De : Francesca Sacco
Journaliste indépendante,
Genève.
42 kilomètres à pied, ça nuse pas que les souliers
Une étude internationale sur les inégalités hommes/femmes dans le sport. Analyse du plus vieux sport du monde : la course à pied. Fondements des inégalités, contre-arguments et contexte juridique
Prologue
« A travail égal, salaire égal », dit la loi fédérale sur légalité, qui stipule que les hommes et les femmes sont égaux en droit. Ce nest visiblement pas le cas dans la course à pied où, à nombre de kilomètres égal, les femmes gagnent souvent 30% de moins que les hommes.
Certains tenteront de rationaliser : « Cest normal, les hommes sont plus rapides » ou : « ils attirent davantage de spectateurs ». Mais en examinant la cinquantaine de grilles de primes darrivée reproduites dans ce document (sur 245 épreuves contactées dans le monde entier), on saperçoit que la façon dont ces récompenses sont fixées peine à trouver une explication logique.
Comment se fait-il que le marathon de Rome accorde légalité des primes, alors quà Turin la gagnante reçoit 50% de moins que le gagnant ? Comment se fait-il quau marathon de Naples, les femmes handicapées ont droit à légalité des primes hommes/femmes, mais pas les coureuses valides ? Comment expliquer que dans les épreuves européennes qui comprennent un marathon et un semi-marathon, les femmes ont généralement droit à un traitement plus équitable dans le semi, alors que les deux courses se déroulent le même jour et sur le même parcours ? Comment expliquer enfin quau semi-marathon de lHumanité, ce sont les vétéranes (et les vétéranes uniquement) qui ont droit à légalité des primes ?
Le but de cette étude est délucider les véritables raisons qui sous-tendent la situation actuelle, danalyser les mouvements de protestation qui se dessinent et de donner des pistes pour amorcer un changement qui apparaît de plus en plus souhaitable voire nécessaire.
TEST
Classez les dix compétitions suivantes par ordre décroissant de discrimination envers les femmes en ce qui concerne les primes de récompense. Un seul indice : quatre dentre elles sont ex aequo.
Berlin, 42 km
Berne, Grand Prix
Francfort, 42 km
Istanbul, 15 km
Marseille, 21 km
Monaco, 42 km
Paris, idem
Rochelle, id.
Rome, id.
Turin, id.
RESULTATS
1. Francfort, Istanbul, Marseille et Rome ex æquo : ces marathons accordent les mêmes primes aux hommes et aux femmes
2. Paris : les primes sont égales jusquau 3e rang, le budget total des primes étant inférieur de 13% pour les femmes
3. La Rochelle : les primes sont égales jusquau 3e rang ; le budget total étant inférieur de 27% pour les femmes
4. Berlin : les primes sont inférieures de 5% pour les trois premiers rangs et de 20% pour le budget total
5. Berne : les primes sont inférieures de 17% pour les trois premiers rangs et de 37% pour le budget total
6. Monaco : les primes sont inférieures de 25% pour les trois premiers rangs et de 34,5% pour le budget total
7. Turin : les primes sont inférieures de 47% pour les trois premiers rangs et de 57% pour le budget total
Résumé de la politique des primes des épreuves passées sous revue dans la présente enquête
On trouve les deux extrêmes suivantes :1) Les épreuves qui pratiquent légalité totale, cest-à-dire :
- les primes sont égales pour les hommes et les femmes ;
- le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Exemples en Suisse : Morat-Fribourg, Sierre-Zinal, Thyon-Dixence, Swiss alpine post marathon, semi-marathon de Schwytz, semi-marathon de Payerne, semi-marathon du Schilthorn, semi-marathon de Nidau, LGT Alpin marathon.
Exemples à létranger : marathon de Rome, marathon de Chicago, marathon de New-York, marathon de Vancouver, marathon des deux Océans (Afrique du Sud), marathon de Francfort, marathon de Valence, semi-marathon de Marseille, 15 km dIstanbul.
2) Les épreuves qui pratiquent une discrimination aux deux niveaux, cest-à-dire :
- les primes sont plus basses pour les femmes qui montent sur le podium ;
- le nombre dathlètes récompensés est plus faible chez les femmes.
Exemples en Suisse : Grand Prix de Berne, marathon de la Jungfrau, semi-marathon de Campione.
Exemples à létranger : marathons de Lyon, Berlin, Turin, Naples, Cesane Boscone, semi-marathon de lHumanité.
On trouve, entre ces deux extrêmes, diverses nuances :
3) Les épreuves qui accordent les mêmes primes jusquau xe rang, les montants étant ensuite plus bas pour les femmes, et le nombre dathlètes récompensés plus faible dans leur catégorie.
Exemples en Suisse : Course de lEscalade (jusquau 3e rang), Kerzerslauf (10e rang)
Exemples à létranger : marathon de Londres (jusquau 3e rang), marathon dIstanbul (4e rang), course de Marjevols-Mende (4e rang), marathons de La Rochelle et de Marseille (5e rang).
4) Les épreuves qui accordent les mêmes primes jusquau xe rang, puis plus rien aux femmes, tandis que des primes sont versées aux suivants chez les hommes.
Exemples en Suisse : marathon de Lausanne (jusquau 3e rang), 20 km de Lausanne (5e rang), marathon et semi-marathon de Tenero (5e rang).
Exemples à létranger : Cross du Mont-Blanc (3e rang).
5) Les épreuves qui accordent les mêmes primes jusquau xe rang, les montants étant ensuite plus bas pour les femmes, mais le nombre dathlètes récompensés identique dans les deux catégories.
Exemple : marathon de Paris (jusquà la 10e place).
I. La situation générale dans le monde
Il existe trois grandes classes de marathons:
- Les marathons prestigieux (Chicago, Berlin, Rotterdam, Boston, Londres, Amsterdam, New-York). Les meilleurs athlètes mondiaux y participent car les primes sont attractives et le parcours est souvent « rapide », cest-à-dire quil permet la réalisation de performances (records mondiaux masculin et féminin à Chicago). Pour les coureurs populaires, ce sont des rendez-vous incontournables. Le budget de ces épreuves est donc important et les primes darrivée sont plus ou moins égales pour les hommes et les femmes, en tout cas dans le haut du classement ;
- Les marathons de classe moyenne (Lausanne, Lyon, Prague, Reims, Rome, etc.). Ils offrent peu de perspectives pour de très bonnes performances. Leur équilibre financier dépend donc de leur capacité à se profiler comme une épreuve originale (beauté du paysage, richesse historique du lieu, ambiance festive), afin dattirer les coureurs populaires. Certains ont réussi ce pari : cest typiquement le cas du marathon des Châteaux du Médoc, où les prix sont remis sous forme de vin. Dans cette deuxième catégorie, les primes darrivée destinées aux femmes sont le plus souvent nettement inférieures à celles des hommes (de lordre de -30%), mais ce nest pas une règle absolue (cf. Rome).
- Les marathons de petite envergure (Chypre, Groenland, semi de Payerne, Zermatt qui en est à sa première édition en 2002, etc.). Leur budget est assez restreint et ils doivent souvent de contenter doffrir des trophées en lieu et place de primes. Lorsquils ont les moyens daccorder de largent, les montants destinés aux hommes et aux femmes ont tendance à être remarquablement égalitaires.
Les arguments le plus fréquemment avancés pour justifier le fait que les femmes reçoivent des primes inférieures sont principalement au nombre de trois.
Premier argument :
- Les femmes sont moins rapides que les hommes: le record mondial est de 2 :18 :47 chez les femmes (établi en 2001) et de 2 :05 :42 chez les hommes (1999).
Deuxième argument:
- Les femmes sont beaucoup moins nombreuses à participer que les hommes, ce qui signifie que la concurrence est moins forte dans leur catégorie. Par conséquent, il est « plus facile » pour une femme darriver dans les dix premières (par exemple) que pour un homme de se classer parmi les dix premiers.
Troisième argument:
- L'inégalité des primes est justifiée par des impératifs économiques (« business is business »)
En fait, tous les arguments invoqués ont été trouvés à posteriori. Ils servent à justifier la situation, mais ne la motive pas. Lorganisateur du marathon de Reims, qui a décidé en 1999 dintroduire légalité des primes pour les deux sexes, le démontre bien quand il dit : « En fait, on navait jamais vraiment réfléchi à ça (la raison pour laquelle les primes étaient inégales) ». Cette décision a été prise, explique-t-il, « parce quon a senti le vent tourner », allusion à limpopularité actuelle des inégalités de traitement. Il faut dire aussi quon ly avait un peu poussé: une plainte avait été déposée lannée précédente en raison de l'inégalité des primes hommes/femmes et français/étrangers. L'organisateur a préféré donner satisfaction au plaignant avant d'arriver au tribunal (voir plus loin « Le procès de Reims »).
