un semi-marathon, les femmes ont généralement droit à un traitement plus équitable dans le semi, alors que les deux courses se déroulent le même jour et sur le même parcours ? Comment expliquer enfin qu’au semi-marathon de l’Humanité, ce sont les vétéranes (et les vétéranes uniquement) qui ont droit à l’égalité des primes ?  

Le but de cette étude est d’élucider les véritables raisons qui sous-tendent la situation actuelle, d’analyser les mouvements de protestation qui se dessinent et de donner des pistes pour amorcer un changement qui apparaît de plus en plus souhaitable – voire nécessaire.

TEST 

Classez les dix compétitions suivantes par ordre décroissant de discrimination envers les femmes en ce qui concerne les primes de récompense. Un seul indice : quatre d’entre elles sont ex aequo. 

Berlin, 42 km

Berne, Grand Prix

Francfort, 42 km

Istanbul, 15 km

Marseille, 21 km

Monaco, 42 km

Paris, idem

Rochelle, id.

Rome, id.

Turin, id.

RESULTATS

1.     Francfort, Istanbul, Marseille et Rome ex æquo : ces marathons accordent les mêmes primes aux hommes et aux femmes 

2.     Paris : les primes sont égales jusqu’au 3e rang, le budget total des primes étant inférieur de 13% pour les femmes 

3.     La Rochelle : les primes sont égales jusqu’au 3e rang ; le budget total étant inférieur de 27% pour les femmes 

4.     Berlin : les primes sont inférieures de 5% pour les trois premiers rangs et de 20% pour le budget total

 5.     Berne : les primes sont inférieures de 17% pour les trois premiers rangs et de 37% pour le budget total

6.     Monaco : les primes sont inférieures de 25% pour les trois premiers rangs et de 34,5% pour le budget total 

7.    Turin : les primes sont inférieures de 47% pour les trois premiers rangs et de 57% pour le budget total

Résumé de la politique des primes des épreuves passées sous revue dans la présente enquête 

On trouve les deux extrêmes suivantes :1) Les épreuves qui pratiquent l’égalité totale, c’est-à-dire :

-                    les primes sont égales pour les hommes et les femmes ;

-                    le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories. 

Exemples en Suisse : Morat-Fribourg, Sierre-Zinal, Thyon-Dixence, Swiss alpine post marathon, semi-marathon de Schwytz, semi-marathon de Payerne, semi-marathon du Schilthorn, semi-marathon de Nidau, LGT Alpin marathon.

 

Exemples à l’étranger : marathon de Rome, marathon de Chicago, marathon de New-York, marathon de Vancouver, marathon des deux Océans (Afrique du Sud), marathon de Francfort, marathon de Valence, semi-marathon de Marseille, 15 km d’Istanbul.

2) Les épreuves qui pratiquent une discrimination aux deux niveaux, c’est-à-dire :

-                    les primes sont plus basses pour les femmes qui montent sur le podium ;

-                    le nombre d’athlètes récompensés est plus faible chez les femmes.

 

Exemples en Suisse : Grand Prix de Berne, marathon de la Jungfrau, semi-marathon de Campione.

 

Exemples à l’étranger : marathons de Lyon, Berlin, Turin, Naples, Cesane Boscone, semi-marathon de l’Humanité.

On trouve, entre ces deux extrêmes, diverses nuances :

 

3) Les épreuves qui accordent les mêmes primes jusqu’au xe rang, les montants étant ensuite plus bas pour les femmes, et le nombre d’athlètes récompensés plus faible dans leur catégorie.

 

Exemples en Suisse : Course de l’Escalade (jusqu’au 3e rang), Kerzerslauf (10e rang)

 

Exemples à l’étranger : marathon de Londres (jusqu’au 3e rang), marathon d’Istanbul (4e rang), course de Marjevols-Mende (4e rang), marathons de La Rochelle et de Marseille (5e rang).

4) Les épreuves qui accordent les mêmes primes jusqu’au xe rang, puis plus rien aux femmes, tandis que des primes sont versées aux suivants chez les hommes.

 

Exemples en Suisse :  marathon de Lausanne (jusqu’au 3e rang), 20 km de Lausanne (5e rang), marathon et semi-marathon de Tenero (5e rang).

 

Exemples à l’étranger : Cross du Mont-Blanc (3e rang).

5) Les épreuves qui accordent les mêmes primes jusqu’au xe rang, les montants étant ensuite plus bas pour les femmes, mais le nombre d’athlètes récompensés identique dans les deux catégories.

 

Exemple : marathon de Paris (jusqu’à la 10e place).

 

I.                   La situation générale dans le monde

 

Il existe trois grandes classes de marathons:

 

-         Les marathons prestigieux (Chicago, Berlin, Rotterdam, Boston, Londres, Amsterdam, New-York). Les meilleurs athlètes mondiaux  y participent car les primes sont attractives et le parcours est souvent « rapide », c’est-à-dire qu’il permet la réalisation de performances (records mondiaux masculin et féminin à Chicago). Pour les coureurs populaires, ce sont des rendez-vous incontournables. Le budget de ces épreuves est donc important et les primes d’arrivée sont plus ou moins égales pour les hommes et les femmes, en tout cas dans le haut du classement ;

 

-         Les marathons de classe moyenne (Lausanne, Lyon, Prague, Reims, Rome, etc.). Ils offrent peu de perspectives pour de très bonnes performances. Leur équilibre financier dépend donc de leur capacité à se profiler comme une épreuve originale (beauté du paysage, richesse historique du lieu, ambiance festive), afin d’attirer les coureurs populaires. Certains ont réussi ce pari : c’est typiquement le cas du marathon des Châteaux du Médoc, où les prix sont remis sous forme de vin. Dans cette deuxième catégorie, les primes d’arrivée destinées aux femmes sont le plus souvent nettement inférieures à celles des hommes (de l’ordre de -30%), mais ce n’est pas une règle absolue (cf. Rome). 

 

-         Les marathons de petite envergure (Chypre, Groenland, semi de Payerne, Zermatt qui en est à sa première édition en 2002, etc.). Leur budget est assez restreint et ils doivent souvent de contenter d’offrir des trophées en lieu et place de primes. Lorsqu’ils ont les moyens d’accorder de l’argent, les montants destinés aux hommes et aux femmes ont tendance à être remarquablement égalitaires.

 

II.               Les raisons invoquées pour justifier l’inégalité des primes hommes-femmes

 

Les arguments le plus fréquemment avancés pour justifier le fait que les femmes reçoivent des primes inférieures sont principalement au nombre de trois.

 

Premier argument :

-         Les femmes sont moins rapides que les hommes: le record mondial est de 2 :18 :47 chez les femmes (établi en 2001) et de 2 :05 :42 chez les hommes (1999).

 

Deuxième argument:

-         Les femmes sont beaucoup moins nombreuses à participer que les hommes, ce qui signifie que la concurrence est moins forte dans leur catégorie. Par conséquent, il est « plus facile » pour une femme d’arriver dans les dix premières (par exemple) que pour un homme de se classer parmi les dix premiers.

 

Troisième argument:

-         L'inégalité des primes est justifiée par des impératifs économiques (« business is business »)

 

En fait, tous les arguments invoqués ont été trouvés à posteriori. Ils servent à justifier la situation, mais ne la motive pas. L’organisateur du marathon de Reims, qui a décidé en 1999 d’introduire l’égalité des primes pour les deux sexes, le démontre bien quand il dit : « En fait, on n’avait jamais vraiment réfléchi à ça (la raison pour laquelle les primes étaient inégales) ». Cette décision a été prise, explique-t-il, « parce qu’on a senti le vent tourner », allusion à l’impopularité actuelle des inégalités de traitement. Il faut dire aussi qu’on l’y avait un peu poussé: une plainte avait été déposée l’année précédente en raison de l'inégalité des primes hommes/femmes et français/étrangers. L'organisateur a préféré donner satisfaction au plaignant avant d'arriver au tribunal (voir plus loin « Le procès de Reims »).

 

III.            Les contre-arguments

 

Réponse au premier argument cité (les hommes sont plus rapides que les femmes):

-         L’idée selon laquelle il est juste que l’homme reçoive davantage parce qu’il court plus vite implique une dépréciation de la femme en raison de son sexe. Les femmes ne possèdent pas le potentiel musculaire des hommes. Si les records masculins et féminins ne sont pas égaux en chiffres absolus, du moins pourrait-on espérer qu’ils soient considérés de valeur équivalente. Or, l’inégalité des primes signifie clairement que la performance masculine a plus de valeur que la performance féminine.

 

Réponses au deuxième argument cité (les femmes sont moins nombreuses) :

-         Le fait que les femmes soient moins nombreuses que les hommes peut  éventuellement justifier la rétribution d’un moins grand nombre d’athlètes dans leur catégorie (les 50 premiers et les 25 premières, par exemple), mais cela ne justifie pas l’inégalité des montants.

-         S’il est « plus facile » pour une femme de bien se classer du fait de la moindre concurrence dans sa catégorie, ceci ne joue que pour les coureuses qui sont très fortes, car il n’est pas plus facile pour une femme de courir en 2 :25 que pour un homme de courir en 2 :10. On peut même soutenir le raisonnement opposé, à savoir qu’il est « plus facile » pour les hommes de niveau amateur de finir classé, car le temps limite pour franchir la ligne d’arrivée (le plus souvent cinq ou six heures) privilégie nettement les hommes : en effet, s’il est tout à fait honorable pour une femme de niveau amateur de terminer en 4 heures, ce n’est pas le cas pour un coureur amateur. On pourrait même s’étonner qu’il n’existe pas un temps limite différent pour les hommes et les femmes (voir note 1 en fin de texte). Le témoignage de Daniela Zahner, organisatrice de courses à vocation humanitaire, est révélateur : « Quand les femmes voient que le temps limite est de cinq heures, beaucoup sont découragées de participer. Je connais une femme de 67 ans qui a couru un marathon avec une prothèse de la hanche. Elle était toute contente de participer et surtout de terminer, mais ils ne l’ont pas classée parce qu’elle est arrivée après le temps-limite. J’ai protesté auprès des organisateurs, mais ils m’ont dit qu’ils ne voulaient de Hausfrauenmarathon (marathons de femmes au foyer) ».

-         Les femmes ont été interdites de courses populaires et de marathon olympique jusqu’à un passé relativement récent (J.O. 1984). Sachant qu’elles ont été interdites de compétition pendant si longtemps, il est extrêmement cruel de dire, aujourd’hui, qu’elles ne méritent pas les mêmes primes que les hommes parce qu’elles sont moins nombreuses qu’eux. On ne rattrape pas en une quinzaine d’années une ségrégation qui datait d’un siècle.

 

Réponse au troisième argument cité (l’inégalité des primes est justifiée par des impératifs économiques) :

-         Le dopage aussi est imputable aux enjeux financiers du sport. D’ailleurs, jusqu’en 1983, les Etats-Unis et le Canada ont refusé de mener des campagnes contre le dopage sous prétexte qu’il s’agissait de « manifestations contraire à l’esprit de libre entreprise ». En fin de compte, les personnes qui utilisent l’argument des règles économiques ne font que dresser un constat d’échec.

 

Interrogé pendant l’été 2000 sur les raisons de l’inégalité des primes hommes/femmes au marathon de Lausanne, l’organisateur de l’épreuve a répondu: « Il n’y a pas de raisons. C’est un choix. Il y a des marathons qui investissent davantage sur les hommes que sur les femmes, chacun axe sa course selon son choix ». Fait piquant, la promotion de l’épreuve n’était alors pas assurée par un homme, mais par une femme, la française d’origine russe Irina Kasakova, gagnante à plusieurs reprises : c’est elle qui figurait notamment sur l’affiche officielle, les dépliants et le site internet du marathon.

 

Au cours de cette enquête, nous avons été surpris par l’apparition continuelle de nouveaux arguments en faveur de primes plus basses pour les femmes, une fois la discussion engagée. Ainsi, en septembre 2001, lorsque l’organisateur du Lausanne Marathon a décidé, suite à une réclamation du Bureau de l’Egalité du canton de Vaud, d’accorder les mêmes primes aux hommes et aux femmes jusqu’au 3e rang, il s’en est

trouvé dans le comité d’organisation pour souligner que, de cette façon, les taxes d’inscription des femmes ne couvriraient pas les primes qu’elles toucheraient. Nous n’avions jamais entendu cette remarque auparavant (note 2).

 

IV.           La participation féminine : les facteurs d’empêchement

 

La participation féminine aux courses internationales varie beaucoup d’une épreuve à l’autre, allant de quelques pour-cents à plus de la moitié. Dans l’ensemble, le problème n’est pas que les femmes ne pratiquent pas la course à pied. Environ 75% des nouveaux abonnés à Runner’s world magazine lors de ces quatre dernières années sont des femmes. En France, le nombre de femmes pratiquant un sport est passé de 9% à 1968 à 32,5% en 1997. Selon Pascal Duret (« Sociologie du sport », Armand Colin, 2001), la différence entre les deux sexes s’est considérablement réduite, avec un taux de pratiquants de 72,3% pour les hommes et de 64% pour les femmes. Mais celles-ci ne forment que 24% des compétiteurs. Entre le jogging matinal et la compétition, il y a donc un pas qui semble plus difficile à franchir pour les femmes.

 

Il s’agit donc de déterminer ce qui les retient de participer et si ces facteurs « en amont » doivent être pris en considération. Les explications possibles à la faible participation des femmes sont :

 

-         Le partage des tâches ménagères encore inégal au sein des couples. Toutes les études confirment la répartition défavorable aux femmes. Dans son édition de janvier 2001, le magazine  « Sciences humaines » rappelle que les femmes endossent les deux tiers du temps parental (25 h/semaine), contre un tiers pour l'homme (13 h). « Si l'on additionne temps de travail et temps parental, les femmes ont une semaine de 62 h. et les hommes de 54 h 30 ». Le mensuel souligne que « plus la charge domestique augmente, moins les hommes en font: un homme qui vit seul sans enfant consacre 2 h 13 aux tâches domestiques. Par contre, le père de famille de deux enfants, dont l’un a moins de 3 ans, n'y consacre qu'1 h 30 ». Selon une étude helvétique, le temps passé à gérer la sphère domestique se monte à 34 heures pour une femme avec enfants et professionnellement active, contre 18 heures pour le conjoint. L’écart est plus faible lorsque le couple n’a pas d’enfants. Selon le Ministère français de l’emploi et de la solidarité, les hommes consacrent 30% de leur temps à leur activité professionnelle, contre 26% pour les femmes, mais ils ont davantage de temps libre pour eux-mêmes (soit 16%, contre 11% pour leur partenaire), grâce à une économie réalisé sur le dos des tâches domestiques (7% pour l’homme, contre 17% pour la femme) et des tâches parentales (respectivement 8% et 12%). Dans ces conditions, il est assez facile de comprendre pourquoi les femmes sont moins nombreuses que les hommes à faire du sport. De toute manière, celle qui ose « usurper » à l’homme la liberté d’abandonner partenaire et enfants à la maison pour aller s’entraîner risque d’être bien vite soupçonnée de « porter la culotte ». Les préjugés ont la vie dure.

 

-         L’association de l’effort physique avec la virilité dans l’esprit du public. Les femmes reçoivent de ce fait moins d’incitations à faire du sport. Une athlète est considérée comme féminine malgré le fait qu’elle fasse du sport, alors que pour un homme, la pratique de l’exercice physique constitue une sorte de « valeur ajoutée » à sa virilité. Cela se reflète dans les motivations des hommes et des femmes à pratiquer un sport. Les hommes cherchent à « se muscler » et à « se lancer des défis », tandis que les femmes désirent plutôt « perdre du poids », bien qu’elles ne soient pas nécessairement plus concernées que les hommes par l’embonpoint. En Grande-Bretagne, par exemple, l’excès de poids touche 60% des hommes et 50% des femmes.

 

En résumé, la participation des femmes n’est pas seulement freinée par des obstacles physiques, comme la répartition inégale des tâches ménagères ; elle se heurte également à l’assimilation du sport à la sphère masculine (voir plus loin « Le rôle des stéréotypes sexuels »).

 

Si l’on accepte de tenir compte de ces facteurs qui se situent « en amont », on s’aperçoit alors que l’on peut retourner l’argument selon lequel il est « plus facile » pour les femmes de bien se classer en raison d’une moindre concurrence dans leur catégorie : s’il y a moins de femmes qui participent, c’est parce qu’il est « plus

difficile » pour elles de se lancer dans la compétition. Dès lors, la faible participation féminine peut difficilement justifier l'inégalité des primes : cela reviendrait à décerner un diplôme de moindre valeur à des élèves qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, ont moins de possibilités que les autres de se préparer aux examens.

 

V.              La participation féminine : une analyse plus détaillée

 

La participation féminine aux courses internationales, on l’a déjà dit plus haut, varie beaucoup d’une épreuve à l’autre. Pour tenter de comprendre ces différences, nous allons prendre quelques exemples :

 

Swiss alpine post marathon

~20%

Marathon de Payerne (CH)

~30%

Cross du Mont-Blanc

17%

Marathon de Londres

~20%

Marathon de Hambourg

19%

Marathon de Venise

11%

Marathon de Rio

3%

China coast marath

15%

Marathon de Vancouver

52%

Marathon de Chicago

43%

Marathon de Portland

57%

Marathon de Hawaï

53%

Marine Corps Marathon

64%

Twin Cities Marathon (US)

~50%

Semi-marathon Seattle

55%

Pacific shoreline marathon

49%

Marathon de Seattle

40%

Marathon de Berlin

18%

 

 

Il n’est pas toujours facile de savoir à quoi attribuer ces chiffres. Il semble que la notoriété d’une épreuve ne constitue pas en soi un facteur d’attraction pour les femmes. De même, les parcours dits « rapides », offrant la perspective d’améliorer son

résultat, n’exercent pas un attrait particulier sur elles. Tout porte à croire que les femmes privilégient d’autres aspects, comme l’ambiance de la manifestation. A Genève, elles sont 56,6% dans la catégorie « Marmite » de la Course de l’Escalade, où l’on court pour le seul plaisir, mais seulement 37,6% toutes catégories confondues. Les épreuves destinées à récolter des fonds pour la recherche médicale rencontrent un joli succès auprès des coureuses. L’accroissement constant de la participation féminine au marathon de Hawaï s’explique, selon l’organisateur, par l’engagement de la « Leukemia & Lymphoma Society » dans la manifestation. Aux Etats-Unis toujours, le Marine Corps Marathon enregistre une progression plus rapide chez les femmes que chez les hommes, sans qu’il soit possible de dire exactement pourquoi avec certitude.