Réponse au premier argument cité (les hommes sont plus rapides que les femmes):
- Lidée selon laquelle il est juste que lhomme reçoive davantage parce quil court plus vite implique une dépréciation de la femme en raison de son sexe. Les femmes ne possèdent pas le potentiel musculaire des hommes. Si les records masculins et féminins ne sont pas égaux en chiffres absolus, du moins pourrait-on espérer quils soient considérés de valeur équivalente. Or, linégalité des primes signifie clairement que la performance masculine a plus de valeur que la performance féminine.
Réponses au deuxième argument cité (les femmes sont moins nombreuses) :
- Le fait que les femmes soient moins nombreuses que les hommes peut éventuellement justifier la rétribution dun moins grand nombre dathlètes dans leur catégorie (les 50 premiers et les 25 premières, par exemple), mais cela ne justifie pas linégalité des montants.
- Sil est « plus facile » pour une femme de bien se classer du fait de la moindre concurrence dans sa catégorie, ceci ne joue que pour les coureuses qui sont très fortes, car il nest pas plus facile pour une femme de courir en 2 :25 que pour un homme de courir en 2 :10. On peut même soutenir le raisonnement opposé, à savoir quil est « plus facile » pour les hommes de niveau amateur de finir classé, car le temps limite pour franchir la ligne darrivée (le plus souvent cinq ou six heures) privilégie nettement les hommes : en effet, sil est tout à fait honorable pour une femme de niveau amateur de terminer en 4 heures, ce nest pas le cas pour un coureur amateur. On pourrait même sétonner quil nexiste pas un temps limite différent pour les hommes et les femmes (voir note 1 en fin de texte). Le témoignage de Daniela Zahner, organisatrice de courses à vocation humanitaire, est révélateur : « Quand les femmes voient que le temps limite est de cinq heures, beaucoup sont découragées de participer. Je connais une femme de 67 ans qui a couru un marathon avec une prothèse de la hanche. Elle était toute contente de participer et surtout de terminer, mais ils ne lont pas classée parce quelle est arrivée après le temps-limite. Jai protesté auprès des organisateurs, mais ils mont dit quils ne voulaient de Hausfrauenmarathon (marathons de femmes au foyer) ».
- Les femmes ont été interdites de courses populaires et de marathon olympique jusquà un passé relativement récent (J.O. 1984). Sachant quelles ont été interdites de compétition pendant si longtemps, il est extrêmement cruel de dire, aujourdhui, quelles ne méritent pas les mêmes primes que les hommes parce quelles sont moins nombreuses queux. On ne rattrape pas en une quinzaine dannées une ségrégation qui datait dun siècle.
Réponse au troisième argument cité (linégalité des primes est justifiée par des impératifs économiques) :
- Le dopage aussi est imputable aux enjeux financiers du sport. Dailleurs, jusquen 1983, les Etats-Unis et le Canada ont refusé de mener des campagnes contre le dopage sous prétexte quil sagissait de « manifestations contraire à lesprit de libre entreprise ». En fin de compte, les personnes qui utilisent largument des règles économiques ne font que dresser un constat déchec.
Interrogé pendant lété 2000 sur les raisons de linégalité des primes hommes/femmes au marathon de Lausanne, lorganisateur de lépreuve a répondu: « Il ny a pas de raisons. Cest un choix. Il y a des marathons qui investissent davantage sur les hommes que sur les femmes, chacun axe sa course selon son choix ». Fait piquant, la promotion de lépreuve nétait alors pas assurée par un homme, mais par une femme, la française dorigine russe Irina Kasakova, gagnante à plusieurs reprises : cest elle qui figurait notamment sur laffiche officielle, les dépliants et le site internet du marathon.
Au cours de cette enquête, nous avons été surpris par lapparition continuelle de nouveaux arguments en faveur de primes plus basses pour les femmes, une fois la discussion engagée. Ainsi, en septembre 2001, lorsque lorganisateur du Lausanne Marathon a décidé, suite à une réclamation du Bureau de lEgalité du canton de Vaud, daccorder les mêmes primes aux hommes et aux femmes jusquau 3e rang, il sen est
trouvé dans le comité dorganisation pour souligner que, de cette façon, les taxes dinscription des femmes ne couvriraient pas les primes quelles toucheraient. Nous navions jamais entendu cette remarque auparavant (note 2).
La participation féminine aux courses internationales varie beaucoup dune épreuve à lautre, allant de quelques pour-cents à plus de la moitié. Dans lensemble, le problème nest pas que les femmes ne pratiquent pas la course à pied. Environ 75% des nouveaux abonnés à Runners world magazine lors de ces quatre dernières années sont des femmes. En France, le nombre de femmes pratiquant un sport est passé de 9% à 1968 à 32,5% en 1997. Selon Pascal Duret (« Sociologie du sport », Armand Colin, 2001), la différence entre les deux sexes sest considérablement réduite, avec un taux de pratiquants de 72,3% pour les hommes et de 64% pour les femmes. Mais celles-ci ne forment que 24% des compétiteurs. Entre le jogging matinal et la compétition, il y a donc un pas qui semble plus difficile à franchir pour les femmes.
Il sagit donc de déterminer ce qui les retient de participer et si ces facteurs « en amont » doivent être pris en considération. Les explications possibles à la faible participation des femmes sont :
- Le partage des tâches ménagères encore inégal au sein des couples. Toutes les études confirment la répartition défavorable aux femmes. Dans son édition de janvier 2001, le magazine « Sciences humaines » rappelle que les femmes endossent les deux tiers du temps parental (25 h/semaine), contre un tiers pour l'homme (13 h). « Si l'on additionne temps de travail et temps parental, les femmes ont une semaine de 62 h. et les hommes de 54 h 30 ». Le mensuel souligne que « plus la charge domestique augmente, moins les hommes en font: un homme qui vit seul sans enfant consacre 2 h 13 aux tâches domestiques. Par contre, le père de famille de deux enfants, dont lun a moins de 3 ans, n'y consacre qu'1 h 30 ». Selon une étude helvétique, le temps passé à gérer la sphère domestique se monte à 34 heures pour une femme avec enfants et professionnellement active, contre 18 heures pour le conjoint. Lécart est plus faible lorsque le couple na pas denfants. Selon le Ministère français de lemploi et de la solidarité, les hommes consacrent 30% de leur temps à leur activité professionnelle, contre 26% pour les femmes, mais ils ont davantage de temps libre pour eux-mêmes (soit 16%, contre 11% pour leur partenaire), grâce à une économie réalisé sur le dos des tâches domestiques (7% pour lhomme, contre 17% pour la femme) et des tâches parentales (respectivement 8% et 12%). Dans ces conditions, il est assez facile de comprendre pourquoi les femmes sont moins nombreuses que les hommes à faire du sport. De toute manière, celle qui ose « usurper » à lhomme la liberté dabandonner partenaire et enfants à la maison pour aller sentraîner risque dêtre bien vite soupçonnée de « porter la culotte ». Les préjugés ont la vie dure.
- Lassociation de leffort physique avec la virilité dans lesprit du public. Les femmes reçoivent de ce fait moins dincitations à faire du sport. Une athlète est considérée comme féminine malgré le fait quelle fasse du sport, alors que pour un homme, la pratique de lexercice physique constitue une sorte de « valeur ajoutée » à sa virilité. Cela se reflète dans les motivations des hommes et des femmes à pratiquer un sport. Les hommes cherchent à « se muscler » et à « se lancer des défis », tandis que les femmes désirent plutôt « perdre du poids », bien quelles ne soient pas nécessairement plus concernées que les hommes par lembonpoint. En Grande-Bretagne, par exemple, lexcès de poids touche 60% des hommes et 50% des femmes.
En résumé, la participation des femmes nest pas seulement freinée par des obstacles physiques, comme la répartition inégale des tâches ménagères ; elle se heurte également à lassimilation du sport à la sphère masculine (voir plus loin « Le rôle des stéréotypes sexuels »).
Si lon accepte de tenir compte de ces facteurs qui se situent « en amont », on saperçoit alors que lon peut retourner largument selon lequel il est « plus facile » pour les femmes de bien se classer en raison dune moindre concurrence dans leur catégorie : sil y a moins de femmes qui participent, cest parce quil est « plus
difficile » pour elles de se lancer dans la compétition. Dès lors, la faible participation féminine peut difficilement justifier l'inégalité des primes : cela reviendrait à décerner un diplôme de moindre valeur à des élèves qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, ont moins de possibilités que les autres de se préparer aux examens.