 

Dans certains marathons, comme le Mighty River Sun (Nouvelle-Zélande), la proportion de femmes augmente tandis que celle des hommes diminue. Selon l’organisateur, Andrew Galloway, la participation féminine aux courses organisées en Nouvelle-Zélande est passée de 15 à 40% en l’espace de dix ans. Mais il ne donne pas d’explication au phénomène.

 

Il nous paraît également important d’aborder la question des épreuves réputées très difficiles (grands raids, courses de 24 heures non-stop, ultra-marathons…). En Suisse, le « Schilthorn Inferno halbmarathon », dont l’appellation est un poème à lui tout seul, n’attire que 10% de femmes. L’épreuve comporte plus de 2000 mètres de dénivelé positif sur 21 km, avec une arrivée à 2970 mètres d’altitude. On pourrait supposer que c’est la difficulté objective de la course qui rebute les femmes. Or, il n’en est rien. En examinant les résultats de l’édition 2001, on constate que celles qui ont participé étaient particulièrement bien entraînées puisque sur les vingt dernières personnes qui ont franchi la ligne d’arrivée, on ne trouve que quatre femmes ! La lanterne rouge de l’épreuve est un homme qui a terminé en 4 :32, quelque onze minutes après la dernière femme.

 

Il nous faut conclure que les femmes posent envers elles-mêmes des exigences plus élevées, ce qui conditionne plus strictement leur motivation à participer. L’idée, pourtant couramment admise, que les femmes ont un esprit de compétition moins développé que les hommes nous paraît dès lors un peu simpliste. Il faut admettre l’éventualité que leur conception de la compétition soit différente.

 

En examinant les classements du marathon de Berlin (le seul qui nous ait communiqué des statistiques complètes), on constate également que les hommes sont moins nombreux que les femmes – aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement – à finir classés. Deux possibilités : soit ils ont dépassé le temps

limite fixé à six heures, soit ils ont abandonné. Cette constatation est valable pour toutes les années passées sous revue (en l’occurrence, de 1993 à 2000). D’autre part, les hommes sont environ six fois plus nombreux que les femmes à s'inscrire au marathon, pour finalement renoncer à participer. Là aussi, la différence s'observe aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement (environ 3000 défections chez les hommes, contre 500 chez les femmes).

 

Statistiques du marathon de Berlin

 

Total inscrits

H

F

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

 

 

 

 

(au départ)

(au départ)

(arrivée)

(arrivée)

 

2000

27.017

22.772

4.245

19.792

3.646

19.333

3.547

1999

22.653

19.491

3.162

16.452

2.619

16.554

2.575

1998

25.530

21.400

4.130

n.c.

n.c.

17.796

3.212

1997

18.514

16.043

2.471

n.c.

n.c.

13.526

1.974

1996

19.532

16.972

2.560

n.c.

n.c.

14.558

2.055

1995

16.385

14.386

1.999

n.c.

n.c.

11.819

1.417

1994

16.121

14.345

1.772

n.c.

n.c.

11.130

1.296

1993

17.285

15.394

1.941

n.c.

n.c.

12.733

1.358

 

 

VI.             Quelques autres particularités féminines liées à la pratique sportive

Dans son ouvrage cité plus haut, « Sociologie du sport », Pascal Duret montre que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à pratiquer un sport à des fins d’agrément et d’hygiène (15,1% contre 11,6%). Elles sont également plus nombreuses qu’eux à pratiquer sans disposer de licence (43,1% contre 39,2% pour les hommes). Par contre, elles affichent un nombre de compétiteurs licenciés nettement plus faible : 5,7% contre 17% pour les hommes. Ainsi, trois compétiteurs sur quatre sont des hommes.

 

Dans la chaîne française des « Gymnases Clubs », les femmes constituaient 55% de la clientèle en 1985. Les centres style « Vitatop » ou « Jean-de-Beauvais », qui privilégient la diversification de l’offre vers des produits de loisirs haut de gamme (murs d’escalade, simulateurs de planche à voile, golf, salles de bronzage, thermes et bains à remous…), comptent 70% de femmes dans leur clientèle. A l’inverse, les petites salles de quartier, spécialisées dans le body-building, n’attirent que 40% de femmes.

 

Duret constate une présence majoritaire des femmes dans certaines disciplines comme la danse et les arts chorégraphiques (80%), la gymnastique et le yoga (79%), le patinage artistique (71%), les sports équestres (60%), la marche (57%) ainsi que la natation (52%). La course à pied, elle, ne compte que 35% d’adeptes féminins, les disciplines les moins féminisées étant le football (8%), la pêche (16%) et la pétanque (27%).

 

Il nous paraît discutable d’attribuer ces tendances à de soi-disant prédispositions innées liées au sexe. Aux Etats-Unis, par exemple, le football (appelé là-bas soccer par opposition au football américain) est une discipline extrêmement féminisée, l’équipe américaine étant d’ailleurs l’une des meilleurs au monde. Il nous semble plus

vraisemblable qu’une pluralité de facteurs, essentiellement socio-culturels, interviennent dans la répartition des disciplines entre les deux sexes. Nous faisons même les petits enfants sont conscients des connotations rattachées par les adultes aux différentes activités physiques.

 

D’une manière générale, affirme Duret, les sports collectifs sont plutôt masculins, à l’exception du volley-ball, qui est réellement unisexe. En collationnant la catégorie sociale et le sexe, on s’aperçoit qu’il existe des différences importantes entre les cadres supérieurs féminins (dont 70% pratiquent le tennis) et les ouvrières (dont 30% font de la gymnastique ou de la gymnastique d’entretien). Il semble ainsi que l’évolution de la

pratique féminine emprunte le même chemin que le sport masculin, mais avec un certain décalage dans le temps lié à son plus jeune âge. Chez les hommes, le taux de pratique des professions intermédiaires a rejoint en vingt ans celui des professions libérales. Si l’on constate toujours une augmentation de la part de compétiteurs au fur et à mesure que l’on s’élève dans l’échelle sociale, cette progression est encore plus nette chez les femmes.

 

VII.        Le lien entre primes d’arrivée et performances

 

Comme indiqué plus haut, certains affirment que les femmes méritent des primes d’arrivée plus basses parce que leurs performances sont moins bonnes que celles des hommes. Dans un bon nombre de marathons, en effet, l’écart entre la première et la cinquième femme est plus important que l’écart entre le premier et le cinquième homme (note 3).

Cependant, cette baisse plus rapide des performances au fil du classement n’est pas observée dans les marathons exclusivement féminins où, très souvent, les six premières arrivent en 2 :30 ! (note 4). La raison n’est pas due à un éventuel effet néfaste de la mixité sur les femmes, mais au fait que les marathons féminins accordent des primes de départ importantes (non communiquées) aux athlètes invitées. Le lien entre primes et performances est si évident que l’organisateur du marathon de Lausanne a décidé en 1995 d’introduire des primes égales « afin d’avoir un record féminin de l’épreuve ». Ce qui fut obtenu l’année en question ! L’inégalité des primes fut aussitôt réintroduite pour les éditions suivantes, jusqu’en 2001, où le Bureau de l’Egalité du canton de Vaud est intervenu.

On peut donc raisonner de deux manières:

-         les performances des femmes sont inférieures à celles des hommes = elles méritent des primes moindres ;

-         les performances des femmes sont inférieures à celles des hommes = il faut augmenter leurs primes pour obtenir de meilleures performances.

Il est intéressant de constater que, dans le débat sur la domination des Africains dans la course à pied, les hommes adoptent un raisonnement contraire à celui qu’ils ont avec les femmes: l’utilité, voire la nécessité, de primes d’incitation pour favoriser la participation des Blancs n’est pratiquement jamais contestée. C’est-à-dire que la domination des Kenyans et des Ethiopiens est considérée comme justifiant

l’attribution de primes d’incitation pour les Blancs, alors que la supériorité physique des hommes est considérée comme justifiant l’attribution de primes plus basses pour les femmes.

Cette logique paraît si naturelle qu'une quantité d'organisateurs subordonnent des primes d'arrivée à la possession de la nationalité du pays de l'épreuve (marathon de Turin, Kerzerslauf en Suisse). Il s’agit officiellement de favoriser les athlètes « du terroir », mais cette pratique exhale pour beaucoup comme un relent raciste (note 5). Elle a valu une condamnation à l'organisateur du marathon de Reims, dans le cadre de la plainte déposée en 1998. Le tribunal a estimé en revanche que l’inégalité des primes hommes/femmes n’était pas condamnable.

 

VIII.     La véritable explication: le maintien de l'honneur masculin?

 

Sara Solnick, de l’Université du Vermont aux Etats-Unis, a observé des sujets des deux sexes utilisant un jeu classique de négociations financières (Ultimatum game). Lorsque les hommes jouent entre eux, le meneur de jeu propose une répartition quasi égale des gains. Lorsqu’un homme joue, sans le savoir, contre une femme, il propose aussi un

partage équitable. Mais s’il sait qu’il a affaire à une femme, il diminue spontanément son offre de 10% environ ! Comble de l’ironie, la femme a tendance à accepter, « parfois simplement pour ne pas mettre son partenaire dans l’embarras ».

 

Cette étude montre que dans une société patriarcale, l’égalité entre les sexes est déjà réalisée lorsque les hommes occupent un rang légèrement supérieur par rapport aux femmes : appliquer l’égalité effective reviendrait à introduire un préjudice envers les hommes. Celles qui ont connu l’interdiction de participer aux courses populaires rapportent avoir fréquemment vu des hommes manifester de la colère lorsqu’ils se faisaient dépasser par une femme. Si cette réaction est rare de nos jours (peut-être est-elle intériorisée ?), il n’est pas interdit de penser que l’attribution de primes plus élevées pour les hommes soit un moyen de « sauver l’honneur » face à une concurrence féminine perçue comme menaçante ou à tout le moins déplacée.

 

Cette hypothèse nous paraît d’autant plus crédible que le seul pays à s’opposer à l’entrée des femmes dans le ski de fond aux Jeux d’Oslo en 1952 fut… la Norvège, et que les attaques les plus virulentes contre le sumo féminin proviennent du Japon. C’est bien lorsque les femmes se hasardent à pénétrer un environnement considéré comme une propriété masculine que les oppositions sont les plus vives.

 

Tant que le sport sera considéré comme un lieu d’épanouissement de la virilité, il sera difficile pour les femmes d’obtenir la reconnaissance de la valeur de leurs performances. La supériorité physique de l'homme sur la femme en tant que constituant de la virilité (identité masculine) représente un handicap majeur à la reconnaissance de l'équivalence des performances masculines et féminines.

 

 « Le sport reste la seule occupation humaine où les femmes acceptent le principe qu’elles sont inférieures à l’homme et incapables de concourir avec lui », écrivait Jean Giraudoux en 1928. On pourrait ajouter que le contraire est tout aussi vrai : le sport

reste la seule occupation humaine où les hommes n’acceptent pas l’idée que les femmes puissent être leurs égales (note 6).

 

Selon Promodos Chamalidis, auteur du livre « L’identité masculine dans le sport de haut niveau », la transmission des valeurs masculines réside dans l’accentuation de la différence par rapport à l’autre sexe. Cette nécessaire différenciation – en ce sens qu’elle participe à la construction de l’identité masculine – se traduit malheureusement encore très largement en termes de supériorité et d’infériorité physique dans le sport.

 

D’ailleurs, certains émettent clairement la crainte que l’égalité des primes ne signifie la négation de la différenciation sexuelle. Admettre l’équivalence des résultats sportifs empêcherait les hommes de se sentir hommes grâce à leurs performances. L’égalité des sexes dans le sport représenterait un glissement vers un monde unisexué. Cette vision des choses est extrêmement limitative. Le féminin et le masculin ne peuvent se résumer à l’observance de certains comportements ou signes extérieurs prédéfinis. Si une femme doit se maquiller et porter des jupes pour se sentir femme, et un homme contenir ses larmes dans un moment de vive émotion pour se sentir homme, il s’agit pour nous d’une limitation. Ce qui est parfois dénoncé comme une tendance à l’unisexuation du monde doit donc plutôt être perçu comme un enrichissement des genres sexuels.

 

Les stéréotypes sexuels sont de toute manière incroyablement ridicules. Une femme nous a rapporté cette phrase de son mari : « Quand je fais le repassage, j’ai l’impression d’être un pédé ». Dans un foyer d’hébergement, nous avons assisté à une

scène édifiante où une femme s’est entendu dire qu’elle était masculine parce qu’elle avait fermé le réfrigérateur avec le pied. L’intéressée nous a confié qu’elle avait failli répondre que ce geste n’était pas masculin, mais mal élevé !

 

IX.           Le rôle des stéréotypes sexuels

 

Dans la société humaine, le rôle de la séduction sexuelle incombe à la femme. Ce message nous est rappelé tous les jours par la télévision, le cinéma, la presse et les publicités : c’est elle qui doit, par son apparence physique c’est-à-dire son corps, attirer le regard de l’homme pour le séduire. Il en va de la confirmation de son identité sexuelle. Une femme qui n’est « pas féminine » est une femme qui ne plaît pas aux hommes.

 

Le Petit Robert définit l’adjectif viril par « les caractères moraux qu’on attribue plus spécialement à l’homme : actif, énergique, courageux, etc. ». L’adjectif féminin, lui, renvoie aux expressions « grâce, douceur féminine, charme féminin ».

 

L’individu qui se confirme à ces normes sociales est reconnu, valorisé. Ainsi, il est logique de considérer qu’une femme qui s’aventure dans le domaine de la compétition sportive a moins de mérite qu’un homme, puisqu’elle désobéit aux stéréotypes qui s’appliquent à son sexe.

 

Pour avoir droit au respect et à la valorisation, affirme Christine Delphy dans « L’ennemi principal », « il faut absolument que les individus se tiennent dans les limites de ce qui est reconnu comme spécifique à leur groupe ». Pour un homme, l’essentiel est d’éviter de passer pour un être efféminé ; la pire insulte qui puisse lui être adressée étant sans conteste l’expression qui permet de désigner un homosexuel en deux syllabes.

 

«  Le sport représente un type d’initiation à la cause masculine, une manière qui leur permet d’occuper une place au sein de cette culture orthodoxe des rôles sexués, affirme Promodos Chamalidis. Apprendre à jouer au football ou au rugby, c’est aussi

une façon de dire : je veux être comme les autres garçons, je veux être un homme et me distinguer des filles ».

 

En quelques mots, l’exploit sportif est communément rattaché à la virilité, tout comme le strip-tease est associé, dans l’esprit du public, à la femme. Nous oserons

même prendre le risque d’affirmer que les Chippendales peuvent être considérés de ce point de vue-là comme des suffragets !

 

On relèvera au passage l’ambiguïté du rôle sexuel assigné à la femme. Dans sa quête de reconnaissance en tant que femme, elle risque vite d’en faire un peu trop et de tomber dans la catégorie des « allumeuses ». Ainsi, la façon dont une femme est censée chercher la validation de son identité sexuelle – plaire aux hommes – peut se retourner contre elle. Ne dit-on pas quelquefois des femmes qui portent la mini-jupe qu’elles « cherchent des ennuis » ? Le fait qu’il n’existe aucun équivalent masculin au terme « allumeuse » prouve bien que le corps masculin n’est pas soumis aux mêmes pressions sociales. Le spectre honteux de l’homosexualité l’empêche d’être assujetti à des canons de beauté physique. Un homme trop beau risquerait d’éveiller la concupiscence des autres hommes…

 

Au vu de ce qui précède, il n’est pas surprenant que les sportives soient regardées comme des êtres sexués avant d’être jugées en tant qu’athlètes. Lors d’un entretien téléphonique, Jocelyn Rochat, chef de rubrique au mensuel L’Hebdo, a dit qu’à son avis « on peut douter que la boxe féminine soit une victoire pour le féminisme ». Cette réflexion est un grand classique ; elle sous-entend que le corps de la femme appartient au regard des hommes. Et c’est justement contre cela que lutte le féminisme. Cette remarque est surtout déplacée, car la boxe n’a jamais été un concours de beauté (ni pour les femmes, ni pour les hommes). A ce taux-là, il faudrait aussi douter que le sumo soit un hymne à la gloire de la virilité (note 7).

 

Dans le livre « Sport et virilisme », Frédéric Baillette et Philippe Liotard citent un pamphlet de Guillaume Fabert, intitulé « Les Z’héros du sport », où ce dernier affirme que les joueuses de tennis « courent comme des hommes et tapent dans toutes les

balles avec des ahans de bûcherons canadiens. Elles inspirent peut-être le respect, mais certes pas le plaisir ». Frédéric Baillette et Philippe Liotard considèrent ces propos « profondément sexistes, d’un sexisme ordinaire, et proprement insultant à l’égard des femmes ». Jeter le doute sur le statut de femmes des sportives n’est pour eux qu’une manière de les discréditer.

 

Les auteurs dénoncent également le « crétinisme abyssal » du commentateur sportif Thierry Roland : « Le foot se joue avec du poil aux pattes et au menton. Il n’est pas prévu pour les femmes journalistes. La preuve : elles ne peuvent entrer dans les vestiaires et assister au spectacle de onze sexes qui plongent dans une piscine » (exemple tiré du livre intitulé : « Tout à fait Thierry ! Ce qu’il n’a jamais dit à la télé », entretiens avec Alain Azhar, Albin Michel).

 

X.              L’évolution des stéréotypes sexuels corporels (une petite parenthèse)

 

Nous vivons une époque très curieuse où la presse annonce « le retour des formes » en faisant valoir la plastique « arrondie » de femmes telles que Vanessa Demouy, Ophélie Winter, Pamela Anderson, Adriana Karembeu, etc. Ce phénomène ne peut échapper à personne, à moins de boycotter un large pan de la presse écrite.