La participation féminine aux courses internationales, on la déjà dit plus haut, varie beaucoup dune épreuve à lautre. Pour tenter de comprendre ces différences, nous allons prendre quelques exemples :
Swiss alpine post marathon |
~20% |
Marathon de Payerne (CH) |
~30% |
Cross du Mont-Blanc |
17% |
Marathon de Londres |
~20% |
Marathon de Hambourg |
19% |
Marathon de Venise |
11% |
Marathon de Rio |
3% |
China coast marath |
15% |
Marathon de Vancouver |
52% |
Marathon de Chicago |
43% |
Marathon de Portland |
57% |
Marathon de Hawaï |
53% |
Marine Corps Marathon |
64% |
Twin Cities Marathon (US) |
~50% |
Semi-marathon Seattle |
55% |
Pacific shoreline marathon |
49% |
Marathon de Seattle |
40% |
Marathon de Berlin |
18% |
Il nest pas toujours facile de savoir à quoi attribuer ces chiffres. Il semble que la notoriété dune épreuve ne constitue pas en soi un facteur dattraction pour les femmes. De même, les parcours dits « rapides », offrant la perspective daméliorer son
résultat, nexercent pas un attrait particulier sur elles. Tout porte à croire que les femmes privilégient dautres aspects, comme lambiance de la manifestation. A Genève, elles sont 56,6% dans la catégorie « Marmite » de la Course de lEscalade, où lon court pour le seul plaisir, mais seulement 37,6% toutes catégories confondues. Les épreuves destinées à récolter des fonds pour la recherche médicale rencontrent un joli succès auprès des coureuses. Laccroissement constant de la participation féminine au marathon de Hawaï sexplique, selon lorganisateur, par lengagement de la « Leukemia & Lymphoma Society » dans la manifestation. Aux Etats-Unis toujours, le Marine Corps Marathon enregistre une progression plus rapide chez les femmes que chez les hommes, sans quil soit possible de dire exactement pourquoi avec certitude.
Dans certains marathons, comme le Mighty River Sun (Nouvelle-Zélande), la proportion de femmes augmente tandis que celle des hommes diminue. Selon lorganisateur, Andrew Galloway, la participation féminine aux courses organisées en Nouvelle-Zélande est passée de 15 à 40% en lespace de dix ans. Mais il ne donne pas dexplication au phénomène.
Il nous paraît également important daborder la question des épreuves réputées très difficiles (grands raids, courses de 24 heures non-stop, ultra-marathons ). En Suisse, le « Schilthorn Inferno halbmarathon », dont lappellation est un poème à lui tout seul, nattire que 10% de femmes. Lépreuve comporte plus de 2000 mètres de dénivelé positif sur 21 km, avec une arrivée à 2970 mètres daltitude. On pourrait supposer que cest la difficulté objective de la course qui rebute les femmes. Or, il nen est rien. En examinant les résultats de lédition 2001, on constate que celles qui ont participé étaient particulièrement bien entraînées puisque sur les vingt dernières personnes qui ont franchi la ligne darrivée, on ne trouve que quatre femmes ! La lanterne rouge de lépreuve est un homme qui a terminé en 4 :32, quelque onze minutes après la dernière femme.
Il nous faut conclure que les femmes posent envers elles-mêmes des exigences plus élevées, ce qui conditionne plus strictement leur motivation à participer. Lidée, pourtant couramment admise, que les femmes ont un esprit de compétition moins développé que les hommes nous paraît dès lors un peu simpliste. Il faut admettre léventualité que leur conception de la compétition soit différente.
En examinant les classements du marathon de Berlin (le seul qui nous ait communiqué des statistiques complètes), on constate également que les hommes sont moins nombreux que les femmes aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement à finir classés. Deux possibilités : soit ils ont dépassé le temps
limite fixé à six heures, soit ils ont abandonné. Cette constatation est valable pour toutes les années passées sous revue (en loccurrence, de 1993 à 2000). Dautre part, les hommes sont environ six fois plus nombreux que les femmes à s'inscrire au marathon, pour finalement renoncer à participer. Là aussi, la différence s'observe aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement (environ 3000 défections chez les hommes, contre 500 chez les femmes).
Statistiques du marathon de Berlin
Total inscrits |
H |
F |
Hommes |
Femmes |
Hommes |
Femmes |
|
Dans la chaîne française des « Gymnases Clubs », les femmes constituaient 55% de la clientèle en 1985. Les centres style « Vitatop » ou « Jean-de-Beauvais », qui privilégient la diversification de loffre vers des produits de loisirs haut de gamme (murs descalade, simulateurs de planche à voile, golf, salles de bronzage, thermes et bains à remous ), comptent 70% de femmes dans leur clientèle. A linverse, les petites salles de quartier, spécialisées dans le body-building, nattirent que 40% de femmes.
Duret constate une présence majoritaire des femmes dans certaines disciplines comme la danse et les arts chorégraphiques (80%), la gymnastique et le yoga (79%), le patinage artistique (71%), les sports équestres (60%), la marche (57%) ainsi que la natation (52%). La course à pied, elle, ne compte que 35% dadeptes féminins, les disciplines les moins féminisées étant le football (8%), la pêche (16%) et la pétanque (27%).
Il nous paraît discutable dattribuer ces tendances à de soi-disant prédispositions innées liées au sexe. Aux Etats-Unis, par exemple, le football (appelé là-bas soccer par opposition au football américain) est une discipline extrêmement féminisée, léquipe américaine étant dailleurs lune des meilleurs au monde. Il nous semble plus
vraisemblable quune pluralité de facteurs, essentiellement socio-culturels, interviennent dans la répartition des disciplines entre les deux sexes. Nous faisons même les petits enfants sont conscients des connotations rattachées par les adultes aux différentes activités physiques.
Dune manière générale, affirme Duret, les sports collectifs sont plutôt masculins, à lexception du volley-ball, qui est réellement unisexe. En collationnant la catégorie sociale et le sexe, on saperçoit quil existe des différences importantes entre les cadres supérieurs féminins (dont 70% pratiquent le tennis) et les ouvrières (dont 30% font de la gymnastique ou de la gymnastique dentretien). Il semble ainsi que lévolution de la
pratique féminine emprunte le même chemin que le sport masculin, mais avec un certain décalage dans le temps lié à son plus jeune âge. Chez les hommes, le taux de pratique des professions intermédiaires a rejoint en vingt ans celui des professions libérales. Si lon constate toujours une augmentation de la part de compétiteurs au fur et à mesure que lon sélève dans léchelle sociale, cette progression est encore plus nette chez les femmes.
Comme indiqué plus haut, certains affirment que les femmes méritent des primes darrivée plus basses parce que leurs performances sont moins bonnes que celles des hommes. Dans un bon nombre de marathons, en effet, lécart entre la première et la cinquième femme est plus important que lécart entre le premier et le cinquième homme (note 3).
Cependant, cette baisse plus rapide des performances au fil du classement nest pas observée dans les marathons exclusivement féminins où, très souvent, les six premières arrivent en 2 :30 ! (note 4). La raison nest pas due à un éventuel effet néfaste de la mixité sur les femmes, mais au fait que les marathons féminins accordent des primes de départ importantes (non communiquées) aux athlètes invitées. Le lien entre primes et performances est si évident que lorganisateur du marathon de Lausanne a décidé en 1995 dintroduire des primes égales « afin davoir un record féminin de lépreuve ». Ce qui fut obtenu lannée en question ! Linégalité des primes fut aussitôt réintroduite pour les éditions suivantes, jusquen 2001, où le Bureau de lEgalité du canton de Vaud est intervenu.
On peut donc raisonner de deux manières:
- les performances des femmes sont inférieures à celles des hommes = elles méritent des primes moindres ;
- les performances des femmes sont inférieures à celles des hommes = il faut augmenter leurs primes pour obtenir de meilleures performances.
Il est intéressant de constater que, dans le débat sur la domination des Africains dans la course à pied, les hommes adoptent un raisonnement contraire à celui quils ont avec les femmes: lutilité, voire la nécessité, de primes dincitation pour favoriser la participation des Blancs nest pratiquement jamais contestée. Cest-à-dire que la domination des Kenyans et des Ethiopiens est considérée comme justifiant
lattribution de primes dincitation pour les Blancs, alors que la supériorité physique des hommes est considérée comme justifiant lattribution de primes plus basses pour les femmes.
Cette logique paraît si naturelle qu'une quantité d'organisateurs subordonnent des primes d'arrivée à la possession de la nationalité du pays de l'épreuve (marathon de Turin, Kerzerslauf en Suisse). Il sagit officiellement de favoriser les athlètes « du terroir », mais cette pratique exhale pour beaucoup comme un relent raciste (note 5). Elle a valu une condamnation à l'organisateur du marathon de Reims, dans le cadre de la plainte déposée en 1998. Le tribunal a estimé en revanche que linégalité des primes hommes/femmes nétait pas condamnable.