Comment peut-on imprimer des insanités pareilles ? Parler de « retour des formes » en citant à titre d’exemples des femmes qui n’ont pas un gramme de graisse excédentaire n’est pas seulement un raccourci de mauvais journalisme, c’est aussi une tromperie cruelle. Répété à tous les coins de rue et sur toutes les couvertures de la presse people, le diktat de la minceur exerce sur les femmes une pression psychologique qui s’apparente à de la violence. Il n’y a du reste que les esprits de mauvaise foi pour prétendre à l’absence de lien entre ce martèlement d’images et l’épidémie d’anorexie mentale qui sévit dans les pays industrialisés – même si les causes de la maladie sont à rechercher en premier lieu dans l’histoire familiale. « Les normes esthétiques pèsent aujourd’hui comme des normes morales », affirme significativement Paul Duret.

Sans remonter jusqu’aux femmes qui ont servi de modèles à Rubens et Renoir (et qui seraient aujourd’hui considérées comme grosses, limite obèses), ni même jusqu’à Marilyn Monroe, souvenons-nous de sex-symbols encore assez proches de nous, comme Sophia Loren et Brigitte Bardot : étaient-elles vraiment si maigres que l’on puisse parler de « retour de la femme plantureuse » en faisant allusion à Vanessa Demouy ou Ophélie Winter ?

La vérité, c’est que ce « retour des formes » ne concerne qu’une partie du corps féminin. La mode est aux seins épanouis et, par conséquent, au siliconage. Nous évoluons vers un idéal physique féminin quasi extra-terrestre, avec un corps filiforme et des seins disproportionnés. Si cette apparence est normale chez Lara Croft, elle l’est nettement moins pour des créatures vivantes. Il faut savoir que les photos publiées dans les journaux sont retouchées afin de correspondre à cet archétype. La vision répétée de ces images exerce une action pernicieuse non seulement sur les femmes,

mais également sur les hommes, en renforçant chez eux des croyances et des attentes déraisonnables (note 8).

L’analyse du contenu des publicités montre, d’une manière générale, que la beauté est érigée en paradigme de la réussite sociale pour les femmes, tandis que la possession de biens matériels détient la promesse de conquêtes sexuelles pour les hommes. Ces représentations schématiques s’appuient sur de vieux clichés de bas étage : dans les relations inter-sexuelles, les femmes ne sont intéressées que par l’argent et les hommes par le sexe. Il est affligeant que la publicité véhicule ces clichés dans le seul but d’attirer l’attention en réveillant des préjugés rétrogrades dont on croyait presque être guéri.

Dans la réalité, les rapports de genre sont-ils aussi misérablement limités ? Les femmes n’ont-elles pas acquis leur indépendance financière ? Les hommes ont-ils une vision si pessimiste de ce qu’ils peuvent apporter de bon à une femme, qu’ils pensent devoir brandir des liasses pour avoir une chance de la conquérir ?

Comme le soulignent de nombreux auteurs, les hommes traversent, depuis l’éclosion du féminisme, une crise d’identité liée à un ensemble de facteurs concomitants issus de l’émancipation de la femme (remise en question des rapports de genre, dissolution de l’autorité paternelle, perte de repères masculins). L’un des problèmes rencontrés par les jeunes garçons lors du processus de maturation du sentiment d’identité masculine serait la multiplicité des modèles disponibles : à côté de Zinedine Zidane trônent Marc Lavoine, Largo Winch, Marylin Manson, Steevy « du Loft », Lorenzo Lamas (« Le rebelle »), etc. De cette situation, il résulterait une sorte d’angoisse et un sentiment d’impuissance qu’un certain nombre d’hommes tenteraient de surmonter en manifestant une volonté de domination sur les femmes. La lutte pour l’égalité se présente alors comme un éternel recommencement.

 

XI.           La représentation des femmes sportives dans les médias

 

Une petite revue de presse de l’année 2001 montre qu’à performances égales, les hommes sont privilégiés par rapport aux femmes dans les médias. Lors de la célèbre course Sierre-Zinal, le record du parcours a été battu aussi bien chez les hommes (par Ricardo Mejia) que chez les femmes (Angela Mudge), mais la télévision suisse romande a centré tout son reportage sur le Mexicain. Nous avons eu droit à un compte-rendu détaillé de sa course, filmée par hélicoptère, s’il vous plaît, alors que l’Ecossaise n’a été filmée qu’une seconde, alors qu’elle franchissait la ligne d’arrivée.

Même lorsque les femmes réalisent de meilleures performances que les hommes, les journaux préfèrent parler des résultats masculins. Lors du marathon de la Jungfrau, la Zurichoise Marie-Luce Romanens a établi un nouveau record de l’épreuve féminine. Mais c’est au Marocain El-Maati que Le Matin a rendu honneur dans son article (illustré par une photo du coureur en pleine action), alors que ce dernier a gagné sans

panache. On notera au passage que les médias, d’ordinaire si chauvins, ont préféré en la circonstance un Marocain à une Suissesse. Le traitement aurait-il été identique s’il s’était agi d’une Marocaine gagnant sans gloire et d’un Suisse battant le record de l’épreuve masculine ? Nous pouvons nous permettre d’en douter.

Autre exemple : au lendemain de la course Aï-Leysin, c’est la photo du vainqueur de la course masculine qui a été publiée dans la presse locale. Pourtant, Angela Mudge venait de pulvériser le record chez les femmes ! Même son titre de championne du monde de course de montagne n’a pas pesé suffisamment lourd dans la balance pour changer le réflexe du journaliste. Angela Mudge n’a même pas eu droit à un classement à part ; selon l’article, elle est arrivée 8e.

Le 9 juillet, lors des épreuves du 3000 m steeple du meeting de Nice, la Polonaise Justyna Bak a battu le record du monde féminin, tandis que le Kenyan Wilson Boit Kipketer établissait la meilleure performance masculine de l’année. Quand bien même un record du monde possède plus de prestige qu’une meilleure performance de l’année, l’agence de presse Sport Information a commencé ainsi sa dépêche : « Le Kenyan Wilson Boit Kipketera réussi le meilleur résultat du meeting de Nice ». Le rédacteur a sans doute considéré les performances des deux athlètes en chiffres absolus (Kipketer a couru en 8 :05 :78 et Bak en 9 : 40 :20).

Pourtant, il s’agit d’une erreur de la part de l’agence : le Kenyan n’a pas signé le meilleur résultat du meeting, puisqu’il n’était pas en compétition avec les femmes. Il a réussi le meilleur résultat dans sa catégorie. Il y a une tendance énervante dans les médias à oublier que les femmes constituent une catégorie à part entière. Dans tous les exemples précités, on a considéré les performances masculines comme une référence universelle. C’est raisonner comme s’il n’existait qu’un seul genre humain sur terre : le sexe masculin. On prend le meilleur chrono masculin et on décrète que c’est le meilleur parce qu’il est supérieur en chiffres absolus à celui des femmes. On ne peut pas calculer ainsi l’équivalence des performances ! Il faudrait être fou pour croire, par

exemple, qu’un homme qui vaut 2 :30 au marathon est d’un niveau égal à une femme qui termine en même temps que lui. On ne peut donc pas dire que Justyna Bak a réalisé un moins bon résultat que Wilson Boit Kipketer. En fait, on pourrait même soutenir l’inverse : Justyna Bak a réussi le meilleur résultat du meeting (un record du monde !).

Il est permis de penser que la négation de l’entité féminine dans le sport, quasi « institutionnalisée » dans les médias, est d’autant plus facilement acceptée que nous sommes habitués à voir les femmes englobées dans des expressions masculines. Les mots « usagers », « lecteurs » et « vainqueurs », par exemple, sont couramment utilisés pour désigner les deux genres, sans que cela porte à conséquence. L’ « éclipse » de la femme est donc dans l’ordre des choses.

On ne s’étonnera donc pas si, au lendemain de Morat-Fribourg, le quotidien 24 Heures a préféré parler de Stéphane Schweickhardt, 4e au classement général, plutôt que de la quadruple championne suisse de marathon, Elisabeth Krieg, pourtant arrivée 3e dans sa catégorie. Les féminines ont tout de même eu droit à un encadré, négligemment intitulé : « De drôles de dames ».

Les journaux sont plus diserts lorsqu’il s’agit de mettre en valeur la plastique des sportives. « Elena n’a rien à envier à Anna K. », titrait en 2000 La Tribune de Genève : « Elle est au moins aussi jolie ». Et d’ajouter qu’Elena Dementieva avait au moins, elle,

des chances de gagner un jour un tournoi. Pourrait-on imaginer un seul instant un article intitulé : « Roger n’a rien à envier à Marc R. Il est au moins aussi beau », etc. ?

Qu’on ne se fasse aucune illusion : tant que l’élite féminine sera sous-estimée par rapport à l’élite masculine, l’ensemble des femmes en payera le prix. Parmi toutes celles qui s’adonnent au sport, il n’y en a pas beaucoup qui n’ont jamais eu à subir de

commentaires désagréables de la part d’un observateur masculin pendant l’entraînement. « Il faut courir plus vite pour perdre du poids ! » est un exemple authentique de remarque adressée à une coureuse pesant 42 kg pour 1 m 55…

 

XII.        La progression des femmes

 

Si l'on examine l'évolution des records, on remarque que les femmes ont progressé plus vite que les hommes. Depuis 1926, date de la plus ancienne statistique que nous ayons trouvé, les femmes ont gagné 1 :21 :35 sur le record de l’époque (3 :40 :22), tandis que les hommes ont progressé de 23 mn 19 sec. par rapport à 1925 (pas de chiffre pour 1926), le meilleur temps masculin jamais réalisé étant alors de 2 :29 :01. De même, au marathon de Berlin (le seul qui nous ait fourni des statistiques complètes), les hommes ont gagné 38 mn 9 sec. par rapport à 1974, tandis que le meilleur temps féminin s'est amélioré de 1 :02 :15.

 

On peut expliquer cela par l’amélioration des méthodes d’entraînement au cours des dernières décennies (état des connaissances sur la fréquence cardiaque maximale et la VO2 max, par exemple), dont les pionniers masculins ont été privés. Cependant, les femmes ont continué à progresser plus rapidement que les hommes dans de grands

marathons après la mise en place de ces nouvelles techniques. Si l’on examine la progression des deux sexes depuis 1983 sur les marathons de Paris, Berlin, Chicago, New-York et Londres, on constate que les femmes ont gagné plus de 34 minutes à Paris (hommes : seulement 4 mn), 14 minutes à Berlin (hommes : 6 mn) et 9 minutes à Chicago (hommes : 2 mn). A New-York, les hommes ont même régressé de plus d’une minute par rapport à 1983, tandis que les femmes amélioraient d’autant leur propre performance. Londres est le seul marathon où les hommes ont gagné plus de minutes que les femmes : trois minutes, contre une pour celles-ci.

 

Marathon

Hommes

 

 

Femmes

 

 

1983

2000

 

1983

2000

Paris

2 :12 :38

2 :08 :49

 

2 :58 :14

2 :23 :43

New-York

2 :08 :59

2 :10 :08

 

2 :27 :00

2 :25 :45

Berlin

2 :13 :37

2 :07 :42

 

2 :40 :32

2 :26 :15

Londres

2 :09 :43

2 :06 :36

 

2 :25 :29

2 :24 :33

Chicago

2 :09 :44

2 :07 :01

 

2 :31 :12

2 :21 :33

 

 

Il convient de s’arrêter un instant sur les marathons de Berlin et de Chicago de l’an 2001. En l’espace d’une semaine, les femmes ont progressé de 1,56 minute. Or, depuis le début de l’année 2001, toute la presse anticipait sur un record masculin – qui n’est

pas venu. « Le record du monde de Khalid Khannouchi, 2 :05 :42, sera-t-il menacé à Londres par Paul Tergat, meilleur performer mondial sur semi-marathon ? La grande question de ce printemps », pouvait-on lire dans Jogging International. « Grâce à la présence du champion kenyan Paul Tergat, le marathon de Chicago établira-t-il un

nouveau record du monde de la spécialité ? » demandait un peu plus tard le même magazine.

 

Une chose est sûre : après ce double record unique dans l’histoire du marathon, il serait extrêmement déplacé de justifier l’inégalité des primes par un prétendu moindre attrait de la catégorie féminine. En 2002, le duel entre la recordwoman du monde Catherine Ndereba et la tenante du record précédent Naoko Takahashi devrait susciter l’intérêt du public et des médias, tout comme l’arrivée de Paula Radcliffe sur

marathon. Chez les hommes, les événements attendus sont l’arrivée de Haile Gebreselassie et le duel entre Khalid Khannouchi et Paul Tergat (qui ne s’est pas véritablement produit l’année précédente). Il sera très intéressant d’observer la couverture médiatique de ces événements…

 

Selon l’entraîneur de Naoko Takahashi, Yoshio Koide, « la meilleure performance mondiale féminine doit se situer à 2 :16 :50 ». Chez les hommes, Jogging International pronostiquait en 2001 un record « pour bientôt » à 2 :04.

 

Notons enfin que, dans les années 80, certains médecins ont avancé l’hypothèse que les femmes pourraient un jour rattraper les hommes. De temps à autres, il arrive effectivement qu’une femme remporte une épreuve régionale ou une course de 100 km et plus (les efforts d’endurance leur conviennent particulièrement bien). En 2001, par exemple, la Polonaise Alicja Barahona, 50 ans, a gagné la fameuse « 333 » en Mauritanie (nommée ainsi en raison du nombre de kilomètres à parcourir). Alicja

Barahona a également terminé les 24 heures de Boston en 2e position, derrière un homme. Mais ces cas particuliers ne sauraient masquer certaines réalités physiques et physiologiques (+30% de muscles en faveur des hommes), qui se répercutent directement sur les résultats sportifs. Aujourd’hui, plus personne ne croit à la possibilité d’une équivalence des performances hommes-femmes en chiffres absolus.

 

Evolution du record du monde féminin :

3:40:22

Violet Piercy (GBR)

Chiswick

1926

3:37:07

Merry Lepper (USA)

Culver City

1963

3:27:45

Dale Greig (GBR)

Ryde

1964

3:19:33

Mildred Sampson (NZL)

Auckland

1964

3:15:22

Maureen Wilton (CAN)

Toronto

1967

3:07:26

Anni Pede-Erdkamp (FRG)

Waldniel

1967

3:02:53

Caroline Walker (USA)

Seaside

1970

3:01:42

Elizabeth Bonner (USA)

Philadelphia

1971

2:55:22

Bonner

New York

1971

2:49:40

Cheryl Bridges (USA)

Culver City

1971

2:46:36

Michiko Gorman (USA)

Culver City

1973

2:46:30

Adrienne Beames (AUS)

Werribee

1981

2:46:24

Chantal Langlace (FRA)

Neuf Brisach

1974

2:43:55

Jacqueline Hansen (USA)

Culver City

1974

2:42:24

Liane Winter (FRG)

Boston

1975

2:40:16

Christa Vahlensieck (FRG)

Dülmen

1975

2:38:19

Hansen

Eugene

1975

2:35:15

Langlace

Qyarzun

1977

2:34:48

Vahlensieck

Berlin

1977

2:32:30

Grete Waitz (NOR)

New York

1978

2:30:58

Patti Catalano (USA)

-

1980

2:30:27

Joyce Smith (GBR)

-

1980

2:29:57

Smith

-

1981

2:27:33

Waitz

New York

1979

2:26:46

Allison Roe (NZL)

-

1981

2:26:11

Joan Benoit (USA)

-

1982

2:25:42

Waitz

New York

1980

2:25:29

Waitz

London

1983

2:22:43

Joan Samuelson (USA)

Boston

1983

2:21:06

Ingrid Kristiansen (NOR)

London

1985

2:20:47

Tegla Loroupe (KEN)

Rotterdam

1998

2:20:43

Loroupe

Berlin

1999

2:19:46

Naoko Takahashi (JPN)

Berlin

30.9.2001

2:18:47

Catherine Ndereba (KEN)

Chicago

7.10.2001

 

 

XIII.        Le point de vue des marathoniennes professionnelles

 

Les coureuses élite que nous avons interrogées n’ont pas vraiment l’esprit militant. On peut le comprendre : leur intérêt est de concentrer leur énergie sur la compétition en elle-même. De plus, beaucoup d’entre elles courent par plaisir et placent les gains financiers en arrière-plan. Le fait de monter sur le podium et d’entrer directement en contact avec l’organisateur les met aussi dans une situation délicate : l’une d’entre elles nous a avoué « se gêner » de protester.

Certaines grandes coureuses (Elana Meyer, Chantal Dallenbach), affirment toutefois refuser de participer aux marathons dont les primes d'arrivée ne sont pas égales. Interrogé pendant l’été 2000, Robert Bruchez, organisateur du marathon de Lausanne, s’est montré serein : « Je les connais (celles qui boycottent) et elles ne m’intéressent pas. De toute façon, on arrive toujours à attirer du monde ».

Le boycott n’est pas nouveau : en 1982 déjà, Cornelia Bürki refusait de courir Morat-Fribourg, les primes destinées aux athlètes montant sur le podium étant inférieures de près de 80% pour les femmes !

Il est clair cependant que le boycott est une décision difficile, certaines courses discriminatoires faisant parfois justement partie de celles qui comptent. Qui pourrait se permettre de boycotter un championnat, par exemple ? Sans compter qu’un militantisme apparent risque de rejaillir négativement sur la réputation d’une coureuse.

Si Lornah Kiplagat affirme que la situation  « n'est pas juste » , sa priorité est la rapidité du tracé. Elle choisit donc ses courses en conséquence. Franziska Rochat-Moser, interrogée durant l’été 2000, a simplement répondu : « On choisit son

marathon ». Informée de l’écart de plus de 50% qui existait à l’époque entre les primes destinées aux hommes et aux femmes au Lausanne Marathon, elle a ajouté :

 « J'ignorais que le marathon de Lausanne n'attribuait pas l'égalité des primes. J’ai participé à la première édition, en 1993. A l’époque, il n’y avait pas de primes. Si c'est vrai que les montants attribués aux femmes sont inférieurs, c'est vraiment mal fait. De toute façon, à mon avis, ils ne pourront pas continuer longtemps comme ça. Aujourd’hui, la tendance dans les grands marathons est d’attribuer les mêmes primes aux deux sexes ». Irina Kazakova, qui avait négocié un contrat avec l’organisateur du marathon de Lausanne pour la promotion de l’épreuve en l’an 2000, n’a pas répondu à nos questions concernant les primes d’arrivée.