Cette étude montre que dans une société patriarcale, légalité entre les sexes est déjà réalisée lorsque les hommes occupent un rang légèrement supérieur par rapport aux femmes : appliquer légalité effective reviendrait à introduire un préjudice envers les hommes. Celles qui ont connu linterdiction de participer aux courses populaires rapportent avoir fréquemment vu des hommes manifester de la colère lorsquils se faisaient dépasser par une femme. Si cette réaction est rare de nos jours (peut-être est-elle intériorisée ?), il nest pas interdit de penser que lattribution de primes plus élevées pour les hommes soit un moyen de « sauver lhonneur » face à une concurrence féminine perçue comme menaçante ou à tout le moins déplacée.
Cette hypothèse nous paraît dautant plus crédible que le seul pays à sopposer à lentrée des femmes dans le ski de fond aux Jeux dOslo en 1952 fut la Norvège, et que les attaques les plus virulentes contre le sumo féminin proviennent du Japon. Cest bien lorsque les femmes se hasardent à pénétrer un environnement considéré comme une propriété masculine que les oppositions sont les plus vives.
Tant que le sport sera considéré comme un lieu dépanouissement de la virilité, il sera difficile pour les femmes dobtenir la reconnaissance de la valeur de leurs performances. La supériorité physique de l'homme sur la femme en tant que constituant de la virilité (identité masculine) représente un handicap majeur à la reconnaissance de l'équivalence des performances masculines et féminines.
« Le sport reste la seule occupation humaine où les femmes acceptent le principe quelles sont inférieures à lhomme et incapables de concourir avec lui », écrivait Jean Giraudoux en 1928. On pourrait ajouter que le contraire est tout aussi vrai : le sport
reste la seule occupation humaine où les hommes nacceptent pas lidée que les femmes puissent être leurs égales (note 6).
Selon Promodos Chamalidis, auteur du livre « Lidentité masculine dans le sport de haut niveau », la transmission des valeurs masculines réside dans laccentuation de la différence par rapport à lautre sexe. Cette nécessaire différenciation en ce sens quelle participe à la construction de lidentité masculine se traduit malheureusement encore très largement en termes de supériorité et dinfériorité physique dans le sport.
Dailleurs, certains émettent clairement la crainte que légalité des primes ne signifie la négation de la différenciation sexuelle. Admettre léquivalence des résultats sportifs empêcherait les hommes de se sentir hommes grâce à leurs performances. Légalité des sexes dans le sport représenterait un glissement vers un monde unisexué. Cette vision des choses est extrêmement limitative. Le féminin et le masculin ne peuvent se résumer à lobservance de certains comportements ou signes extérieurs prédéfinis. Si une femme doit se maquiller et porter des jupes pour se sentir femme, et un homme contenir ses larmes dans un moment de vive émotion pour se sentir homme, il sagit pour nous dune limitation. Ce qui est parfois dénoncé comme une tendance à lunisexuation du monde doit donc plutôt être perçu comme un enrichissement des genres sexuels.
Les stéréotypes sexuels sont de toute manière incroyablement ridicules. Une femme nous a rapporté cette phrase de son mari : « Quand je fais le repassage, jai limpression dêtre un pédé ». Dans un foyer dhébergement, nous avons assisté à une
scène édifiante où une femme sest entendu dire quelle était masculine parce quelle avait fermé le réfrigérateur avec le pied. Lintéressée nous a confié quelle avait failli répondre que ce geste nétait pas masculin, mais mal élevé !
Dans la société humaine, le rôle de la séduction sexuelle incombe à la femme. Ce message nous est rappelé tous les jours par la télévision, le cinéma, la presse et les publicités : cest elle qui doit, par son apparence physique cest-à-dire son corps, attirer le regard de lhomme pour le séduire. Il en va de la confirmation de son identité sexuelle. Une femme qui nest « pas féminine » est une femme qui ne plaît pas aux hommes.
Le Petit Robert définit ladjectif viril par « les caractères moraux quon attribue plus spécialement à lhomme : actif, énergique, courageux, etc. ». Ladjectif féminin, lui, renvoie aux expressions « grâce, douceur féminine, charme féminin ».
Lindividu qui se confirme à ces normes sociales est reconnu, valorisé. Ainsi, il est logique de considérer quune femme qui saventure dans le domaine de la compétition sportive a moins de mérite quun homme, puisquelle désobéit aux stéréotypes qui sappliquent à son sexe.
Pour avoir droit au respect et à la valorisation, affirme Christine Delphy dans « Lennemi principal », « il faut absolument que les individus se tiennent dans les limites de ce qui est reconnu comme spécifique à leur groupe ». Pour un homme, lessentiel est déviter de passer pour un être efféminé ; la pire insulte qui puisse lui être adressée étant sans conteste lexpression qui permet de désigner un homosexuel en deux syllabes.
« Le sport représente un type dinitiation à la cause masculine, une manière qui leur permet doccuper une place au sein de cette culture orthodoxe des rôles sexués, affirme Promodos Chamalidis. Apprendre à jouer au football ou au rugby, cest aussi
une façon de dire : je veux être comme les autres garçons, je veux être un homme et me distinguer des filles ».
En quelques mots, lexploit sportif est communément rattaché à la virilité, tout comme le strip-tease est associé, dans lesprit du public, à la femme. Nous oserons
même prendre le risque daffirmer que les Chippendales peuvent être considérés de ce point de vue-là comme des suffragets !
On relèvera au passage lambiguïté du rôle sexuel assigné à la femme. Dans sa quête de reconnaissance en tant que femme, elle risque vite den faire un peu trop et de tomber dans la catégorie des « allumeuses ». Ainsi, la façon dont une femme est censée chercher la validation de son identité sexuelle plaire aux hommes peut se retourner contre elle. Ne dit-on pas quelquefois des femmes qui portent la mini-jupe quelles « cherchent des ennuis » ? Le fait quil nexiste aucun équivalent masculin au terme « allumeuse » prouve bien que le corps masculin nest pas soumis aux mêmes pressions sociales. Le spectre honteux de lhomosexualité lempêche dêtre assujetti à des canons de beauté physique. Un homme trop beau risquerait déveiller la concupiscence des autres hommes
Au vu de ce qui précède, il nest pas surprenant que les sportives soient regardées comme des êtres sexués avant dêtre jugées en tant quathlètes. Lors dun entretien téléphonique, Jocelyn Rochat, chef de rubrique au mensuel LHebdo, a dit quà son avis « on peut douter que la boxe féminine soit une victoire pour le féminisme ». Cette réflexion est un grand classique ; elle sous-entend que le corps de la femme appartient au regard des hommes. Et cest justement contre cela que lutte le féminisme. Cette remarque est surtout déplacée, car la boxe na jamais été un concours de beauté (ni pour les femmes, ni pour les hommes). A ce taux-là, il faudrait aussi douter que le sumo soit un hymne à la gloire de la virilité (note 7).
Dans le livre « Sport et virilisme », Frédéric Baillette et Philippe Liotard citent un pamphlet de Guillaume Fabert, intitulé « Les Zhéros du sport », où ce dernier affirme que les joueuses de tennis « courent comme des hommes et tapent dans toutes les
balles avec des ahans de bûcherons canadiens. Elles inspirent peut-être le respect, mais certes pas le plaisir ». Frédéric Baillette et Philippe Liotard considèrent ces propos « profondément sexistes, dun sexisme ordinaire, et proprement insultant à légard des femmes ». Jeter le doute sur le statut de femmes des sportives nest pour eux quune manière de les discréditer.
Les auteurs dénoncent également le « crétinisme abyssal » du commentateur sportif Thierry Roland : « Le foot se joue avec du poil aux pattes et au menton. Il nest pas prévu pour les femmes journalistes. La preuve : elles ne peuvent entrer dans les vestiaires et assister au spectacle de onze sexes qui plongent dans une piscine » (exemple tiré du livre intitulé : « Tout à fait Thierry ! Ce quil na jamais dit à la télé », entretiens avec Alain Azhar, Albin Michel).
Nous vivons une époque très curieuse où la presse annonce « le retour des formes » en faisant valoir la plastique « arrondie » de femmes telles que Vanessa Demouy, Ophélie Winter, Pamela Anderson, Adriana Karembeu, etc. Ce phénomène ne peut échapper à personne, à moins de boycotter un large pan de la presse écrite.
Comment peut-on imprimer des insanités pareilles ? Parler de « retour des formes » en citant à titre dexemples des femmes qui nont pas un gramme de graisse excédentaire nest pas seulement un raccourci de mauvais journalisme, cest aussi une tromperie cruelle. Répété à tous les coins de rue et sur toutes les couvertures de la presse people, le diktat de la minceur exerce sur les femmes une pression psychologique qui sapparente à de la violence. Il ny a du reste que les esprits de mauvaise foi pour prétendre à labsence de lien entre ce martèlement dimages et lépidémie danorexie mentale qui sévit dans les pays industrialisés même si les causes de la maladie sont à rechercher en premier lieu dans lhistoire familiale. « Les normes esthétiques pèsent aujourdhui comme des normes morales », affirme significativement Paul Duret.
Sans remonter jusquaux femmes qui ont servi de modèles à Rubens et Renoir (et qui seraient aujourdhui considérées comme grosses, limite obèses), ni même jusquà Marilyn Monroe, souvenons-nous de sex-symbols encore assez proches de nous, comme Sophia Loren et Brigitte Bardot : étaient-elles vraiment si maigres que lon puisse parler de « retour de la femme plantureuse » en faisant allusion à Vanessa Demouy ou Ophélie Winter ?
La vérité, cest que ce « retour des formes » ne concerne quune partie du corps féminin. La mode est aux seins épanouis et, par conséquent, au siliconage. Nous évoluons vers un idéal physique féminin quasi extra-terrestre, avec un corps filiforme et des seins disproportionnés. Si cette apparence est normale chez Lara Croft, elle lest nettement moins pour des créatures vivantes. Il faut savoir que les photos publiées dans les journaux sont retouchées afin de correspondre à cet archétype. La vision répétée de ces images exerce une action pernicieuse non seulement sur les femmes,
mais également sur les hommes, en renforçant chez eux des croyances et des attentes déraisonnables (note 8).
Lanalyse du contenu des publicités montre, dune manière générale, que la beauté est érigée en paradigme de la réussite sociale pour les femmes, tandis que la possession de biens matériels détient la promesse de conquêtes sexuelles pour les hommes. Ces représentations schématiques sappuient sur de vieux clichés de bas étage : dans les relations inter-sexuelles, les femmes ne sont intéressées que par largent et les hommes par le sexe. Il est affligeant que la publicité véhicule ces clichés dans le seul but dattirer lattention en réveillant des préjugés rétrogrades dont on croyait presque être guéri.
Dans la réalité, les rapports de genre sont-ils aussi misérablement limités ? Les femmes nont-elles pas acquis leur indépendance financière ? Les hommes ont-ils une vision si pessimiste de ce quils peuvent apporter de bon à une femme, quils pensent devoir brandir des liasses pour avoir une chance de la conquérir ?
Comme le soulignent de nombreux auteurs, les hommes traversent, depuis léclosion du féminisme, une crise didentité liée à un ensemble de facteurs concomitants issus de lémancipation de la femme (remise en question des rapports de genre, dissolution de lautorité paternelle, perte de repères masculins). Lun des problèmes rencontrés par les jeunes garçons lors du processus de maturation du sentiment didentité masculine serait la multiplicité des modèles disponibles : à côté de Zinedine Zidane trônent Marc Lavoine, Largo Winch, Marylin Manson, Steevy « du Loft », Lorenzo Lamas (« Le rebelle »), etc. De cette situation, il résulterait une sorte dangoisse et un sentiment dimpuissance quun certain nombre dhommes tenteraient de surmonter en manifestant une volonté de domination sur les femmes. La lutte pour légalité se présente alors comme un éternel recommencement.
XI. La représentation des femmes sportives dans les médias
Une petite revue de presse de lannée 2001 montre quà performances égales, les hommes sont privilégiés par rapport aux femmes dans les médias. Lors de la célèbre course Sierre-Zinal, le record du parcours a été battu aussi bien chez les hommes (par Ricardo Mejia) que chez les femmes (Angela Mudge), mais la télévision suisse romande a centré tout son reportage sur le Mexicain. Nous avons eu droit à un compte-rendu détaillé de sa course, filmée par hélicoptère, sil vous plaît, alors que lEcossaise na été filmée quune seconde, alors quelle franchissait la ligne darrivée.
Même lorsque les femmes réalisent de meilleures performances que les hommes, les journaux préfèrent parler des résultats masculins. Lors du marathon de la Jungfrau, la Zurichoise Marie-Luce Romanens a établi un nouveau record de lépreuve féminine. Mais cest au Marocain El-Maati que Le Matin a rendu honneur dans son article (illustré par une photo du coureur en pleine action), alors que ce dernier a gagné sans
panache. On notera au passage que les médias, dordinaire si chauvins, ont préféré en la circonstance un Marocain à une Suissesse. Le traitement aurait-il été identique sil sétait agi dune Marocaine gagnant sans gloire et dun Suisse battant le record de lépreuve masculine ? Nous pouvons nous permettre den douter.
Autre exemple : au lendemain de la course Aï-Leysin, cest la photo du vainqueur de la course masculine qui a été publiée dans la presse locale. Pourtant, Angela Mudge venait de pulvériser le record chez les femmes ! Même son titre de championne du monde de course de montagne na pas pesé suffisamment lourd dans la balance pour changer le réflexe du journaliste. Angela Mudge na même pas eu droit à un classement à part ; selon larticle, elle est arrivée 8e.
Le 9 juillet, lors des épreuves du 3000 m steeple du meeting de Nice, la Polonaise Justyna Bak a battu le record du monde féminin, tandis que le Kenyan Wilson Boit Kipketer établissait la meilleure performance masculine de lannée. Quand bien même un record du monde possède plus de prestige quune meilleure performance de lannée, lagence de presse Sport Information a commencé ainsi sa dépêche : « Le Kenyan Wilson Boit Kipketera réussi le meilleur résultat du meeting de Nice ». Le rédacteur a sans doute considéré les performances des deux athlètes en chiffres absolus (Kipketer a couru en 8 :05 :78 et Bak en 9 : 40 :20).
Pourtant, il sagit dune erreur de la part de lagence : le Kenyan na pas signé le meilleur résultat du meeting, puisquil nétait pas en compétition avec les femmes. Il a réussi le meilleur résultat dans sa catégorie. Il y a une tendance énervante dans les médias à oublier que les femmes constituent une catégorie à part entière. Dans tous les exemples précités, on a considéré les performances masculines comme une référence universelle. Cest raisonner comme sil nexistait quun seul genre humain sur terre : le sexe masculin. On prend le meilleur chrono masculin et on décrète que cest le meilleur parce quil est supérieur en chiffres absolus à celui des femmes. On ne peut pas calculer ainsi léquivalence des performances ! Il faudrait être fou pour croire, par
exemple, quun homme qui vaut 2 :30 au marathon est dun niveau égal à une femme qui termine en même temps que lui. On ne peut donc pas dire que Justyna Bak a réalisé un moins bon résultat que Wilson Boit Kipketer. En fait, on pourrait même soutenir linverse : Justyna Bak a réussi le meilleur résultat du meeting (un record du monde !).
Il est permis de penser que la négation de lentité féminine dans le sport, quasi « institutionnalisée » dans les médias, est dautant plus facilement acceptée que nous sommes habitués à voir les femmes englobées dans des expressions masculines. Les mots « usagers », « lecteurs » et « vainqueurs », par exemple, sont couramment utilisés pour désigner les deux genres, sans que cela porte à conséquence. L « éclipse » de la femme est donc dans lordre des choses.
On ne sétonnera donc pas si, au lendemain de Morat-Fribourg, le quotidien 24 Heures a préféré parler de Stéphane Schweickhardt, 4e au classement général, plutôt que de la quadruple championne suisse de marathon, Elisabeth Krieg, pourtant arrivée 3e dans sa catégorie. Les féminines ont tout de même eu droit à un encadré, négligemment intitulé : « De drôles de dames ».
Les journaux sont plus diserts lorsquil sagit de mettre en valeur la plastique des sportives. « Elena na rien à envier à Anna K. », titrait en 2000 La Tribune de Genève : « Elle est au moins aussi jolie ». Et dajouter quElena Dementieva avait au moins, elle,
des chances de gagner un jour un tournoi. Pourrait-on imaginer un seul instant un article intitulé : « Roger na rien à envier à Marc R. Il est au moins aussi beau », etc. ?
Quon ne se fasse aucune illusion : tant que lélite féminine sera sous-estimée par rapport à lélite masculine, lensemble des femmes en payera le prix. Parmi toutes celles qui sadonnent au sport, il ny en a pas beaucoup qui nont jamais eu à subir de
commentaires désagréables de la part dun observateur masculin pendant lentraînement. « Il faut courir plus vite pour perdre du poids ! » est un exemple authentique de remarque adressée à une coureuse pesant 42 kg pour 1 m 55
XII. La progression des femmes
Si l'on examine l'évolution des records, on remarque que les femmes ont progressé plus vite que les hommes. Depuis 1926, date de la plus ancienne statistique que nous ayons trouvé, les femmes ont gagné 1 :21 :35 sur le record de lépoque (3 :40 :22), tandis que les hommes ont progressé de 23 mn 19 sec. par rapport à 1925 (pas de chiffre pour 1926), le meilleur temps masculin jamais réalisé étant alors de 2 :29 :01. De même, au marathon de Berlin (le seul qui nous ait fourni des statistiques complètes), les hommes ont gagné 38 mn 9 sec. par rapport à 1974, tandis que le meilleur temps féminin s'est amélioré de 1 :02 :15.