 

XIV.     Le procès de Reims

 

Le plainte adressée contre la marathon de Reims en 1998 est un fait sans précédent dans l'histoire de la course à pied. Pour la première fois, un organisateur se voyait poursuivi en justice en raison de l'inégalité des primes hommes/femmes ! (note 9). Fait intéressant, le plaignant (un homme) a été appuyé par un réseau local de féministes. C'est à notre connaissance la première implication publique des féministes dans la cause des marathoniennes.

Dans un premier temps, le commissaire du gouvernement, Daniel Warin, a donné raison aux requérants, déplorant que le prix de l’effort soit différent alors que le parcours et la distance sont identiques pour tout le monde. A la sortie de l’audience, l’avocat du plaignant affirmait : « Le sport est souvent en marge de la légalité ordinaire, il pense être régi par des règles à part. Or, M. Warin a rappelé que le principe d’égalité était un principe fondamental du droit français ».

Au tribunal de Châlons-en-Champagne, pourtant, les plaignants ont été déboutés : les juges ont estimé que l’attribution de primes supérieures pour les hommes ne constitue pas une discrimination envers les femmes du fait que celles-ci courent dans une catégorie à part. On peut toutefois se poser la question suivante : le kilométrage étant le même pour tout le monde, quelle est la différence entre les deux catégories, si ce n'est l'appartenance sexuelle?

A leurs yeux, « la véritable injustice aurait été de les faire courir dans la même catégorie », car elles n'auraient alors aucune chance de gagner: « La première femme n'est arrivée que 89e ». Ce raisonnement montre qu’il est difficile pour les hommes d’imaginer que les femmes puissent constituer une catégorie à part entière, du moment où elles courent en même temps qu’eux. Lorsque le 7e homme gagne moins que la 4e femme, il se sent fréquemment lésé, car il passe tout de même la ligne d'arrivée avant elle. « J'arrive avant elle, et elle gagne plus que moi ! », se dit-il, persuadé d'être victime d'une injustice. Lors de la dernière édition du marathon de Lausanne, par exemple, la 4e femme, Vreni Drescher, a reçu 600 francs en terminant l’épreuve en 2 :48 :24, tandis que le 7e homme, Jacques Rerat, a gagné 400 francs en passant la ligne d'arrivée en 2 :31 :36. Selon l’avocat de l’organisateur, Thierry Brissart, « traiter de même manière le vainqueur masculin et le vainqueur féminin aboutirait de fait à créer une discrimination envers les coureurs masculins  » (voir compte-rendu de l’audience dans les annexes).

 

XV.          Les caractéristiques physiques comme facteurs de la performance

 

Les hommes possèdent de nature un taux de graisse corporel plus bas et une musculature plus dense que les femmes. Ce dont ils sont d’ailleurs plutôt fiers. Bien qu’ils soient donc parfaitement conscients de posséder un avantage constitutif sur les femmes en matière d’effort physique, il est très rare de les voir évoquer ce point dans la discussion concernant les primes d’arrivée.

C’est l’histoire du verre qui leur paraît à moitié vide ou à moitié plein, selon la version qui les arrange. Au lieu de dire qu’ils méritent des primes plus élevées parce qu’ils sont plus rapides, on pourrait très bien se demander si le fait de parcourir la distance de 42 km requiert vraiment le même effort pour un homme et pour une femme – tout comme on pourrait se demander si le fait de soulever un haltère de 50 kg représente la même performance pour l’un et l’autre.

Fait intéressant, une étude norvégienne effectuée sur des sportifs d’élite a montré que « le programme d’entraînement des femmes au cours des deux mois précédant le marathon comprenait presque deux fois plus de kilomètres que celui des hommes. Le meilleur état d’entraînement des femmes a été vérifié par les mesures sur la VO2 max » (Sex differences in performance-matched marathon runners, European Journal of Applied Physiology, 61 :433-439, 1990, voir les annexes).

Les résultats de cette étude sont à mettre en parallèle avec le nombre de kilomètres hebdomadaires avoués par la Japonaise Naoko Takahashi après son record du monde à Berlin le 30 septembre 2001 (2 :19 :46) : jusqu’à 400 kilomètres par semaine, soit 70 à 80 kilomètres certains jours, selon l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF). La question est de savoir s’il faut en faire une généralité. La réponse est probablement négative ( ?). D’ailleurs, dans sa brochure « Marathon training : a scientific approach », consacrée à l’entraînement de l’élite, l’International Athletic Foundation (IAF) conseille un kilométrage hebdomadaire minimum de 230-250 kilomètres pour les hommes et de 190-230 kilomètres pour les femmes. Mais il s’agit d’une recommandation de base…

Dans une étude américaine sur les blessures de sport (Comparing sports injuries in men and women, International Journal of Sports Medicine, 22(6) :420-3, août 2001), une conclusion nous a frappé : le taux accru de blessures à l’épaule chez les nageuses est considéré par les auteurs comme « résultant probablement d’une philosophie d’entraînement plus rigoureuse de leur coach » !

Quoi qu’il en soit, le point de vue des hommes sur la « faiblesse physique » des femmes est plutôt paradoxal. A l’époque où il était commun qu’elles accouchent une dizaine de fois dans leur vie, on les considérait comme des créatures si fragiles que la compétition leur était interdite. « Dans une revue médicale écrite avant les J.O. de 1968 », rappelle la Gazette Spiridon 16 dans son édition de juin 2000, « un spécialiste expliquait ce qui devait arriver à une femme si elle passait outre. La FFA avait donc interdit dans ses règlements la pratique féminine. Pourtant, dans d’autres pays, de nombreuses femmes couraient sans restriction ni dommage. La FFA restait sur ses positions ». Et la célèbre revue de mentionner un incident anecdotique qui s’est produit maintes fois durant cette prohibition : un officiel courant après une concurrente pour l’arrêter, sans parvenir à la rattraper !

A partir de la fin des années 70, les femmes ont progressivement été autorisées à concourir. L’absence de primes dans un premier temps, puis l’octroi de montants

moins élevés que pour les hommes, montre qu’elles sont entrées dans la compétition par la petite porte.

Finalement, beaucoup d’hommes en viennent à la conclusion que la suppression de la mixité pourrait constituer une solution à la question des primes de récompense, chaque épreuve sportive se débrouillant avec ses propres comptes financiers. Il est nettement plus difficile de trouver des femmes de cet avis.

 

XVI.     La situation juridique en Suisse et ailleurs

 

La Constitution fédérale dit que les hommes et les femmes sont égaux en droit. L'interdiction de discriminer signifie que l'homme et la femme doivent être traités de manière égale dans tous les domaines juridiques et sociaux. Les trois aspects cités à titre d'exemple par le législateur – la famille, l'instruction et le travail – montrent bien que le texte vise surtout les domaines de la vie quotidienne. L'objectif poursuivi est l'égalité dans les faits ; toute différence de traitement fondée sur la seule différence de sexe est, en principe, interdite. « Le principe de l'égalité des droits, précise Claudia Kaufmann (Bureau fédéral de l'égalité), repose sur l'idée que tous les êtres humains, femmes et hommes, ont la même dignité et la même valeur et qu'il faut en conséquence leur accorder la jouissance des mêmes droits. L'accent est mis sur l'équivalence des sexes et non sur leur similitude ».

Il faut savoir cependant que la loi sur l'égalité, qui stipule « à travail égal, salaire égal », s'applique au monde du travail et non pas aux loisirs, dont relève la course à pied. En effet, sur le plan juridique, il n’est pas certain que les primes d'arrivée puissent être considérées comme un salaire, quand bien même elles sont destinées à récompenser des athlètes professionnels. Me Serge Pugeault, avocat des plaignants dans le procès contre le marathon de Reims, défendait le point de vue qu’il s’agissait bel et bien d’une rémunération. En fait, il est possible que les primes relèvent plutôt du contrat innommé, voire du contrat d’adhésion. Le problème est la course à pied ressemble à un no man’s land juridique. Comme l’a souligné le journaliste Eric Wattez dans le mensuel français Capital de juillet 2001, « le sport a la fâcheuse habitude de s’affranchir des lois ».

La question est de savoir si son statut de cas à part dispense le monde sportif de se pencher sur certaines questions d’éthique se rapportant à l’égalité des sexes. En tous les cas, on peut s’étonner que la loi ménage finalement une « liberté de discriminer » dans certains aspects de la vie sociale. En Finlande, la loi sur l’égalité a servi d’appui au comité chargé des questions féminines auprès du secrétariat à la Jeunesse et aux sports (ministère de l’éducation), pour élaborer des propositions visant à améliorer la situation des femmes dans le sport. Entrée en vigueur le 1er mars 1966, la loi finlandaise stipule que les autorités doivent « promouvoir l’égalité des chances entre les hommes et les femmes dans les activités sociales, l’influence et les décisions ainsi qu’au niveau de l’emploi ». Les autorités doivent rechercher l’égalité « délibérément et systématiquement, notamment en modifiant les circonstances qui empêchent la réalisation de l’égalité ».

Il convient également de préciser que le recours à la justice civile pour trancher des litiges sportifs n’est pas exceptionnel. Les différends ayant considérablement augmenté (dopage, qualifications, transferts, etc.), un processus de judiciarisation du monde sportif, pour reprendre l’expression utilisée par Pascal Duret (in « Sociologie du Sport »), s’est mis en place. « S’il n’y a plus de citoyen au-dessus des lois, fût-il champion, il n’y a plus guère non plus de champions sans recours extérieurs face à la justice sportive », écrit-il. « Finis les seuls rouages disciplinaires internes aux fédérations sportives internationales, le champion ne tient plus entre leurs seules mains. La fédération n’est plus l’autorité suprême pliant au gré de sa seule volonté la destinée de l’athlète. Au-dessus des instances sportives, une justice dont le juge est le gardien, peut être mobilisée à tout moment ». Dès le début des années 90, les sportifs ont amorcé un tournant juridique en introduisant des recours (notamment pour vice de forme) contre les commissions de discipline des fédérations sportives. « Ce sont donc eux qui ont introduit cette nouvelle logique jusque-là absente de la culture sportive », rappelle Duret.

La configuration juridique actuelle laisse donc entrevoir la possibilité de déposer une plainte devant une cour civile pour discrimination envers les femmes en matière de primes. Il est également envisageable de solliciter le Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne, pour un avis consultatif. La compétence du TAS a été reconnue par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) durant l’été 2001.

Théoriquement, les fédérations membres de la IAAF ont la possibilité d’intervenir au niveau des primes destinées aux hommes et aux femmes dans les épreuves à label, comme les challenges réservés aux coureurs titulaires d’une licence. Prenons l’exemple du championnat français 2001 de marathon, qui s’est déroulé à Montbéliard. Interrogé en décembre de l’année précédente sur la grille des primes hommes/femmes, un responsable nous a répondu : « En 2001, il y aura parité entre femmes et hommes. Comme c’est le championnat de France, le montant global et détaillé sera fixé en accord avec la Fédération française d’athlétisme ». Suite à une nouvelle nomination au sein de le Commission nationale des courses hors stade (CNRHS) de la FFA, il est actuellement envisagé d’attribuer la même prime au gagnant et à la gagnante dans les épreuves à label, les différences intervenant à partir de la deuxième place.

Dans l’ensemble, toutefois, les fédérations et autres organismes sportifs que nous avons interrogés, en Suisse, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, ne nous ont pas semblés se sentir très concernés par la question de l’(in)égalité des primes. Mais il y a a au moins une exception. L’International Triathlon Union (ITU), qui régit les disciplines du triathlon, du biathlon et de certaines compétitions multisports, stipule expressément que « si une fédération nationale ne prévoit pas un montant égal pour les prix décernés aux hommes et aux femmes dans ses championnats nationaux, elle ne peut pas se qualifier pour une coupe du monde officielle de l’ITU ou un championnat dans son pays ».

Rappelons enfin l’existence de la « Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes », appelée parfois « Convention des femmes » et dont la teneur est contraignante pour les Etats qui l’ont signée. Selon cette convention, il faut considérer comme une discrimination envers les femmes  « toute distinction, exclusion ou restriction faite sur la base du sexe qui a l’effet ou le but d’amoindrir ou d’annuler la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quel que soit leur statut matrimonial sur une base d’égalité avec es hommes,

des droits humains et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel, civil ou autre ». Cette convention pourrait être utilisée comme instrument de revendication.

 

XVII.  La multiplication des initiatives en faveur de l’égalité

 

 

On serait étonné du nombre de personnes et d’associations qui se disent engagées dans la promotion de l’égalité pour les sportives. Le site internet du Groupe de travail international sur les femmes et le sport (voir les annexes) témoigne de ce bourgeonnement d’initiatives, de projets et de bonnes volontés. On se demande même comment il est possible que des inégalités persistent avec une telle armada d’associations, de commissions et de groupes de travail qui organisent des conférences tous azimuts. Les résultats concrets, quand il y en a, paraissent presque un peu dérisoires en regard des énergies investies. Mais en prenant un peu de recul et en considérant l’adversité contre laquelle tous ces efforts se heurtent, le moindre progrès réalisé prend paradoxalement des allures de vraie victoire. Citons par exemple la nomination d’une femme à la tête du comité exécutif de l’association nationale de boxe du Malawi : un détail, sans doute, mais de quelle importance !

Restent les sponsors. Plus que les équipementiers, intéressés avant tout par les performances, les entreprises qui apportent leur soutien financier à des manifestations sportives ne peuvent se permettre de rester indifférentes à tout ce qui risquerait de limiter les retombées d’un tel investissement sur leur considération sociale. Leur éventuelle implication dans une compétition discriminatoire pourrait donc être utilisée afin de les inciter à intervenir auprès des organisateurs. Il n’est effectivement pas de très bon ton, pour une entreprise, de ne pas soutenir pleinement le principe de l’égalité entre hommes et femmes.

Cette option a déjà été expérimentée sous une forme intéressante en Grande-Bretagne, où le Fonds de la Loterie pour le Sport (LSF) examine toutes les demandes qui lui parviennent à travers le prisme de certains critères d’égalité des sexes. Les candidats doivent « non seulement encourager la participation des femmes et des filles, ils doivent également démontrer leur engagement sincère au principe de l’égalité, qui est testé dans le cadre d’un processus rigoureux d’examen des dossiers ». Le Marylebone Cricket Club s’est vu refuser un soutien financier de la loterie pour ne pas avoir modifié sa « politique d’adhésion discriminatoire » (les femmes étaient exclues). Un certain nombre de clubs sportifs ont donc fini par changer de politique et admettent maintenant les femmes, comme le Leander Rowing Club (aviron).

 

XVIII.                      Un exemple précis: le marathon de Lausanne

 

Au cours de l’été 2001, le directeur de course Robert Bruchez nous faisait savoir, par le biais d’une de ses collaboratrices, qu’il n’y aurait « jamais de primes égales à Lausanne ». Le 21 septembre, suite à une réclamation signée par quatre coureuses et sur la base de la présente étude, Nicole Golay, cheffe du Bureau de l’égalité du canton de Vaud (BEFH), interpellait le conseiller municipal POP et président du comité d’organisation de la course, Bernard Métraux.

Dans sa lettre, Nicole Golay dit, en substance, qu’en se fondant sur le principe de l’égalité ancré dans la Constitution fédérale, les performances des femmes doivent être considérées comme équivalentes à celles des hommes et récompensées à la même échelle, ceci d’autant plus que les coureuses effectuent la même distance que les hommes et fournissent un effort comparable, si ce n’est plus grand, vu la moindre densité de leur masse musculaire.

Contre toute attente, quelques jours à peine après avoir reçu cette lettre, Bernard Métraux décidait d’harmoniser les primes pour les trois premières places et ce, dès l’année même. Or, le marathon devait avoir lieu un mois plus tard. Quelle rapidité d’action ! Ce n’est plus du marathon, mais du sprint ! Gardons-nous cependant de crier victoire. Si l’égalité des primes a été accordée jusqu’au 3e rang, les organisateurs

ont supprimé toute récompense pour les concurrentes suivantes, alors que les hommes continuent d’être primés jusqu’à la 8e place. En d’autres termes, le résultat de l’intervention du BEFH, dont la rédactrice de la présente étude est à l’origine, illustre bien l’expression  « deux pas en avant, un pas en arrière »…

Pour la petite anecdote, précisons que l’action du BEFH est intervenue en pleine période électorale : il s’en est donc trouvé quelques-uns pour questionner la motivation profonde du geste de Bernard Métraux.

Les montants étaient jusque-là fixés comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 5000.-

Fr. 3000.-

2e

Fr. 3500.-

Fr. 1500.-

3e

Fr. 2500.-

Fr. 800.-

4e

Fr. 1500.-

Fr. 600.-

5e

Fr. 800.-

Fr. 400.-

6e

Fr. 600.-

-

7e

Fr. 400.-

-

8e

Fr. 200.-

-

 

Dès 2001, la grille des primes a été corrigée comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 5000.-

Fr. 5000.-

2e

Fr. 3500.-

Fr. 3500.-

3e

Fr. 2500.-

Fr. 2500.-

4e

Fr. 1500.-

-

5e

Fr. 800.-

-

6e

Fr. 600.-

-

7e

Fr. 400.-

-

8e

Fr. 200.-

-

 

 

XIX.     La politique des primes des grandes compétitions suisses

 

Les cinq plus importantes courses pédestres suisses sur route sont, par ordre d’importance :

 

 

1.      La Course de l’Escalade (15'048 personnes)

Contrairement aux autres épreuves citées, l’Escalade ne prévoit pas le même nombre de km pour les hommes (7,25) que pour les femmes (4,7). Les primes sont égales jusqu’au 3e rang ; elles sont ensuite plus basses pour les femmes. Le nombre d’athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (30/10).

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 2500.-

Fr. 2500.-

2e

Fr. 1500.-

Fr. 1500.-

3e

Fr. 1000.-

Fr. 1000.-

4e

Fr. 900.-

Fr. 500.-

5e

Fr. 800.-

Fr. 400.-

6e

Fr. 700.-

Fr. 300.-

7e

Fr. 600.-

Fr. 250.-

8e

Fr. 500.-

Fr. 200.-

9e

Fr. 400.-

Fr. 150.-

10e

Fr. 300.-

Fr. 100.-

11e-15e

Fr. 250.-

-

16e-20e

Fr. 200.-

-

21e-25e

Fr. 150.-

-

26e-30e

Fr. 100.-

-

 

 

 

2.      Le Grand Prix de Berne (12'078 personnes)

Les hommes reçoivent des primes plus élevées ; ils sont aussi plus nombreux que les femmes à être récompensés (15/8).

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 2000.-

Fr. 2000.-

2e

Fr. 1500.-

Fr. 1200.-

3e

Fr. 1200.-

Fr. 700.-

4e

Fr. 700.-

Fr. 500.-

5e

Fr. 600.-

Fr. 400.-

6e

Fr. 500.-

Fr. 300.-

7e

Fr. 400.-

Fr. 200.-

8e

Fr. 300.-

Fr. 100.-

9e

Fr. 200.-

-

10e

Fr. 100.-

-

11e

Fr. 100.-

-

12e

Fr. 100.-

-

13e

Fr. 100.-

-

14e

Fr. 100.-

-

15e

Fr. 100.-

-

 

 

 

3.      Les 20 km de Lausanne (10’313 personnes)

Les primes sont égales pour les deux sexes jusqu'à la 5e place ; le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (8/5).

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 1000.-

Fr. 1000.-

2e

Fr. 700.-

Fr. 700.-

3e

Fr. 600.-

Fr. 600.-

4e

Fr. 500.-

Fr. 500.-

5e

Fr. 400.-

Fr. 400.-

6e

Fr. 300.-

-

7e

Fr. 200.-

-

8e

Fr. 100.-

-

 

 

 

4.      Morat-Fribourg (6'494 personnes)

Les primes sont égales pour les deux sexes et le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories (10/10). Pourtant, Morat-Fribourg a été, dans les années 70, l'un des endroits chauds du combat féminin pour le droit à la compétition (note 10). Morat-Fribourg constitue donc un cas de figure intéressant: il y a 25 ans, les organisateurs postaient des commissaires le long du parcours pour expulser les femmes du peloton. Et voici que l’épreuve se distingue aujourd'hui comme l'une des moins sexistes du pays! Les premières primes d'arrivée, introduites en 1982, étaient en effet très défavorables aux femmes :

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 2500.-

Fr. 700.-

2e

Fr. 2000.-

Fr. 400.-

3e

Fr. 1500.-

Fr. 200.-

4e

Fr. 500.-

-

5e

Fr. 400.-

-

6e

Fr. 200.-

-

7e

Fr. 100.-

-

 

La situation actuelle est toute différente :

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 1500.-

Fr. 1500.-

2e

Fr. 1000.-

Fr. 1000.-

3e

Fr. 800.-

Fr. 800.-

4e

Fr. 700.-

Fr. 700.-

5e

Fr. 600.-

Fr. 600.-

 

etc.

5.      Le Marathon de Lausanne (5'423 personnes)

Voir plus haut « Un exemple précis : le marathon de Lausanne ».

 

XX.        Les primes d'arrivée en général en Suisse

 

Sierre-Zinal. Les primes d’arrivée sont égales pour les deux sexes et le nombre d'athlètes récompensés est identique dans les deux catégories. Les organisateurs attribuent en plus des primes en fonction du temps réalisé (par exemple, 1500 francs pour les hommes qui courent en moins de 2 :30 et pour les femmes qui terminent en moins de 3 :00).

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 1000.-

Fr. 1000.-

2e

Fr. 700.-

Fr. 700.-

3e

Fr. 400.-

Fr. 400.-

4e

Fr. 300.-

Fr. 300.-

5e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

 

 

 

Semi-marathon de Schwytz. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est identique dans les deux catégories.

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 300.-

Fr. 300.-

2e

Fr. 250.-

Fr. 250.-

3e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

4e

Fr. 150.-

Fr. 150.-

5e

Fr. 100.-

Fr. 100.-

6e

Fr. 80.-

Fr. 80.-

 

 

 

Zürcher Unterländer halbmarathon (Embach). Pas de prix en argent.

 

 

Semi-marathon de Campione. Les femmes qui montent sur le podium reçoivent 25% de moins que les hommes (4500 francs au premier, contre 3000 francs à la

première…). Le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (20/15).

 

 

Marathon et semi-marathon de Tenero. Depuis 2001, les organisateurs du marathon accordent l’égalité des primes pour les cinq premiers rangs, ce qui constitue un gros progrès par rapport à la pratique antérieure. Les hommes sont toutefois plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/5).

Primes pour le marathon depuis 2001 :

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 600.-

Fr. 600.-

2e

Fr. 400.-

Fr. 400.-

3e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

4e

Fr. 100.-

Fr. 100.-

5e

Fr. 100.-

Fr. 100.-

6e

Fr. 100.-

-

7e

Fr. 100.-

-

8e

Fr. 100.-

-

9e

Fr. 100.-

-

10e

Fr. 100.-

-

 

Primes pour les 42 km avant 2001 :

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 600.-

Fr. 400.-

2e

Fr. 400.-

Fr. 200.-

3e

Fr. 200.-

Fr. 100.-

4e

Fr. 100.-

Fr. 100.-

5e

Fr. 100.-

Fr. 100.-

6e

Fr. 100.-

-

7e

Fr. 100.-

-

8e

Fr. 100.-

-

9e

Fr. 100.-

-

10e

Fr. 100.-

-

 

Semi-marathon (primes inchangées) :

Rang

 

Hommes

 

Femmes

1er

 

Fr. 300.-

 

Fr. 300.-

2e

 

Fr. 200.-

 

Fr. 200.-

3e

 

Fr. 100.-

 

Fr. 100.-

4e

 

Fr. 100.-

 

-

5e

 

Fr. 100.-

 

-

 

 

 

OK MIMM Marathon. Pas d’indications très précises. L’organisateur affirme qu’il n’y a pas de différences entre les primes décernées aux hommes et aux femmes, puis ajoute que les montants des primes « dépendent du nombre de participants » dans la catégorie, le budget total étant de quelque 10'000 francs. L’épreuve affiche tout de même un taux de participation féminine de 40 à 45% !

 

 

Marathon de Bâle. Pas de montants communiqués. Les primes sont établies en fonction du temps (2 :30 pour les hommes, 2 :52 pour les femmes). Le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (15/5).

 

 

Kerzerslauf. Les primes sont égales pour les deux sexes ; le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (29/10).

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 1500.-

Fr. 1500.-

2e

Fr. 1000.-

Fr. 1000.-

3e

Fr. 500.-

Fr. 500.-

4e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

5e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

6e au 7e

Fr. 150.-

Fr. 150.-

8e au 10e

Fr. 100.-

Fr. 100.-

11e au 20e

Fr. 50.-

 

 

 

 

Semi-marathon de l'enfer du Schilthorn.

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 500.-

Fr. 500.-

2e

Fr. 300.-

Fr. 300.-

3e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

4e

prix en nature

prix en nature

 

 

 

Swiss Alpine Post marathon. Pour les deux parcours de l'épreuve (42 et 78 km), les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Rang

Hommes 78 km/42 km

Femmes 78 km/42 km

1er

Fr. 4000.-/2500.-

Fr. 4000.-/2500.-

2e

Fr. 2000.-/1200.-

Fr. 2000.-/1200.-

3e

Fr. 1000.-/600.-

Fr. 1000.-/600.-

4e

Fr. 600.-/--

Fr. 600.-/--

5e

Fr. 300.-/--

Fr. 300.-/--

6e --10e

prix en nature/--

prix en nature/--

 

 

 

Semi-marathon de Nidau. Cette année, pour la première fois, des primes récompenseront les trois premiers de chaque catégorie ; elles seront égales pour les hommes et les femmes (70.-, 40.- et 25.-).

 

 

LGT Alpin Marathon. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories (3/3).

 

 

Jungfrau Marathon. Les primes sont égales jusqu’à la deuxième place. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/8).

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 10'000.-

Fr. 10'000.-

2e

Fr. 5000.-

Fr. 5000.-

3e

Fr. 3000.-

Fr. 2500.-

4e

Fr. 2000.-

Fr. 2000.-

5e

Fr. 1000.-

Fr. 750.-

6e

Fr. 800.-

Fr. 500.-

7e

Fr. 600.-

Fr. 250.-

8e

Fr. 500.-

Fr. 200.-

9e

Fr. 300.-

-

10e

Fr. 200.-

-

 

 

 

Semi-marathon de Payerne. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories. Les organisateurs offrent en outre une prime pour le record de l'épreuve (1500.- dans les deux catégories).

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 500.-

Fr. 500.-

2e

Fr. 300.-

Fr. 300.-

3e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

 

 

 

Marathon de Zermatt (première édition en 2002). Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 5000.-

Fr. 5000.-

2e

Fr. 3000.-

Fr. 3000.-

3e

Fr. 2000.-

Fr. 2000.-

4e

Fr. 800.-

Fr. 800.-

5e

Fr. 700.-

Fr. 700.-

6e

Fr. 600.-

Fr. 600.-

7e

Fr. 500.-

Fr. 500.-

8e

Fr. 400.-

Fr. 400.-

9e

Fr. 300.-

Fr. 300.-

10e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

 

 

 

Thyon-Dixence. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Primes au temps :

Hommes

Départ

Arrivée

Femmes

<1 :20

Fr. 50.-

Fr. 50.-

<1 :36

<1 :18

Fr. 100.-

Fr. 100.-

<1 :33 :30

<1 :16

Fr. 100.-

Fr. 150.-

<1 :31

<1 :14

Fr. 150.-

Fr. 200.-

<1 :28 :30

<1 :13

Fr. 150.-

Fr. 250.-

<1 :27 :15

<1 :12

Fr. 200.-

Fr. 300.-

<1 :26

<1 :11

Fr. 200.-

Fr. 350.-

<1 .24 :45

<1 :10

Fr. 250.-

Fr. 400.-

<1 :23 :30

<1 :09

Fr. 250.-

Fr. 450.-

<1 :22 :15

 

Primes au rang :

Rang

Hommes

Femmes

1er

Fr. 300.-

Fr. 300.-

2e

Fr. 250.-

Fr. 250.-

3e

Fr. 200.-

Fr. 200.-

4e

Fr. 150.-

Fr. 150.-

5e

Fr. 100.-

Fr. 100.-

 

 

XXI.     Les primes d'arrivée en général dans le monde

 

Marathon de Paris. Les primes sont égales pour les deux sexes jusqu'au 3e rang. La quatrième gagne déjà 50% de moins que le quatrième.

Rang

Hommes

Femmes

1er

150'000 FF

150'000 FF

2e

120'000

120'000

3e

90'000

90'000

4e

60'000

30'000

5e

50'000

30'000

6e

30'000

15'000

7e

20'000

10'000

8e

15'000

7'000

9e

10'000

5'000

10e

5'000

3'000

 

 

 

Semi-marathon de Paris. Difficile de dire à quelle sauce les marathoniennes sont mangées: l'organisateur ne nous a communiqué que les primes destinées au podium.

Rang

Hommes

Femmes

1er

30'000 FF

30'000 FF

2e

20'000

20'000

3e

10'000

10'000

 

 

 

Semi-Marathon de l'Humanité. Les primes, calculées en fonction du temps et du rang, sont plus basses pour les femmes. Si un chrono de 1 :10: 00 pour une femme est considéré comme équivalent à 1 : 01 :18 pour un homme, les primes correspondantes sont respectivement de 20'000 FF et 25'000 FF. Aucun changement n'est prévu pour

l'édition 2001. Seule la catégorie vétéran bénéficie de l'égalité des primes: mêmes montants (de 500 FF à 100 FF) et même nombre d'athlètes récompensés (5/5). Autrement dit, les femmes ne méritent les mêmes primes que les hommes que lorsqu'elles sont en âge de courir dans la catégorie des vétérans.

 

 

Marathon de La Rochelle. Les primes sont égales jusqu’au 5e rang. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être récompensés (20/5). L'organisateur, auquel on prête une réputation de pionnier en France en matière d'égalité des primes hommes/femmes, a le mérite d’affirmer : « Le marathon de La Rochelle, loin d'avoir atteint la parité, met tout en œuvre pour y arriver ».

Rang

Hommes

Femmes

1er

15'000 FF

15'000 FF

2e

11'000

11'000

3e

9'000

9'000

4e

5'500

5'500

5e

3'000

3'000

6e - 10e

1500

-

11e - 20e

 

-

 

Dans la catégorie vétérans, les primes sont égales jusqu’au 3e rang :

Rang

Hommes

Femmes

1er

6'000 FF

6'000 FF

2e

4'500

4'500

3e

3'000

3'000

4e

1'500

-

5e

800

-

 

 

 

Marjevols-Mende. Cette course qui subordonne l’attribution de certaines primes à la possession de la nationalité française (alors que le marathon de Reims a été condamné pour une telle pratique) accorde la parité hommes/femmes jusqu’à la 4e place. Le

nombre d’athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (50/25). Les primes sont cumulables avec des grilles nationales, régionales et départementales, dont les montants sont systématiquement inférieurs pour les femmes.

Rang

Hommes

Femmes

1er

20'000 FF

20'000 FF

2e

15'000

15'000

3e

12'000

12’000

4e

9'000

9'000

5e

8'000

7'000

6e

7'500

5'500

7e

7'000

4'700

8e

6'500

4'200

9e

6'100

3'700

 

etc. C’est dans la catégorie « vétérans » que les femmes sont le plus mal loties : la première gagne 2500 FF alors que le premier touche 6000 FF.

 

 

Marathon et semi-marathon de Marseille. Les primes sont égales jusqu’à la 5e place.

Rang

Hommes

Femmes

1er

6'000 FF

6'000 FF

2e

4'000

4'000

3e

3'000

3'000

4e

2'000

2'000

5e

1'500

1'500

6e

1'000

700

7e

800

600

8e

700

500

9e

600

500

10e

500

500

 

Au semi-marathon, les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories :

Rang

Hommes

Femmes

1er

4'000 FF

4'000 FF

2e

3'000

3'000

3e

2'000

2'000

4e

1'000

1'000

5e

800

800

 

 

 

Marathon de Lyon. Aucune information communiquée. Néanmoins, un courrier des lecteurs dans le magazine français Jogging International révèle que « le nombre de femmes récompensées sur le marathon est de moins en moins important au fil des ans.

En l’an 2000, seule la première femme a été récompensée (prime de 10'000 FF), alors que 17 hommes l’étaient ; dont 40'000 FF au premier ».

 

 

Cross du Mont-Blanc. Depuis 1998, les primes sont identiques pour les hommes et les femmes jusqu’au 3e rang ; les concurrentes suivantes ne reçoivent rien, tandis que les hommes sont primés jusqu’à la 5e place au scratch et jusqu’au 10e rang chez les seniors.

Rang

Hommes

Femmes

1er

7000 FF

7000 FF

2e

5000

5000

3e

3000

3000

4e

2000

-

5e

1000

-

 

Pour la catégorie seniors, la grille des primes se présente comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

3000 FF

3000 FF

2e

2500

2500

3e

2000

2000

4e

1500

-

5e

1000

-

6e

800

-

7e

600

-

8e

500

-

9e

400

-

10e

300

-

 

Chez les vétérans aussi, on relève quelques disparités en défaveur des femmes. La grille des primes pour les V1 se présente comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

2000 FF

2000 FF

2e

1500

1500

3e

1000

1000

4e

800

-

5e

700

-

 

 

 

Marathon de Monaco. Les hommes reçoivent des primes plus élevées ; ils sont aussi plus nombreux que les femmes à être récompensés.

Rang

Hommes

Femmes

1er

25'000 FF

20'000 FF

2e

20'000

15’000

3e

15'000

10’000

4e

10’000

6000

5e

7000

4000

6e

6000

3000

7e

4000

2000

8e

3000

1000

9e

2000

-

10e

1000

-

 

Chez les vétérans aussi, les femmes gagnent moins que les hommes:

Rang

Hommes

Femmes

1er

3000 FF

2000 FF

2e

2000

1000

3e

1000

500

 

En revanche, le bonus destiné à récompenser un nouveau record de l’épreuve est plus élevé pour les femmes : 20'000 FF, contre 15'000 FF pour un nouveau record masculin…

 

 

Marathon de Rome. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Rang

Hommes

Femmes

1er

25.000.000 lires

25.000.000 lires

2e

15.000.000

15.000.000

3e

8.000.000

8.000.000

4e

4.000.000

4.000.000

5e

3.000.000

3.000.000

6e

2.000.000

2.000.000

7e

1.500.000

1.500.000

8e  au 10e

1.000.000

1.000.000

 

 

 

Marathon de Turin. La première gagne déjà 50% de moins que le premier, un record dans le genre !

Rang

Hommes

Femmes

1er

30.000.000 lires

15.000.000 lires

2e

20.000.000

10.000.000

3e

13.000.000

8.000.000

4e

10.000.000

5.000.000

5e

7.000.000

3.000.000

6e

6.000.000

2.000.000

7e

5.000.000

-

8e

4.000.000

-

9e

3.000.000

-

10e

2.000.000

-

 

Dans la catégorie « handicapés », les femmes sont un peu mieux loties :

Rang

Hommes

Femmes

1er

1.000.000 lires

1.000.000 lires

2e

750.000

500.000

3e

500.000

300.000

 

La logique turinoise veut que les femmes aient droit à l’égalité des primes uniquement lorsqu’elles courent dans la catégorie « plus de 40 ans » :

Rang

Hommes

Femmes

1er

3.000.000 lires

3.000.000 lires

2e

2.000.000

2.000.000

3e

1.000.000

1.000.000

 

Les Turinois prévoient en outre des primes pour les hommes de nationalité italienne, allant de 1.500.000 à 300.000 lires. Cela n'empêche pas les Africains de gagner (quatre Kenyans et deux Ethiopiens sur les six premiers le 26 mars 2000).