On peut expliquer cela par lamélioration des méthodes dentraînement au cours des dernières décennies (état des connaissances sur la fréquence cardiaque maximale et la VO2 max, par exemple), dont les pionniers masculins ont été privés. Cependant, les femmes ont continué à progresser plus rapidement que les hommes dans de grands
marathons après la mise en place de ces nouvelles techniques. Si lon examine la progression des deux sexes depuis 1983 sur les marathons de Paris, Berlin, Chicago, New-York et Londres, on constate que les femmes ont gagné plus de 34 minutes à Paris (hommes : seulement 4 mn), 14 minutes à Berlin (hommes : 6 mn) et 9 minutes à Chicago (hommes : 2 mn). A New-York, les hommes ont même régressé de plus dune minute par rapport à 1983, tandis que les femmes amélioraient dautant leur propre performance. Londres est le seul marathon où les hommes ont gagné plus de minutes que les femmes : trois minutes, contre une pour celles-ci.
Marathon |
Hommes |
|
|
Femmes |
|
|
1983 |
2000 |
|
1983 |
2000 |
New-York |
2 :08 :59 |
2 :10 :08 |
|
2 :27 :00 |
2 :25 :45 |
Berlin |
2 :13 :37 |
2 :07 :42 |
|
2 :40 :32 |
2 :26 :15 |
Londres |
2 :09 :43 |
2 :06 :36 |
|
2 :25 :29 |
2 :24 :33 |
Chicago |
2 :09 :44 |
2 :07 :01 |
|
2 :31 :12 |
2 :21 :33 |
Il convient de sarrêter un instant sur les marathons de Berlin et de Chicago de lan 2001. En lespace dune semaine, les femmes ont progressé de 1,56 minute. Or, depuis le début de lannée 2001, toute la presse anticipait sur un record masculin qui nest
pas venu. « Le record du monde de Khalid Khannouchi, 2 :05 :42, sera-t-il menacé à Londres par Paul Tergat, meilleur performer mondial sur semi-marathon ? La grande question de ce printemps », pouvait-on lire dans Jogging International. « Grâce à la présence du champion kenyan Paul Tergat, le marathon de Chicago établira-t-il un
nouveau record du monde de la spécialité ? » demandait un peu plus tard le même magazine.
Une chose est sûre : après ce double record unique dans lhistoire du marathon, il serait extrêmement déplacé de justifier linégalité des primes par un prétendu moindre attrait de la catégorie féminine. En 2002, le duel entre la recordwoman du monde Catherine Ndereba et la tenante du record précédent Naoko Takahashi devrait susciter lintérêt du public et des médias, tout comme larrivée de Paula Radcliffe sur
marathon. Chez les hommes, les événements attendus sont larrivée de Haile Gebreselassie et le duel entre Khalid Khannouchi et Paul Tergat (qui ne sest pas véritablement produit lannée précédente). Il sera très intéressant dobserver la couverture médiatique de ces événements
Selon lentraîneur de Naoko Takahashi, Yoshio Koide, « la meilleure performance mondiale féminine doit se situer à 2 :16 :50 ». Chez les hommes, Jogging International pronostiquait en 2001 un record « pour bientôt » à 2 :04.
Notons enfin que, dans les années 80, certains médecins ont avancé lhypothèse que les femmes pourraient un jour rattraper les hommes. De temps à autres, il arrive effectivement quune femme remporte une épreuve régionale ou une course de 100 km et plus (les efforts dendurance leur conviennent particulièrement bien). En 2001, par exemple, la Polonaise Alicja Barahona, 50 ans, a gagné la fameuse « 333 » en Mauritanie (nommée ainsi en raison du nombre de kilomètres à parcourir). Alicja
Barahona a également terminé les 24 heures de Boston en 2e position, derrière un homme. Mais ces cas particuliers ne sauraient masquer certaines réalités physiques et physiologiques (+30% de muscles en faveur des hommes), qui se répercutent directement sur les résultats sportifs. Aujourdhui, plus personne ne croit à la possibilité dune équivalence des performances hommes-femmes en chiffres absolus.
3:37:07 |
Merry Lepper (USA) |
Culver City |
1963 |
3:27:45 |
Dale Greig (GBR) |
Ryde |
1964 |
3:19:33 |
Mildred Sampson (NZL) |
Auckland |
1964 |
3:15:22 |
Maureen Wilton (CAN) |
Toronto |
1967 |
3:07:26 |
Anni Pede-Erdkamp (FRG) |
Waldniel |
1967 |
3:02:53 |
Caroline Walker (USA) |
Seaside |
1970 |
3:01:42 |
Elizabeth Bonner (USA) |
Philadelphia |
1971 |
2:55:22 |
Bonner |
New York |
1971 |
2:49:40 |
Cheryl Bridges (USA) |
Culver City |
1971 |
2:46:36 |
Michiko Gorman (USA) |
Culver City |
1973 |
2:46:30 |
Adrienne Beames (AUS) |
Werribee |
1981 |
2:46:24 |
Chantal Langlace (FRA) |
Neuf Brisach |
1974 |
2:43:55 |
Jacqueline Hansen (USA) |
Culver City |
1974 |
2:40:16 |
Christa Vahlensieck (FRG) |
Dülmen |
1975 |
2:38:19 |
Hansen |
Eugene |
1975 |
2:35:15 |
Langlace |
Qyarzun |
1977 |
2:34:48 |
Vahlensieck |
Berlin |
1977 |
2:32:30 |
Grete Waitz (NOR) |
New York |
1978 |
2:30:58 |
Patti Catalano (USA) |
- |
1980 |
2:30:27 |
Joyce Smith (GBR) |
- |
1980 |
2:29:57 |
Smith |
- |
1981 |
2:27:33 |
Waitz |
New York |
1979 |
2:26:46 |
Allison Roe (NZL) |
- |
1981 |
2:26:11 |
Joan Benoit (USA) |
- |
1982 |
2:25:42 |
Waitz |
New York |
1980 |
2:25:29 |
Waitz |
London |
1983 |
2:22:43 |
Joan Samuelson (USA) |
Boston |
1983 |
2:21:06 |
Ingrid Kristiansen (NOR) |
London |
1985 |
2:20:47 |
Tegla Loroupe (KEN) |
Rotterdam |
1998 |
2:20:43 |
Loroupe |
Berlin |
1999 |
2:19:46 |
Naoko Takahashi (JPN) |
Berlin |
30.9.2001 |
2:18:47 |
Catherine Ndereba (KEN) |
Chicago |
7.10.2001 |
Les coureuses élite que nous avons interrogées nont pas vraiment lesprit militant. On peut le comprendre : leur intérêt est de concentrer leur énergie sur la compétition en elle-même. De plus, beaucoup dentre elles courent par plaisir et placent les gains financiers en arrière-plan. Le fait de monter sur le podium et dentrer directement en contact avec lorganisateur les met aussi dans une situation délicate : lune dentre elles nous a avoué « se gêner » de protester.
Certaines grandes coureuses (Elana Meyer, Chantal Dallenbach), affirment toutefois refuser de participer aux marathons dont les primes d'arrivée ne sont pas égales. Interrogé pendant lété 2000, Robert Bruchez, organisateur du marathon de Lausanne, sest montré serein : « Je les connais (celles qui boycottent) et elles ne mintéressent pas. De toute façon, on arrive toujours à attirer du monde ».
Le boycott nest pas nouveau : en 1982 déjà, Cornelia Bürki refusait de courir Morat-Fribourg, les primes destinées aux athlètes montant sur le podium étant inférieures de près de 80% pour les femmes !
Il est clair cependant que le boycott est une décision difficile, certaines courses discriminatoires faisant parfois justement partie de celles qui comptent. Qui pourrait se permettre de boycotter un championnat, par exemple ? Sans compter quun militantisme apparent risque de rejaillir négativement sur la réputation dune coureuse.
Si Lornah Kiplagat affirme que la situation « n'est pas juste » , sa priorité est la rapidité du tracé. Elle choisit donc ses courses en conséquence. Franziska Rochat-Moser, interrogée durant lété 2000, a simplement répondu : « On choisit son
marathon ». Informée de lécart de plus de 50% qui existait à lépoque entre les primes destinées aux hommes et aux femmes au Lausanne Marathon, elle a ajouté :
« J'ignorais que le marathon de Lausanne n'attribuait pas l'égalité des primes. Jai participé à la première édition, en 1993. A lépoque, il ny avait pas de primes. Si c'est vrai que les montants attribués aux femmes sont inférieurs, c'est vraiment mal fait. De toute façon, à mon avis, ils ne pourront pas continuer longtemps comme ça. Aujourdhui, la tendance dans les grands marathons est dattribuer les mêmes primes aux deux sexes ». Irina Kazakova, qui avait négocié un contrat avec lorganisateur du marathon de Lausanne pour la promotion de lépreuve en lan 2000, na pas répondu à nos questions concernant les primes darrivée.