 

 

Marathon et semi-marathon de Naples. La logique des Napolitains n’est pas mal non plus : les femmes n'ont pas droit à l'égalité des primes, sauf si elles sont handicapées. Les primes pour les participants valides sont fixées comme suit:

Rang

Hommes

Femmes

1er

12.000.000 lires 

8.000.000 lires

2e

8.000.000

5.000.000

3e

5.000.000

2.000.000

4e

2.000.000

1.000.000

5e

1.500.000

500.000

6e

1.000.000

400.000

7e

700.000

300.000

8e

600.000

250.000

9e

500.000

200.000

10e

400.000

150.000

11e  - 15e

300.000

100.000

16e - 20e

200.000

100.000

21e - 30e

100.000

-

31e - 50e

50.000

-

 

Et pour les handicapé(e)s, comme suit:

Rang

Hommes

Femmes

1er

400.000 lires

400.000 lires

2e

200.000

200.000

3e

100.000

100.000

4e

50.000

50.000

 

 

 

Cesane Boscone (Milan). Les hommes reçoivent des primes plus élevées ; ils sont aussi plus nombreux que les femmes à être récompensés (50/30). La dernière édition a eu lieu en l’en 2000. « Remplacé » dès 2001 par le marathon de Milan.

Rang

Hommes

Femmes

1er

12.000 lires

8.000.000 lires

2e

8.000.000

5.000.000

3e

5.000.000

2.500.000

4e

2.500.000

1.000.000

5e

1.500.000

800.000

6e

1.000.000

800.000

7e

800.000

300.000

8e

700.000

200.000

9e

500.000

200.000

10e

500.000

200.000

11e

400.000

100.000

 

etc. Idem dans la catégorie « handicapés » :

Rang

Hommes

Femmes

1er

1.500.000 lires

1.000.000

2e

1.000.000

500.000

3e

500.000

300.000

4e

300.000

-

5e

200.000

-

 

En ce qui concerne les primes au temps, les montants sont tantôt supérieurs pour les hommes, tantôt égaux, tantôt supérieurs pour les femmes (!), suivant une logique propre à l’organisateur :

Hommes

 

 

Femmes

2 :09 :59 et moins =

15.000.000 lires

2 :27 :59 et moins =

15.000.000

2 :10.29 - 2 :10 :00 =

12.000.000

2 :28 :59 - 2 :28 :00 =

10.000.000

2 :10 :59 - 2 :10 :30 =

8.500.000

2 :29 :29 - 2 :29 :00 =

8.500.000

2 :11 :59 - 2 :11 :00 =

7.000.000

2 :29 :59 - 2 :29 :30 =

7.000.000

2 :12 :59 - 2 :12 :00 =

5.000.000

2 :30 :59 - 2 :30 :00 =

5.000.000

2 :13 :59 - 2 :13 :00 =

3.000.000

2 :31 :59 - 2 :31 :00 =

3.000.000

2 :15 :59 - 2 :14 :00 =

1.500.000

2 :33 :59 - 2 :32 :00 =

2.000.000

2 :17 :59 - 2 :16 :00 =

800.000

2 :35 :59 - 2 :34 :00 =

1.000.000

2 :19 :59 - 2 :18 :00 =

 400.000

2 :37 :59 - 2 :36 :00 =

800.000

2 :22 :00 - 2 :20 :00 =

200.000

2 :39 :59 - 2 :38 :00 =

600.000

 

 

 

Maratona d’Italia Enzo Ferrari. Les primes sont égales jusqu’au 3e rang. Aucune indication sur les primes suivantes. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/6), « du fait que la participation masculine est nettement supérieure ».

 

 

Pafos Spidernet Marathon (Chypre). Pas de primes.

 

 

Athènes. L’intention de l’organisateur était de nous envoyer la grille des primes. Celle-ci n’est jamais arrivée. Selon ses informations, la participation féminine devrait augmenter de 30% en 2002 (hommes : +20 à 30%).

 

 

Marathon de Hambourg. Les primes du Hansaplast marathon, qui figure dans le Top 10 mondial, sont égales jusqu'à la 3e place. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/8).

Rang

Hommes

Femmes

1er

25'000 DM

25'000 DM

2e

15'000

15'000

3e

10'000

10'000

 

Les montants des primes suivantes ne nous ont pas été communiqués.

 

 

Marathon de Berlin. C'est un peu décevant: ce marathon, l'un des plus mieux cotés au monde, n'accorde l'égalité des primes que jusqu’au 2e rang. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/8). Chez les skaters, en revanche, les primes sont égales jusqu’au 3e rang. Pourquoi l'égalité dans l’épreuve de skate et pas dans le marathon pédestre ? Quant aux bonus, ils sont identiques pour les deux sexes dans les deux épreuves.

Marathon pédestre :

Rang

Hommes

Femmes

1er

50'000 DM

50'000 DM

2e

25'000

25'000

3e

20'000

15'000

4e

15'000

8'000

5e

10'000

4'000

6e

5'000

3'000

7e

4'000

2'000

8e

3'000

1'000

9e

2'000

-

10e

1'000

-

 

Epreuve de skate :

Rang

Hommes

Femmes

1er

7'825 DM

7'825 DM

2e

3'910

3'910

3e

2'345

2'345

4e

1'760

1'565

5e

1'370

980

 

etc.

 

 

Marathon de Francfort. Les primes sont égales pour les deux sexes. Elles dépendent du chrono et du rang. Un résultat inférieur à 2 :10 pour le premier et à 2 :28 pour la première donne droit à une récompense de 25.000 euros; un dépassement entraîne une réduction de 50% de la prime.

Rang

Hommes

Femmes

1er

25.000 euros

25.000 euros

2e

15.000

15.000

3e

12.000

12.000

4e

6.000

6.000

5e

5.000

5.000

6e

4.000

4.000

 

etc.

 

 

Marathon de Londres. Les primes sont égales jusqu’à la 3e place. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (12/10).

Rang

Hommes

Femmes

1er

55'000 $

55'000 $

2e

30'000

30'000

3e

22'500

22'500

4e

15'000

10'000

5e

10'000

7'500

6e

7'500

5'000

7e

5'000

3'500

8e

4'000

2'500

9e

3'000

1'500

10e

2'000

1'000

11e

1'500

-

12e

1'000

-

 

 

 

Marathon de Dublin. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Rang

Hommes

Femmes

1er

15'000 euros

15'000 euros

2e

8'000

8'000

3e

5'000

5'000

4e

2'500

2'500

5e

1'500

1'500

6e

750

750

7e

150

150

8e

125

125

9e

100

100

10e

100

100

 

Des primes au temps sont accordées :

Hommes :

Femmes

<2 :14 = 2000 euros

<2 :34 = 2000 euros

<2 :15 = 1500

<2 :35 = 1500

<2 :16 = 1000

<2 :36 = 1000

 

Un nouveau record de l’épreuve donne droit à une prime de 3000 euros dans les deux catégories. L’égalité est aussi de mise chez les vétérans :

Rang

Hommes

Femmes

1er

500 euros

500 euros

2e

125

125

3e

100

100

 

Enfin, il existe des bonus pour les détenteurs d’un passeport irlandais…

 

 

Marathon de Madrid. Aucune indication sur les primes, si ce n'est qu’elles concernent les 200 premiers et les 25 premières.

 

 

Marathon de Valence. Les primes sont identiques pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories (15/15). Mais aucun montant n'a été précisé si ce n’est celui du budget total des primes : 2,2 millions de pesetas, sans compter les bonus (jusqu’à 10 millions de pesetas pour un nouveau record de l’épreuve, sans distinction de sexe).

 

 

Marathon et 15 km d'Istanbul. Les primes d’arrivée du marathon sont égales jusqu’au 4e rang. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/4).

Rang

Hommes

Femmes

1er

20'000$

20'000$

2e

15'000

15'000

3e

10'000

10'000

4e

3'000

3'000

5e

1000

-

6e

900

-

7e

800

-

8e

700

-

9e

600

-

10e

500

-

 

Mais dans l’épreuve des 15 km, les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories :

Rang

Hommes

Femmes

1er

1'000$

1'000$

2e

750

750

3e

500

500

4e

300

300

5e

200

200

 

 

 

Marathon de Malte. Les primes sont décernées en fonction du chrono. Les temps donnant droit à une prime sont les mêmes pour les hommes et les femmes ( !).

Temps

Prime

<2 :18

750 $

<2 :20

550

<2 :22

300

<2 :24

250

<2 :26

150

 

Pour toucher la prime la plus élevée, la femme doit battre le record du monde !

L’organisateur décerne en outre des primes spéciales pour les coureurs du pays, toujours selon le principe des temps-limite « universels » :

<2 :30

200 $

<2 :40

150

<2 :50

100

 

 

 

Egyptian Marathon. Pas d’informations sur les primes de récompense.

 

 

Marathon de Copenhague. Aucune précision, si ce n’est le budget total des primes : 5000 DKK pour les hommes et les femmes.

 

 

Midnight Sun Marathon (Norvège). Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories. Les primes sont attribuées en fonction du temps réalisé. Les trois premiers hommes terminant en moins de 2 :55 et les trois premières femmes signant un résultat inférieur à 2 :30 reçoivent respectivement 10'000, 5'000 et 3'000 NOK. Un bonus de 2000 NOK récompense celui ou celle qui établit un nouveau record de l’épreuve.

 

 

Marathon d’Atlanta. Pas de primes.

 

 

Marathon de Chicago. Ce marathon mythique, dépositaire du record mondial masculin, pratique l’égalité des primes et récompense un nombre identique d’athlètes dans les deux catégories. Les primes 2002 ont été augmentées :

Rang

Hommes

Femmes

1er

100'000 $

100'000 $

2e

50'000

50'000

3e

35'000

35'000

4e

20'000

20'000

5e

15'000

15'000

6e

7'500

7'500

7e

5'500

5'500

8e

4'500

4'500

9e

3'000

3'000

10e

2'000

2'000

 

Chez les masters, la grille des primes se présente comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

1'500 $

1'500 $

2e

1'000

1’000

3e

650

650

 

L’égalité est de mise aussi dans la catégorie « fauteuil roulant » :

Rang

Hommes

Femmes

1er

1'000 $

1'000 $

2e

500

500

3e

250

250

 

Des bonus allant de 1000 à 150'000 dollars sont attribués en fonction du temps réalisé (de 2 :14 :00 à 2 :05 :42 chez les hommes, et de 2 :33 :00 à 2 :18 :47 chez les femmes). Ils ne peuvent pas être cumulés avec les primes.

L’année précédente, la grille des primes se présentait comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

75'000 $

75'000 $

2e

45'000

45'000

3e

35'000

35'000

4e

20'000

20'000

5e

15'000

15'000

6e

10'000

10'000

7e

7'500

7'500

8e

5'000

5'000

9e

3'000

3'000

10e

2'000

2'000

 

 

 

New-York. Egalité des primes et nombre d’athlètes récompensés identique dans les deux catégories pour le plus célèbre marathon du monde. En 2001, il a été annoncé un relèvement des primes de 23%, dont nous n’avons pas obtenu confirmation.

Rang

Hommes

Femmes

1er

65'000 $

65'000 $

2e

30'000

30'000

3e

15'000

15'000

4e

10'000

10'000

5e

7'500

7'500

6e

5'000

5'000

 

En ce qui concerne les récompenses décernées en fonction du temps réalisé, les femmes ont même droit à certaines « largesses » dès la sixième prime :

Hommes

 

 

Femmes

Moins de 2 :07 :00 =

65'000 $

Moins de 2 :22 :00 =

65'000 $

Moins de 2 :07 :30 =

60'000

Moins de 2 :23 :00 =

60'000

Moins de 2 :08 :01 =

50'000

Moins de 2 :23 :30 =

50'000

Moins de 2 :08.30 =

40'000

Moins de 2 :24 :00 =

40'000

Moins de 2 :09 :00 =

35'000

Moins de 2 :24 :40 =

35'000

Moins de 2 :10 :00 =

20'000

Moins de 2 :25 :00 =

30'000

Moins de 2 :11 :00 =

10'000

Moins de 2 :26 :00 =

25'000

Moins de 2 :11 :30 =

7'000

Moins de 2 :27 :00 =

15'000

Moins de 2 :12 :00 =

5'000

Moins de 2 :28 :00 =

12'500

Moins de 2 :13 :00 =

3'000

Moins de 2 :29 :00 =

8'000

-

 

Moins de 2 :30 :00 =

5'000

 

 

 

3 M half-marathon & Relay (Austin). Même remarque.

Rang

Hommes

Femmes

1er

500 $

500 $

2e

300

300

3e

150

150

4e

125

125

5e

100

100

 

Fait exceptionnel, les handicapé(e)s ont droit aux mêmes primes que les « valides ».

Rang

Hommes

Femmes

1er

500 $

500 $

2e

300

300

3e

150

150

4e

125

125

5e

100

100

 

 

 

Pacific shoreline marathon (Californie). L’organisateur n’attribuera pas de primes en 2002. Aucune indication précise sur les années précédentes, si ce n’est que les primes étaient « égales pour les hommes et les femmes » et que le montant global alloué au cours des trois dernières années se monte à $2'500 pour le marathon et $2'500 pour le demi-marathon.

 

 

Portland Marathon. Pas de primes. Mais 57% de femmes dans le peloton… Commentaire de l’organisateur : « A moins que vous ne vous soyez le marathon de Chicago, New-York ou Boston, verser des primes en liquide est une perte de temps. Dans n’importe quelle compétition, ceux qui gagnent, vous ne les connaissez pas, ils prennent votre argent et s’en vont ; il est peu probable qu’ils fassent quelque chose pour la communauté. Pour cette raison, notre manifestation est destinée au coureur moyen. Les sportifs d’élite sont les bienvenus, mais nous ne les payons pas pour venir et nous ne leur versons pas de primes d’arrivée ».

 

 

Marathon de Boston. Pas d’indications très précises, si ce n’est le montant total alloué aux hommes et aux femmes (525'000 $). Les primes sont, selon l’organisateur,

égales pour les deux sexes. De plus, le nombre d’athlètes récompensés serait égal dans toutes les catégories : open (15/15), Masters (5/5) et « fauteuil roulant » (5/5).

 

 

Marathon de Hawaï. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Rang

Hommes

Femmes

1er

15’000$

15’000$

2e

750

750

3e

500

500

 

 

 

Marathon olympique américain (USA uniquement). Une exception que l’on pourrait qualifier de rigolote : les femmes reçoivent davantage que les hommes du 2e au 14e rang (entre 500$ et 5000$ de plus !). Le premier gagne tout de même 5000$ de plus que la première (il ne faut rien exagérer).

Rang

Hommes

Femmes

1er

40'000 $

35'000 $

2e

25'000

30'000

3e

20'000

25'000

4e

17'000

18'000

5e

15'000

16'000

 

etc. jusqu’à la 15e place où, mystère de la logique américaine, les primes sont les mêmes pour les deux sexes. Du 16e au 19e rang, ce sont les hommes qui gagnent

davantage (entre 250$ et 500$ de plus). Pour le dernier rang rémunéré, les deux sexes ont de nouveau droit à la parité.

 

 

Twin Cities Marathon (Minnesota). Le budget est le même pour les hommes et les femmes : 55'500 $ dollars de primes pour chacune des deux catégories, avec un cachet de 20'000 $ pour le gagnant et la gagnante. Le montant total des primes allouées aux vétérans (Masters) est également le même pour les hommes et les femmes : 15'000 $ dont 5'000 $ pour le premier et la première.

 

 

Marathon de Vancouver. Suivant la « norme » nord-américaine, les organisateurs pratiquent la parité des primes :

Rang

Hommes

Femmes

1er

3000 $

3000 $

2e

1000

1000

3e

500

500

 

Des primes au rang sont également prévues ; leurs montants sont identiques pour les deux sexes.

 

 

Park City Marathon (Salt Lake City). Pas de primes.

 

 

Maui Marathon. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Rang

Hommes

Femme

1er

1500 $

1500 $

2e

750

750

3e

500

500

 

Chez les masters, une prime de 750 $ récompense le premier homme et la première femme. En ce qui concerne la catégorie « fauteuil roulant », la grille des primes se présente comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

750 $

750 $

2e

250

250

3e

100

100

 

 

 

Tahiti Nui Marathon (Moorea blue marathon). Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.

Rang

Hommes

Femmes

1er

250'000 fcp

250'000 fcp

2e

200'000

200'000

3e

150'000

150'000

 

Même politique dans la catégorie « handisport » :

Rang

Hommes

Femmes

1er

150'000 fcp

150'000 fcp

2e

100'000

100’000

3e

50'000

50'000

 

(Un dollar américain vaut approximativement 120 fcp).

 

 

Cape Town marathon. Pas d’indications très précises, si ce n’est le montant total alloué au marathon (43’000 Rand) et au semi-marathon (2375 Rand). Le nombre d’athlètes primés serait égal dans les deux catégories. L’organisateur ne possède pas de statistiques sur la participation féminine.

 

 

Old Mutual Two Oceans Marathon (Afrique du Sud). Dans un pays qui a pratiqué l'apartheid, les primes hommes/femmes sont égales pour les deux sexes, quelle que soit la catégorie (open, vétérans, masters, grandmasters…) ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories (58/58).

Rang

Hommes

Femmes

1er

100'000 Rand

100'000 Rand

2e

50'000

50'000

3e

25'000

25'000

4e

 15'000

15'000

5e

10'000

10'000

6e

9'000

9'000

7e

8'000

8'000

8e

7'000

7'000

9e

6'000

6'000

10e

5'000

5'000

 

Chez les vétérans, la grille des primes se présente comme suit :

Rang

Hommes

Femmes

1er

6000 Rand

6000 Rand

2e

4000

4000

3e

3000

3000

4e

2000

2000

5e

1000

1000

6e

500

500

7e

300

300

8e

100

100

 

Les montants des primes continuent d’aller en décroissant pour les masters, les grandmasters et les great grandmasters.

 

 

Buenos Aires. Pas d’autres précisions que le montant total alloué aux hommes et aux femmes (3500$) et le nombre d’athlètes récompensés dans chacune des deux catégories (5/5).

 

 

Marathon de Panama. Pas d’indications très précises, si ce n’est que le montant total alloué aux hommes en 2001 s’est élevé à 10'850 $, contre 8100 $ pour les femmes. L’année précédente, le montant total alloué aux hommes avait atteint 7650 $, contre 5900 $ pour les femmes. Les femmes représentent 15% des concurrents.