XIV. Le procès de Reims
Le plainte adressée contre la marathon de Reims en 1998 est un fait sans précédent dans l'histoire de la course à pied. Pour la première fois, un organisateur se voyait poursuivi en justice en raison de l'inégalité des primes hommes/femmes ! (note 9). Fait intéressant, le plaignant (un homme) a été appuyé par un réseau local de féministes. C'est à notre connaissance la première implication publique des féministes dans la cause des marathoniennes.
Dans un premier temps, le commissaire du gouvernement, Daniel Warin, a donné raison aux requérants, déplorant que le prix de leffort soit différent alors que le parcours et la distance sont identiques pour tout le monde. A la sortie de laudience, lavocat du plaignant affirmait : « Le sport est souvent en marge de la légalité ordinaire, il pense être régi par des règles à part. Or, M. Warin a rappelé que le principe dégalité était un principe fondamental du droit français ».
Au tribunal de Châlons-en-Champagne, pourtant, les plaignants ont été déboutés : les juges ont estimé que lattribution de primes supérieures pour les hommes ne constitue pas une discrimination envers les femmes du fait que celles-ci courent dans une catégorie à part. On peut toutefois se poser la question suivante : le kilométrage étant le même pour tout le monde, quelle est la différence entre les deux catégories, si ce n'est l'appartenance sexuelle?
A leurs yeux, « la véritable injustice aurait été de les faire courir dans la même catégorie », car elles n'auraient alors aucune chance de gagner: « La première femme n'est arrivée que 89e ». Ce raisonnement montre quil est difficile pour les hommes dimaginer que les femmes puissent constituer une catégorie à part entière, du moment où elles courent en même temps queux. Lorsque le 7e homme gagne moins que la 4e femme, il se sent fréquemment lésé, car il passe tout de même la ligne d'arrivée avant elle. « J'arrive avant elle, et elle gagne plus que moi ! », se dit-il, persuadé d'être victime d'une injustice. Lors de la dernière édition du marathon de Lausanne, par exemple, la 4e femme, Vreni Drescher, a reçu 600 francs en terminant lépreuve en 2 :48 :24, tandis que le 7e homme, Jacques Rerat, a gagné 400 francs en passant la ligne d'arrivée en 2 :31 :36. Selon lavocat de lorganisateur, Thierry Brissart, « traiter de même manière le vainqueur masculin et le vainqueur féminin aboutirait de fait à créer une discrimination envers les coureurs masculins » (voir compte-rendu de laudience dans les annexes).
Les hommes possèdent de nature un taux de graisse corporel plus bas et une musculature plus dense que les femmes. Ce dont ils sont dailleurs plutôt fiers. Bien quils soient donc parfaitement conscients de posséder un avantage constitutif sur les femmes en matière deffort physique, il est très rare de les voir évoquer ce point dans la discussion concernant les primes darrivée.
Cest lhistoire du verre qui leur paraît à moitié vide ou à moitié plein, selon la version qui les arrange. Au lieu de dire quils méritent des primes plus élevées parce quils sont plus rapides, on pourrait très bien se demander si le fait de parcourir la distance de 42 km requiert vraiment le même effort pour un homme et pour une femme tout comme on pourrait se demander si le fait de soulever un haltère de 50 kg représente la même performance pour lun et lautre.
Fait intéressant, une étude norvégienne effectuée sur des sportifs délite a montré que « le programme dentraînement des femmes au cours des deux mois précédant le marathon comprenait presque deux fois plus de kilomètres que celui des hommes. Le meilleur état dentraînement des femmes a été vérifié par les mesures sur la VO2 max » (Sex differences in performance-matched marathon runners, European Journal of Applied Physiology, 61 :433-439, 1990, voir les annexes).
Les résultats de cette étude sont à mettre en parallèle avec le nombre de kilomètres hebdomadaires avoués par la Japonaise Naoko Takahashi après son record du monde à Berlin le 30 septembre 2001 (2 :19 :46) : jusquà 400 kilomètres par semaine, soit 70 à 80 kilomètres certains jours, selon lAssociation internationale des fédérations dathlétisme (IAAF). La question est de savoir sil faut en faire une généralité. La réponse est probablement négative ( ?). Dailleurs, dans sa brochure « Marathon training : a scientific approach », consacrée à lentraînement de lélite, lInternational Athletic Foundation (IAF) conseille un kilométrage hebdomadaire minimum de 230-250 kilomètres pour les hommes et de 190-230 kilomètres pour les femmes. Mais il sagit dune recommandation de base
Dans une étude américaine sur les blessures de sport (Comparing sports injuries in men and women, International Journal of Sports Medicine, 22(6) :420-3, août 2001), une conclusion nous a frappé : le taux accru de blessures à lépaule chez les nageuses est considéré par les auteurs comme « résultant probablement dune philosophie dentraînement plus rigoureuse de leur coach » !
Quoi quil en soit, le point de vue des hommes sur la « faiblesse physique » des femmes est plutôt paradoxal. A lépoque où il était commun quelles accouchent une dizaine de fois dans leur vie, on les considérait comme des créatures si fragiles que la compétition leur était interdite. « Dans une revue médicale écrite avant les J.O. de 1968 », rappelle la Gazette Spiridon 16 dans son édition de juin 2000, « un spécialiste expliquait ce qui devait arriver à une femme si elle passait outre. La FFA avait donc interdit dans ses règlements la pratique féminine. Pourtant, dans dautres pays, de nombreuses femmes couraient sans restriction ni dommage. La FFA restait sur ses positions ». Et la célèbre revue de mentionner un incident anecdotique qui sest produit maintes fois durant cette prohibition : un officiel courant après une concurrente pour larrêter, sans parvenir à la rattraper !
A partir de la fin des années 70, les femmes ont progressivement été autorisées à concourir. Labsence de primes dans un premier temps, puis loctroi de montants
moins élevés que pour les hommes, montre quelles sont entrées dans la compétition par la petite porte.
Finalement, beaucoup dhommes en viennent à la conclusion que la suppression de la mixité pourrait constituer une solution à la question des primes de récompense, chaque épreuve sportive se débrouillant avec ses propres comptes financiers. Il est nettement plus difficile de trouver des femmes de cet avis.
XVI. La situation juridique en Suisse et ailleurs
La Constitution fédérale dit que les hommes et les femmes sont égaux en droit. L'interdiction de discriminer signifie que l'homme et la femme doivent être traités de manière égale dans tous les domaines juridiques et sociaux. Les trois aspects cités à titre d'exemple par le législateur la famille, l'instruction et le travail montrent bien que le texte vise surtout les domaines de la vie quotidienne. L'objectif poursuivi est l'égalité dans les faits ; toute différence de traitement fondée sur la seule différence de sexe est, en principe, interdite. « Le principe de l'égalité des droits, précise Claudia Kaufmann (Bureau fédéral de l'égalité), repose sur l'idée que tous les êtres humains, femmes et hommes, ont la même dignité et la même valeur et qu'il faut en conséquence leur accorder la jouissance des mêmes droits. L'accent est mis sur l'équivalence des sexes et non sur leur similitude ».
Il faut savoir cependant que la loi sur l'égalité, qui stipule « à travail égal, salaire égal », s'applique au monde du travail et non pas aux loisirs, dont relève la course à pied. En effet, sur le plan juridique, il nest pas certain que les primes d'arrivée puissent être considérées comme un salaire, quand bien même elles sont destinées à récompenser des athlètes professionnels. Me Serge Pugeault, avocat des plaignants dans le procès contre le marathon de Reims, défendait le point de vue quil sagissait bel et bien dune rémunération. En fait, il est possible que les primes relèvent plutôt du contrat innommé, voire du contrat dadhésion. Le problème est la course à pied ressemble à un no mans land juridique. Comme la souligné le journaliste Eric Wattez dans le mensuel français Capital de juillet 2001, « le sport a la fâcheuse habitude de saffranchir des lois ».
La question est de savoir si son statut de cas à part dispense le monde sportif de se pencher sur certaines questions déthique se rapportant à légalité des sexes. En tous les cas, on peut sétonner que la loi ménage finalement une « liberté de discriminer » dans certains aspects de la vie sociale. En Finlande, la loi sur légalité a servi dappui au comité chargé des questions féminines auprès du secrétariat à la Jeunesse et aux sports (ministère de léducation), pour élaborer des propositions visant à améliorer la situation des femmes dans le sport. Entrée en vigueur le 1er mars 1966, la loi finlandaise stipule que les autorités doivent « promouvoir légalité des chances entre les hommes et les femmes dans les activités sociales, linfluence et les décisions ainsi quau niveau de lemploi ». Les autorités doivent rechercher légalité « délibérément et systématiquement, notamment en modifiant les circonstances qui empêchent la réalisation de légalité ».