 

 

Trinidad & Tobago. Les hommes reçoivent des primes plus élevées ; ils sont aussi plus nombreux à être récompensés (10/5). Seuls les bonus destinés à récompenser un nouveau record de l’épreuve sont identiques pour les deux catégories.

Rang

Hommes

Femmes

1er

4000 $

3000 $

2e

3000

2000

3e

2000

1000

4e

1500

800

5e

1000

600

6e

800

 

7e

600

 

8e

500

 

9e

350

 

10e

250

 

 

 

 

Mighty River Sun Marathon (Nouvelle-Zélande). Les primes sont égales pour les hommes et les femmes ; de plus, le nombre d’athlètes récompensés est le même dans les deux catégories :

Rang

Hommes

Femmes

1er

500 $

500 $

2e

400

400

3e

300

300

4e

200

200

5e

100

100

 

 

 

Marathon de Sydney. Pas d’indications précises, si ce n’est le montant total des primes allouées respectivement aux hommes et aux femmes (10'000 $), et le nombre d’athlètes récompensés dans les deux catégories (10/10).

 

 

Les Foulées de la Soie. Pas de primes. L’organisateur se refuse à augmenter les taxes d’inscription pour financer les primes d’arrivée. L’épreuve affiche une participation féminine de quelque 40%…

 

 

Dead See Marathon (Chine). Pas de primes.

 

 

China coast marathon. Pas de primes. Dans chaque catégorie d’âge, les trois premiers et les trois premières reçoivent une récompense sous forme de trophée. Il existe une catégorie de moins chez les femmes, en raison de leur plus faible nombre.

 

 

Great Wall Marathon (Chine). Pas de primes.

 

 

Singapour. Selon l’organisateur, le budget des primes aurait été multiplié par trois pour 2002. Les montants sont inférieurs pour les femmes :

Rang

Hommes

Femmes

1er

5000 $

4000 $

2e

3000

2000

3e

2000

1000

 

Curieusement, dans le marathon en relais, les femmes gagnent pareil :

1er

1000 $

1000 $

2e

600

600

3e

400

400

 

 

XXII.  Conclusion

 

C’était un sujet du bac philo à la fin des années 70 : « Etre égaux, est-ce être identiques ? ». Trente ans plus tard, nos esprits demeurent apparemment toujours aussi vierges devant cette question.

 

Les femmes accomplissent-elles des performances égales à celles des hommes ? Quel système de mesure peut-on (ou doit-on) utiliser pour déterminer l’importance des résultats sportifs des hommes et des femmes ? Et enfin, quelles sont les moyens envisageables pour obtenir un semblant d’égalité, tant au niveau des primes que de la participation aux compétitions ?

 

La question de la faible participation féminine aux courses pédestres se heurte un peu aux mêmes obstacles que celle de leur représentation fortement minoritaire en politique ou dans les échelons supérieurs de la hiérarchie d’entreprise. Dans ces domaines-là, des solutions ont pu être proposées (quotas, mesures incitatives…). Mais elles soulèvent presque autant de questions qu’elles n’en résolvent.

 

Dans un contexte similaire, celui des inégalités ethniques, c’est pourtant bien vers la « discrimination positive », dont relèvent les quotas, que l’on a tendance à se diriger. On est passé du principe de color-blindness (indifférence à la couleur de peau) à celui de color-consciousness (prise en considération de la couleur de peau ou « discrimination

positive »). De cette manière, le principe de l’égalité formelle, c’est-à-dire le traitement indifférencié des individus et des groupes, est abandonné au profit de la notion de

l’égalité réelle qui exige de traiter différemment les personnes dans leur accès au travail, au logement, à la santé, etc., afin d’obtenir une égalité de résultat.

 

« Dans une situation d’inégalité, un traitement égal est discriminatoire », affirme Christine Delphy en faveur des quotas. De la même façon, la loi suisse sur l’égalité stipule expressément que l’utilisation du critère de l’appartenance sexuelle n’est pas interdite lorsqu’elle sert à promouvoir l’égalité dans les faits. En d’autres termes, le législateur a voulu se prémunir d’emblée contre les esprits qui seraient tentés de dénoncer les quotas féminins comme discriminatoires envers les hommes.

 

Reste que cette forme de « discrimination à l’envers » est souvent critiquée. En Afrique du Sud, par exemple, l’introduction de quotas favorisant la promotion professionnelle des Noirs a souvent été critiquée, ses détracteurs y voyant une façon d’obliger les employeurs à engager des Noirs incompétents – apparemment, il n’était pas venu à l’esprit de ces mécontents que, jusqu’alors, les employeurs avaient peut-être engagé (au moins parfois) des Blancs incompétents !

 

Toujours est-il que l’introduction de quotas féminins dans les structures de certaines organisations sportives est actuellement en discussion, avec pour bénéfice escompté une augmentation de la participation féminine. La tendance est bien là, elle est irréversible. Nous vivons dans une société qui, au nom du progrès social dont elle fait un sujet de fierté, peut de moins en moins se permettre de ne pas accorder aux femmes les mêmes chances et les mêmes droits qu’aux hommes. La mode du « politiquement correct » traduit cette même vision affinée du progrès social. Mais cette évolution est à double tranchant. Il est frappant de constater que la IAAF ait supprimé le terme « vétéran » en raison de sa connotation négative (on parle aujourd’hui de « master »), à l’époque même où le mot âgisme (discrimination envers toute personne âgée) entrait dans nos dictionnaires (Nouveau Petit Robert). On peut même, au risque de tomber dans la paranoïa, se demander s’il n’y a pas précisément du sexisme et de l’âgisme dans ces touchantes préventions à l’égard des êtres discriminés. Après tout, la décision de la IAAF visait surtout à rendre lesdites catégories plus « attractives » (sic) sur le plan du marketing !

 

Pour en revenir à la faible représentation des femmes dans les marathons, il nous semble que l’allongement du temps-limite jusqu’à 6 heures au moins est une mesure indispensable pour éviter de continuer à les dissuader de participer. Les organisateurs répondent ordinairement à cet argument qu’ils ne peuvent pas bloquer la circulation aussi longtemps et que, de toute façon, les spectateurs ne vont pas poireauter six heures pour applaudir trois ménagères.

 

Reste la question de l’(in)égalité des primes. Lorsqu’on aborde ce sujet, il est courant d’observer les réactions suivantes :

 

-         le déni : « ce n’est pas vrai, tout cela c’est du passé, aujourd’hui les femmes sont payées comme les hommes ».

 

Cette réponse est fréquente chez les jeunes générations. Nées après les grandes luttes féministes (celle qui droit de vote, en particulier), elles ont tendance à vivre dans un « mythe de l’égalité ».

 

-         la minimisation : d’une façon très révélatrice, le journaliste de l’Hebdo Jocelyn Rochat nous a confié qu’à son avis, les inégalités de primes étaient actuellement « à la limite du ridicule » (sic).

 

Cette réaction significative, largement partagée dans le public, laisse supposer que les progrès réalisés jusqu’ici ne rendront pas plus facile la suppression des discriminations « résiduelles ». Les écarts que nous avons relevés dans cette étude sont tellement peu importants en regard des discriminations dont les femmes ont fait l’objet dans le sport par le passé que l’opinion public a du mal à se mobiliser « pour si peu ».

 

-         la rationalisation : « c’est normal, les hommes sont plus rapides, ils sont plus nombreux que les femmes, etc. ». Généralement, tout le monde finit cependant par reconnaître que « les organisateurs ont le droit de faire ce qu’ils veulent ». Et que c’est effectivement ce qu’ils font.

 

Nous avons vu tout au long de ce document qu’il était impossible d’expliquer par un quelconque argument logique les grilles des primes des marathons internationaux. Comme on le voit dans le tableau récapitulatif en pages suivantes, les différences varient « au petit bonheur la chance ». A La Rochelle, les primes sont inférieures de 27% pour les femmes dans la catégorie open et de 15% pour celles inscrites chez les vétérans. A Turin, les primes sont égales pour les hommes et les femmes de plus de 40 ans, mais on note une différence de -47% pour les femmes inscrites dans la catégorie open et de -20% pour celles qui concourent dans la catégorie handisport. Le Cross du Mont-Blanc raisonne encore autrement : -17% dans la catégorie open, -40% pour les seniors et –25% pour les chez les vétérans. « Souvent logique des primes varie, bien fol est qui s’y fie », serions-nous tenté de dire.

 

Et ne parlons pas des catégories d’âge qui ne concordent pas d’une épreuve ou d’un pays à l’autre, obligeant les femmes à courir tantôt chez les seniors, tantôt chez les vétérans. En principe, dans les pays européens, une femme doit s’inscrire chez les vétérans à partir de 35 ans, alors qu’un homme ne court dans cette catégorie qu’à partir de 40 ans (note 11).

 

La conclusion de cette enquête est que l’établissement des primes est une question de morale et de politique. Il est en effet indéniable que des intérêts personnels et matériels sont en jeu – intérêts masculins et féminins. D’autre part, nous défendons ici l’idée que la hauteur des primes accordées aux hommes et aux femmes reflète l’importance qu’on attribue à leurs performances respectives. Pour nous, le problème doit donc être abordé sous son aspect fondamental : ce que nous faisons a-t-il la même valeur ?

 

Francesca Sacco, Genève, février 2002

 

Différences entre les primes décernées aux hommes et aux femmes : quelques exemples

 

 

Compétition

Primes podium

Total primes

Austin, semi-marathon)

égalité

égalité

idem, handisport

égalité

égalité

Berlin, marathon

-5%

-20%

Berne, Grand Prix

-17%

-37%

Campione, semi

-25%

n.c.

Cesane Boscone, marathon

-40%

-40%

idem, handisport

-40%

-48,5%

Chicago, marathon

égalité

égalité

Dublin, marathon

égalité

égalité

Course de l’Escalade

égalité

-30% (*)

Francfort, marathon

égalité

égalité

Hambourg, marathon

égalité

n.c.

Hawaï, marathon

égalité

égalité

Marathon de l’Humanité

-20%

n.c.

Istanbul, marathon

égalité

-8,5%

Istanbul, 15 km

égalité

égalité

Jungfrau, marathon

égalité

-10%

Kerzerslauf

égalité

-2%

Lausanne, marathon

égalité (depuis 2001)

-24,5%

Lausanne, 20 km

égalité

-16%

Londres, marathon

égalité

-32%

Marjevols-Mende

égalité

-10%

Marseille, marathon

égalité

-4%

Marseille, semi

égalité

égalité

Midnight Sun Marathon

égalité

égalité

Mighty River Sun Mar.

égalité

égalité

Monaco, marathon

-25%

-34,5%

Mont-Blanc, cross

égalité

-17%

idem, seniors

égalité

-40%

idem, vétérans

égalité

-25%

Morat-Fribourg

égalité

égalité

Naples, marathon

-40%

-45%

idem, handisport

égalité

égalité

New-York, marathon

égalité

égalité

Old Mutual Two Oceans

égalité

égalité

Paris, marathon

égalité

-13%

Paris, semi

égalité

n.c.

Payerne, semi

égalité

égalité

La Rochelle, marathon

égalité

-27%

idem, catégorie vétérans

égalité

-15%

Rome, marathon

égalité

égalité

Schilthorn, semi

égalité

égalité

Schwyz, semi

égalité

égalité

Sierre-Zinal

égalité

égalité

Singapour, marathon

-30%

idem

Tahiti, marathon

égalité

égalité

Tenero, marathon

égalité (depuis 2001)

-26%

Tenero, semi

égalité

-26%

Thyon-Dixence

égalité

égalité

Turin, marathon

-47%

-57%

Vancouver, marathon

égalité

égalité

Zermatt, marathon

égalité

égalité

 

 

(*) il faut tenir compte du fait que cette compétition prévoit un nombre de kilomètres plus faible pour les femmes.

 

 

 

NOTES

 

1) Toute considération sur la participation des femmes aux marathons, basée sur le nombre de personnes classées, doit tenir compte du fait que celles qui franchissent la ligne d'arrivée après les 5 ou 6 heures fatidiques du temps-limite ne sont plus enregistrées ; elles auraient tout aussi bien pu abandonner. Sans doute ne sont-elles pas très nombreuses à être exclues du classement pour cause d’arrivée tardive. Mais les temps-limite exercent assurément un effet dissuasif sur les femmes qui songent à s’inscrire.

Curieusement, en examinant les classements du marathon de Berlin (le seul qui nous ait communiqué des statistiques complètes, voir chapitre V), on constate que, malgré le temps-limite qui favorise les hommes (six heures), ceux-ci sont moins nombreux que les femmes, aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement, à réussir à se classer, soit qu'ils aient dépassé le temps limite, soit qu'ils aient effectivement abandonné. Cette observation est valable pour toutes les années passées sous revue (de 1993 à 2000). Les hommes sont également environ six fois plus nombreux que les femmes à s'inscrire au marathon de Berlin, mais à ne pas prendre le départ. Là aussi, la différence s'observe aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement (quelque 3000 défections chez les hommes, contre 500 chez les femmes en 1999).

 

L’effet dissuasif du temps-limite sur les novices est tellement évident que le magazine italien Correre a établi une liste des marathons italiens les plus tolérants envers les coureurs lents ! Voici ce hit-parade :

 

1.                 Marathons étrangers

Marathon

Lieu

Temps-limite

Honolulu

Honolulu

11 :00

New-York

New-York

10 :00

Londres

Greenwich-Londres

10 :00

Boston

Hopkinton-Boston

6 :00

Prague

Prague

6 :00

Berlin

Berlin

6 :00

Chicago

Chicago

6 :00

Paris

Paris

5 :40

Budapest

Budapest

5 :30

Rotterdam

Rotterdam

5 :00

Amsterdam

Amsterdam

4 :30

 

2.                 Marathons italiens

Marathon

Lieu

Temps-limite

Salento

Parabita

aucun

Endas di Platamona

Platamona

aucun

Piceno

Grottazzolina

aucun

Gorizia

Gorizia

aucun

Latina

Latina

aucun

San Antonio

Vedelago-Padova

8 :00

Verona

Verona

8 :00

Dei 3 comuni

Calderara di Reno

8 :00

Torino

Torino

6 :30

Milano

Milano

6 :30

Del Mare

Genova

6 :00

Venezia

Venezia

6 :00

Mugello

Borgo San Lorenzo

6 :00

Vigarano

Ferrara

6 :00

Roma

Roma

6 :00

Assisi

Assisi

6 :00

Ravenna

Ravenna

6 :00

Del Custoza

Sommacampagna

6 :00

Südtirol Alto Adige

Bolzano

6 :00

Pisa

Pisa

6 :00

Del Lamone

Russi

6 :00

Placentia for Unicef

Piacenza

5 :30

Reggio Emilia

Reggio Emilia

5 :30

Parco dell’Asinara

Porto Torres

5 :30

Bari

Bari

5 :00

Firenze

Firenze

5 :00

Palermo

Palermo

5 :00

Siracusa

Siracusa

5 :00

Dei 2 laghi

Campione d’Italia-Como

5 :00

Per la Pace Napoli-Pompei

Napoli-Pompei

5 :00

Livorno

Livorno

5 :00

Abruzzo

Chieti

5 :00

D’Europa

Trieste

5 :00

Napoli

Napoli

5 :00

Memorial Enzo Ferrari

Maranello-Carpi

5 :00

Dei Luoghi Verdiani

Salsomaggiore-Busseto

4 :30

Genova (sur piste)

Genova

4 :00

 

                                   

2) L’idée que les taxes d’inscription des femmes doivent couvrir les primes de récompense destinées aux trois premières d’entre elles s’oppose au principe de la solidarité hommes-femmes. Dans d’autres domaines, par contre, comme l’assurance accidents privée, où les hommes coûtent plus cher que les femmes, (avec un sex ratio de 1,4 pour les accidents de sport), le principe de solidarité est jugé tout à fait de circonstance. Il est évident que ce sont les intérêts masculins qui déterminent les situations dans lesquelles le principe de solidarité doit s’appliquer – ou ne pas s’appliquer.

 

3) Si l'on considère les 50 meilleures performances mondiales de l'année 2000 sur marathon, on trouve un écart de +4 minutes entre le 1er et le 50e résultat masculin, contre un écart de +8 minutes entre le 1er et le 50e résultat féminin. De même, en ce qui concerne les 100 km, il existe un écart de +11 minutes entre le 1er et le 10e meilleur résultat masculin de l'an 2000, contre un écart de +23 minutes entre le 1er et le 10e meilleur résultat féminin. En d'autres termes, les performances baissent plus vite au fil du classement chez les femmes.

En revanche, si l’on considère les marathons internationaux, on constate que l'écart moyen entre le gagnant et la gagnante est généralement constant : environ sept minutes au semi-marathon, 16 mn au marathon et 1 :10 aux 100 km. L'écart approximatif entre le premier et la première est de 14 mn à Berlin, 15 mn à New-York et 17 mn à Boston. A Lausanne, parcours difficile, l'écart avoisine les 22 mn. Sur les tracés très « lents », l’écart peut aller jusqu’à 30 mn…

En examinant de plus près les classements de ces marathons pour les années 1999, 2000 et 2001, on s’aperçoit qu’il existe une règle curieuse : lorsque les résultats de l’élite masculine sont modestes (2 :20 pour le premier), le niveau des performances féminines est comparativement plus mauvais que dans les marathons où les hommes signent de bons résultats. A Athènes, où le premier n’arrive qu’en 2 :20 :50, la première pointe à 2 :53 :00 et la seconde à plus de 3 heures ! Pareil au marathon de Malte, où le premier termine en 2 :21 et la première en 2 :53. La troisième boucle en 3 :10 !

D’autre part, hormis Chicago, les marathons qui ont permis aux hommes d’établir le plus grand nombre de fois un nouveau record mondial ne sont pas ceux qui réussissent le mieux aux femmes, et vice versa. Les marathons où l’on a enregistré le plus de records mondiaux féminins sont Boston et Osaka, suivis de Chicago et Londres. Or, Boston n’arrive qu’en 5e position chez les hommes (trois records) ; Londres pointe à la 7e place. Inversement, les marathons où les hommes ont établi le plus souvent un nouveau record du monde sont Rotterdam, Berlin et Chicago (cinq chacun). Chez les femmes, Berlin et Rotterdam figurent au 5e rang.

 

4) Les marathons féminins (Japon) sont très rapides : les six premières courent généralement en moins de 3 :30. A Nagoya, le 12 mars 2000, la première est arrivée en 2 :22, la sixième en 2 :29 et la dixième en 2 :33 !. A Osaka, le 30 janvier 2000, la première est arrivée en 2 :22 et la septième en 2 :29. A Tokyo, le 19 novembre 2000, sept femmes ont couru en moins de 3 :30.

 

5) Dès 1994, certains organisateurs américains ont limité le nombre de Kenyans admis au départ. La célèbre course de Boulder (Colorado) a limité le nombre de coureurs étrangers à trois par pays et prévu pour l’athlète américain arrivant dans les cinq premiers une prime deux fois supérieure à celle des étrangers. En Allemagne, des athlètes Blancs auraient menacé de refuser de courir en découvrant le nombre de Kenyans et d’Ethiopiens présents sur la ligne de départ. L’attribution de primes spéciales pour les coureurs « du terroir » s’est généralisée : de la Suisse à Singapour en passant par Malte, Turin et les USA, on ne compte plus les épreuves qui ont adopté cette pratique. Ainsi, aux Etats-Unis, le Kenyan Godfrey Kiprotich a reçu 2500 dollars en gagnant une course où le premier américain, arrivé bien après lui, a empoché le double.

Le débat sur les primes d’incitation est toujours d’actualité. Dans le numéro de décembre 2001 de Jogging International, un lecteur écrit : « A chaque course amateur à laquelle je suis inscrit, il y a des coureurs étrangers (Russes, Kenyans, etc.) qui s’alignent. Face à de telles pointures, il est pratiquement impossible pour des coureurs amateurs de mon niveau d’être compétitifs. Nous assistons donc à des courses à deux vitesses où la victoire est acquise dès le départ et où les coureurs locaux n’ont aucune chance. (…) Pour donner une chance aux coureurs de mon niveau, je pense que les organisateurs devraient établir un double classement : un pour les professionnels et un pour les coureurs régionaux où ceux-ci auraient une chance de s’illustrer ».

Les primes incitatives sont cependant critiquées : au lieu de stimuler les coureurs « du cru », elles les encourageraient à se contenter de leur niveau de performances… Le système d’invitation « sur mesure » pratiqué par les Goodwill Games, à Brisbane, a confirmé ce soupçon en 2001. « Surtout intéressés à toucher leur cachet, les athlètes ne sont pas vraiment à la hauteur, accuse l’hebdomadaire helvétique dimanche.ch dans son édition du 9 septembre. La palme revient aux coureurs de 5000 mètres où le Kenyan Paul Bitok s’est imposé dans un temps supérieur de plus de 13 secondes à celui réalisé chez les femmes par Olga Yegorova sur la même distance ». Les six autres Kenyans et Ethiopiens invités ont tous terminés en des chronos qui ne les auraient placés qu’en 6e position du 5000 mètres féminin ! « Course de lenteur », titrait le magazine français VO2 marathon

 

6) Lors de l’Open d’Australie 2002, le Chilien M. Rios a clairement affirmé que l’octroi des mêmes gains aux joueurs et aux joueuses de tennis signifierait que le niveau des matchs masculins est « moins bon » que celui des rencontres féminines. Une fois encore, le système de rémunération est considéré comme déjà équitable lorsque les femmes gagnent moins que les hommes…

 

7) Les détracteurs de la boxe féminine ne peuvent même pas objecter qu’il s’agit d’un sport davantage traumatisant pour les femmes, car les blessures infligées sont encore plus sérieuses chez les hommes. Mais il est souvent reproché aux femmes d’adopter les sports dangereux créés par les hommes – comme si elles devaient forcément faire mieux ou réparer les travers de ces disciplines.

 

8) Les directives données aux femmes frisent le double bind (double contrainte). D’un côté, les médias célèbrent un véritable hymne à la femme sexuelle (voyez le feuilleton « Alerte à Malibu », les publicités Aubade qui s’apparentent davantage à la photo érotique et la « fille de la page 3 » dans certains journaux populaires). De l’autre, les expressions « pute » et « salope » n’ont probablement jamais été aussi courantes dans le langage masculin et, pour les hommes qui les utilisent, ces qualificatifs désignent toujours une femme sexuelle. La distinction entre la femme « bandante », désirable (comme sur les photos Aubade) et l’allumeuse, la « salope », est finalement assez ténue. Cette dernière insulte n’a d’ailleurs aucune signification. Le Robert donne « femme qui recherche le plaisir sexuel ». En réalité, cette expression révèle, chez les hommes qui l’emploient, une colère née du sentiment que les femmes ne se conforment pas assez à leur volonté – soit qu’elles leur paraissent incontrôlables, pas assez disponibles ou trop indépendantes.

Il y a, dans les attentes des hommes vis-à-vis du comportement des femmes, une frivolité confondante. Nous employons ce terme car il nous semble le mieux choisi, tout en sachant que les hommes l’ont rattaché au sexe féminin. Pourtant, c’est bien de frivolité qu’il s’agit. Par exemple, avant les Jeux Olympiques de Sydney, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB) a émis le souhait de voir les joueuses soient vêtues de manière plus sexy, histoire d’attirer l’attention des sponsors et des médias. Scénario

contraire pour les patineuses lors des Jeux Olympiques de Salt Lake City : tenues et poses trop suggestives ont été interdites par des directives officielles.

Il y a aussi un paradoxe frappant dans la représentation masculine des rôles sexuels : l’activité qui est valorisante pour l’homme (on dit d’un séducteur qu’il est un Dom Juan) est source d’opprobre pour la femme (« femme facile », « traînée », « garce », etc.

n’ont pas d’équivalents masculins). Significativement, le verbe « posséder », tout comme son synonyme « baiser » emprunté au langage familier, signifie aussi bien que pénétrer sexuellement que tromper, duper.

 

9) Avant le procès, la grille de rémunération hommes/femmes se présentait comme suit:

Rang

Hommes

Femmes

1er

50'000 FF

30'000 FF

2e

30'000

20'000

3e

25'000

15'000

4e

20'000

10'000

 

etc., avec, au total, 20 hommes récompensés, contre 15 femmes.

 

10) Le 3 octobre 1971, Marijke Moser est remarquée dans le peloton. Les « clandestines » se feront de plus en plus nombreuses au fil des ans. Le 1er octobre 1972, Kathy Switzer vient tout spécialement des Etats-Unis pour participer à Morat-Fribourg. Au vétéran qui lui promet qu’elle sera arrêtée par la police si elle prend le départ, elle répond : « Pour m’expulser, il faudra pouvoir courir plus vite que moi ! ». Les dossards artisanaux portés par les « clandestines » dérèglent la machine électronique, qui fait une indigestion de faux numéros. Pour la première fois, les résultats ne sont pas prêts dans les délais habituels. Les organisateurs décident alors de planifier l’admission des femmes pour 1977. Reste donc à attendre... cinq ans, pendant lesquels elles continueront à courir clandestinement, bravant les commissaires postés le long du parcours (de préférence au sommet des collines, pour leur épargner des efforts). L’épreuve leur sera effectivement ouverte en 1977.

Les juniors se sont heurtés un temps à la même interdiction et le multiple champion suisse Markus Ryffel, pour ne citer que cet exemple, a dû lui aussi courir sous un faux nom. Les juniors étaient en effet placés à la même enseigne que les femmes : on craignait pour leur constitution fragile. Personne en revanche ne s’inquiétait pour les vétérans.

 

11) Le 13 mai 2000, une motion demandant au comité directeur de la FFA de revoir sa position concernant le passage à la catégorie vétéran femme dès l’âge de 35 ans était présentée à l’assemblée générale plénière de la Commission nationale des courses hors stade (CNCHS). Cette motion, qui a été adoptée, affirme notamment : « Au titre de la parité entre hommes et femmes, il est tout à fait inacceptable que les femmes soient vétérans à 35 ans alors que les hommes le sont à 40 ans. La parité s’impose partout dans notre société, aucun retour en arrière ne se constate, seule notre Fédération illustrerait cet archaïsme ». Certains ayant suggéré de déléguer le problème à la IAAF, la motion indique encore : « L’argument d’une harmonisation n’est pas capital, de nombreuses fédérations étrangères n’appliquent pas les mêmes tranches d’âge que

nous (USA, Suisse…) mais toutes appliquent la parité en interne (cf procès des ligues féministes aux Etas-Unis). D’ailleurs, il ne fait aucun doute que d’ici quelque temps, l’IAAF sera obligée d’adopter la parité ».

Cette vétéranisation prématurée des coureuses est pour le moins curieuse, puisque les jeunes filles ont souvent été admises plus tard que les jeunes garçons dans la catégorie junior ! Est-ce à dire que les femmes mûrissent plus lentement que les hommes, mais vieillissent plus vite ? Nous avons parlé du passage à la catégorie vétéran dès 35 ans pour les femmes à un coureur de haut niveau (3e dans sa discipline aux championnats du monde). Il nous a répondu qu’il lui paraissait tout à fait possible qu’elle soit fondée, les filles étant « déjà mûres beaucoup plus vite que les garçons à l’adolescence » !

 

 

 

ANNEXES
La déclaration de Brighton

 

Elle proclame que « les gouvernements et les organisations sportives devraient appliquer le principe de l’égalité des chances pour permettre aux femmes de réaliser leur potentiel de performance sportive, en s’assurant que toutes les activités et toutes les programmes destinés à améliorer la performance tiennent compte des besoins spécifiques des femmes athlètes. Tout responsable des athlètes d’élite et/ou professionnels devrait s’assurer que les occasions de concourir, les récompenses, les primes d’encouragement, l’honneur, le parrainage, la promotion et d’autres formes d’appui sont fournis justement et équitablement aussi bien pour les femmes que pour les hommes ». Il s’agit donc de faire en sorte que « les sportives d’élite reçoivent les mêmes opportunités, les mêmes récompenses et les mêmes titres ».

La déclaration de Brighton est issue d’une conférence organisée par l’ancien British Sports Council avec le soutien du Comité international Olympique (« Les femmes, le sport et le défi du changement », mai 1994, Brighton, Angleterre). Quelque 280 délégués provenant de 82 nations y participèrent. Non contraignante pour ceux qui la signent, cette déclaration a été adoptée par plus de 200 organisations dans le monde entier (voir liste en pages suivantes). Les organisations nationales qui figurent parmi les signataires représentent 24 pays d’Europe, 20 pays d’Afrique, 30 pays d’Asie, 8 dans le continent américain et 5 en Océanie.

Cette déclaration comporte une série de principes dont voici les principaux :

1)                 « Les appareils d’Etat et gouvernements doivent faire tout leur possible pour s’assurer que les établissements et les organisations responsables du sport respectent les normes d’équité des sexes de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration universelle des droits de la personne et de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes ».

2)                 « Les ressources, les pouvoirs et la responsabilité doivent être répartis équitablement, sans discrimination sexuelle, et cette attribution doit corriger tout déséquilibre au niveau des avantages offerts aux femmes et aux hommes »

3)                 « Les recherches ont démontré que les filles et les garçons voient le sport de deux points de vue complètement différents. Les responsables du sport, de l’éducation, des loisirs et de l’éducation physique pour les jeunes devraient s’assurer que les chances de participation et les occasions d’apprentissage qui correspondent aux valeurs, aux attitudes et aux aspirations des filles soient intégrées aux programmes (…) ».

4)                 « La participation des femmes dans le sport est influencée par la gamme d’activités offertes. Les responsables de la diffusion des activités et des programmes sportifs doivent offrir et promouvoir des activités qui répondent aux besoins et aux aspirations des femmes ».

5)                 « Les personnes qui appuient les athlètes d’élite ou les athlètes professionnels doivent s’assurer que les occasions de compétition, les récompenses, les mesures d’incitation, la reconnaissance, les commandites, la promotion et autres formes d’appui sont fournies équitablement aux femmes et aux hommes ».

6)                 « Les femmes sont sous-représentées dans les postes de direction et de décision dans tous les sports et organisations sportives. Les responsables de ces secteurs d’activité doivent élaborer des politiques et des programmes et concevoir des structures qui entraîneront une augmentation du nombre de femmes aux postes d’entraîneuses, de conseillères, de décisionnaires, d’officielles, de gestionnaires et de personnel de soutien (…) ».

En 1995, on ne comptait que dix femmes sur les 113 membres du Comité international olympique (CIO). Un groupe de travail sur le sport féminin fut créé ; une année plus tard, il demanda que les comités nationaux olympiques, les fédérations nationales et internationales appartenant au mouvement olympique se fixent pour objectif d’atteindre une proportion de femmes de 10% dans les structures décisionnelles à fin 2000 et de 20% à fin 2005. Le CIO a également modifié le texte de la Charte olympique pour y incorporer une référence aux athlètes féminines (art. 2) :

 « … le CIO encourage vivement, avec des moyens appropriés, la promotion du sport féminin à tous les niveaux et dans toutes les structures, en particulier dans les organismes exécutifs des organisations de sport nationales et internationales, afin d’appliquer de la façon la plus stricte le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes ».

Le Groupe de travail international sur la femme et le sport (GTI)

 

Né de la conférence de Brighton, le GTI (IWG pour l’abréviation anglaise) est un organisme de coordination non officiel qui se compose d’organisations gouvernementales et non gouvernementales engagées dans la promotion du sport féminin. L’adresse de son site internet est www.iwg-gti.org/f/index.htm.

L’après-Brighton

 

Une conférence est organisée tous les quatre ans depuis Brighton (1998 : Windhoek en Namibie, 2002 : Montréal, 2006 : Kumamoto au Japon). Le nombre de délégués attendus approche les 500 (Montréal). Dans la foulée, le gouvernement canadien a décidé de verser 150'000 $ pour encourager la pratique du sport chez les femmes et les filles. Un montant supplémentaire de 50'000 $ a été affecté à l’organisation d’une conférence nationale sur les femmes, le sport et l’activité physique, qui aura lieu en novembre 2002 à Hamilton, afin « que nous retirions quelque chose de durable de la conférence mondiale de Montréal », selon la directrice générale de l’Association canadienne pour l’avancement des femmes, du sport et de l’activité physique (ACAFS). Le Canada entend ainsi démontrer qu’il est « un chef de file dans les efforts pour encourager les femmes à faire du sport ». Le GTI organisa sa prochaine Conférence mondiale en 2006 à Kumamoto, au Japon. Le siège du secrétariat du GTI devrait par la même occasion déménager au Japon pour la période 2002-2006.

Les limites du Groupe de travail international sur la femme et le sport

 

La déclaration de Brighton n’est pas contraignante pour ceux qui l’ont signée. Sur son site internet, le GTI diagnostique quatre niveaux d’implication des différentes organisations qui ont (ou n’ont pas) signé la déclaration :

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         au niveau inférieur, on trouve les groupes ou les organisations qui n’ont pas adopté la déclaration de Brighton et qui n’ont pris aucune action ;

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         le deuxième niveau est celui des organisations qui ont adopté officiellement la déclaration mais qui, en réalité, n’ont pris aucune mesure ni effectué de changement réel ;

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         le troisième niveau est celui des organisations qui ont adopté la déclaration et ont élaboré un plan d’action, mais qui ne possèdent pas ou n’ont pas affecté le temps ou les ressources nécessaires pour permettre une bonne exécution des actions. A ce niveau, on trouve également des organismes qui ne possèdent pas d’objectifs bien définis ou qui n’ont pas élaboré de moyens de mesure pour s’assurer que les actions entreprises leur permettent d’atteindre les objectifs prévus ;

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         le quatrième niveau est celui des organisations qui ont pris des mesures, ont établi des objectifs précis en y affectant les ressources nécessaires, et qui mesurent sans cesse l’avancement de leurs travaux.

« Le problème principal que nous devons affronter pour l’avenir », affirme le GTI, « est que trop peu d’organisations appartiennent à ce quatrième niveau ». Lors de l’élaboration de son rapport, il a été « difficile » d’établir dans quelle mesure la situation avait changé pour les femmes. De plus, il semble que les signataires aiment se

reposer sur leurs lauriers : « Un grand nombre d’organisations sont disposées à accepter une situation qui est loin d’une véritable égalité, tout simplement parce que les objectifs fixés ont été réalisés », écrit le GTI. C’est apparemment le cas lorsque des quotas ont été introduits. Or, ces derniers sont « exceptionnellement bas » si on les compare avec la répartition démographique des femmes dans le monde.

Les instruments du changement : les organismes qui, selon le GTI, peuvent jouer un rôle

 

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les Nations Unies (ONU)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         le Conseil de l’Europe

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les réunions des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         l’Organisation des Etats américains (OEA)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         Comité international olympique (CIO)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         l’Association générale des fédérations internationales de sports (AGFIS)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         la Fédération des Jeux du Commonwealth (FJC)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         le Comité paralympique international (CPI)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         le Conseil supérieur du sport en Afrique (CSSA)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les gouvernements nationaux et les organismes de sport quasi gouvernementaux ou non gouvernementaux

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les fédérations sportives nationales et internationales

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les groupes régionaux, nationaux et internationaux de sport pour les femmes comme le WomenSport International (WSI), l’Association internationale d’éducation physique et sportive féminine (IAPESGW), l’European Women in Sport (EWS), l’African Women in Sport Association (AWISA), la Women’s Sports Foundation (WSF) des Etats-Unis, l’Association canadienne pour l’avancement des femmes et du sport (ACAFS)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les groupes de femmes gouvernementaux et non gouvernementaux, nationaux et internationaux, comme la Commission de la situation de la femme des Nations Unies

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les organismes qui offrent un soutien aux initiatives de développement mondial, comme les organismes d’aide publique au développement, le secteur privé et les ONG

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les autres groupes engagés dans le développement du sport à l’échelle nationale et internationale, comme le Conseil international pour l’éducation physique et la science du sport (CIEPSS) et ses membres, le Conseil international pour la santé, l’éducation physique, la récréation, le sport et la danse (CISEPR-SD)

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         bien sûr, les gestes individuels sont la clé de l’amorce du changement.

 

Nous ajouterions personnellement :

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les Bureaux de l’égalité

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les organisateurs de manifestations sportives

0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> -         les sponsors.