Il convient également de préciser que le recours à la justice civile pour trancher des litiges sportifs nest pas exceptionnel. Les différends ayant considérablement augmenté (dopage, qualifications, transferts, etc.), un processus de judiciarisation du monde sportif, pour reprendre lexpression utilisée par Pascal Duret (in « Sociologie du Sport »), sest mis en place. « Sil ny a plus de citoyen au-dessus des lois, fût-il champion, il ny a plus guère non plus de champions sans recours extérieurs face à la justice sportive », écrit-il. « Finis les seuls rouages disciplinaires internes aux fédérations sportives internationales, le champion ne tient plus entre leurs seules mains. La fédération nest plus lautorité suprême pliant au gré de sa seule volonté la destinée de lathlète. Au-dessus des instances sportives, une justice dont le juge est le gardien, peut être mobilisée à tout moment ». Dès le début des années 90, les sportifs ont amorcé un tournant juridique en introduisant des recours (notamment pour vice de forme) contre les commissions de discipline des fédérations sportives. « Ce sont donc eux qui ont introduit cette nouvelle logique jusque-là absente de la culture sportive », rappelle Duret.
La configuration juridique actuelle laisse donc entrevoir la possibilité de déposer une plainte devant une cour civile pour discrimination envers les femmes en matière de primes. Il est également envisageable de solliciter le Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne, pour un avis consultatif. La compétence du TAS a été reconnue par lAssociation internationale des fédérations dathlétisme (IAAF) durant lété 2001.
Rappelons enfin lexistence de la « Convention pour lélimination de toutes les formes de discrimination à lencontre des femmes », appelée parfois « Convention des femmes » et dont la teneur est contraignante pour les Etats qui lont signée. Selon cette convention, il faut considérer comme une discrimination envers les femmes « toute distinction, exclusion ou restriction faite sur la base du sexe qui a leffet ou le but damoindrir ou dannuler la reconnaissance, la jouissance ou lexercice par les femmes, quel que soit leur statut matrimonial sur une base dégalité avec es hommes,
des droits humains et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel, civil ou autre ». Cette convention pourrait être utilisée comme instrument de revendication.
On serait étonné du nombre de personnes et dassociations qui se disent engagées dans la promotion de légalité pour les sportives. Le site internet du Groupe de travail international sur les femmes et le sport (voir les annexes) témoigne de ce bourgeonnement dinitiatives, de projets et de bonnes volontés. On se demande même comment il est possible que des inégalités persistent avec une telle armada dassociations, de commissions et de groupes de travail qui organisent des conférences tous azimuts. Les résultats concrets, quand il y en a, paraissent presque un peu dérisoires en regard des énergies investies. Mais en prenant un peu de recul et en considérant ladversité contre laquelle tous ces efforts se heurtent, le moindre progrès réalisé prend paradoxalement des allures de vraie victoire. Citons par exemple la nomination dune femme à la tête du comité exécutif de lassociation nationale de boxe du Malawi : un détail, sans doute, mais de quelle importance !
Restent les sponsors. Plus que les équipementiers, intéressés avant tout par les performances, les entreprises qui apportent leur soutien financier à des manifestations sportives ne peuvent se permettre de rester indifférentes à tout ce qui risquerait de limiter les retombées dun tel investissement sur leur considération sociale. Leur éventuelle implication dans une compétition discriminatoire pourrait donc être utilisée afin de les inciter à intervenir auprès des organisateurs. Il nest effectivement pas de très bon ton, pour une entreprise, de ne pas soutenir pleinement le principe de légalité entre hommes et femmes.
Cette option a déjà été expérimentée sous une forme intéressante en Grande-Bretagne, où le Fonds de la Loterie pour le Sport (LSF) examine toutes les demandes qui lui parviennent à travers le prisme de certains critères dégalité des sexes. Les candidats doivent « non seulement encourager la participation des femmes et des filles, ils doivent également démontrer leur engagement sincère au principe de légalité, qui est testé dans le cadre dun processus rigoureux dexamen des dossiers ». Le Marylebone Cricket Club sest vu refuser un soutien financier de la loterie pour ne pas avoir modifié sa « politique dadhésion discriminatoire » (les femmes étaient exclues). Un certain nombre de clubs sportifs ont donc fini par changer de politique et admettent maintenant les femmes, comme le Leander Rowing Club (aviron).
Au cours de lété 2001, le directeur de course Robert Bruchez nous faisait savoir, par le biais dune de ses collaboratrices, quil ny aurait « jamais de primes égales à Lausanne ». Le 21 septembre, suite à une réclamation signée par quatre coureuses et sur la base de la présente étude, Nicole Golay, cheffe du Bureau de légalité du canton de Vaud (BEFH), interpellait le conseiller municipal POP et président du comité dorganisation de la course, Bernard Métraux.
Dans sa lettre, Nicole Golay dit, en substance, quen se fondant sur le principe de légalité ancré dans la Constitution fédérale, les performances des femmes doivent être considérées comme équivalentes à celles des hommes et récompensées à la même échelle, ceci dautant plus que les coureuses effectuent la même distance que les hommes et fournissent un effort comparable, si ce nest plus grand, vu la moindre densité de leur masse musculaire.
Contre toute attente, quelques jours à peine après avoir reçu cette lettre, Bernard Métraux décidait dharmoniser les primes pour les trois premières places et ce, dès lannée même. Or, le marathon devait avoir lieu un mois plus tard. Quelle rapidité daction ! Ce nest plus du marathon, mais du sprint ! Gardons-nous cependant de crier victoire. Si légalité des primes a été accordée jusquau 3e rang, les organisateurs
ont supprimé toute récompense pour les concurrentes suivantes, alors que les hommes continuent dêtre primés jusquà la 8e place. En dautres termes, le résultat de lintervention du BEFH, dont la rédactrice de la présente étude est à lorigine, illustre bien lexpression « deux pas en avant, un pas en arrière »
Pour la petite anecdote, précisons que laction du BEFH est intervenue en pleine période électorale : il sen est donc trouvé quelques-uns pour questionner la motivation profonde du geste de Bernard Métraux.
Les montants étaient jusque-là fixés comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 5000.- |
Fr. 3000.- |
2e |
Fr. 3500.- |
Fr. 1500.- |
3e |
Fr. 2500.- |
Fr. 800.- |
4e |
Fr. 1500.- |
Fr. 600.- |
5e |
Fr. 800.- |
Fr. 400.- |
6e |
Fr. 600.- |
- |
7e |
Fr. 400.- |
- |
8e |
Fr. 200.- |
- |
Dès 2001, la grille des primes a été corrigée comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 5000.- |
Fr. 5000.- |
2e |
Fr. 3500.- |
Fr. 3500.- |
3e |
Fr. 2500.- |
Fr. 2500.- |
4e |
Fr. 1500.- |
- |
5e |
Fr. 800.- |
- |
6e |
Fr. 600.- |
- |
7e |
Fr. 400.- |
- |
8e |
Fr. 200.- |
- |
XIX. La politique des primes des grandes compétitions suisses
Les cinq plus importantes courses pédestres suisses sur route sont, par ordre dimportance :
1. La Course de lEscalade (15'048 personnes)
Contrairement aux autres épreuves citées, lEscalade ne prévoit pas le même nombre de km pour les hommes (7,25) que pour les femmes (4,7). Les primes sont égales jusquau 3e rang ; elles sont ensuite plus basses pour les femmes. Le nombre dathlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (30/10).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 2500.- |
Fr. 2500.- |
2e |
Fr. 1500.- |
Fr. 1500.- |
3e |
Fr. 1000.- |
Fr. 1000.- |
4e |
Fr. 900.- |
Fr. 500.- |
5e |
Fr. 800.- |
Fr. 400.- |
6e |
Fr. 700.- |
Fr. 300.- |
7e |
Fr. 600.- |
Fr. 250.- |
8e |
Fr. 500.- |
Fr. 200.- |
9e |
Fr. 400.- |
Fr. 150.- |
10e |
Fr. 300.- |
Fr. 100.- |
11e-15e |
Fr. 250.- |
- |
16e-20e |
Fr. 200.- |
- |
21e-25e |
Fr. 150.- |
- |
26e-30e |
Fr. 100.- |
- |
2. Le Grand Prix de Berne (12'078 personnes)
Les hommes reçoivent des primes plus élevées ; ils sont aussi plus nombreux que les femmes à être récompensés (15/8).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 2000.- |
Fr. 2000.- |
2e |
Fr. 1500.- |
Fr. 1200.- |
3e |
Fr. 1200.- |
Fr. 700.- |
4e |
Fr. 700.- |
Fr. 500.- |
5e |
Fr. 600.- |
Fr. 400.- |
6e |
Fr. 500.- |
Fr. 300.- |
7e |
Fr. 400.- |
Fr. 200.- |
8e |
Fr. 300.- |
Fr. 100.- |
9e |
Fr. 200.- |
- |
10e |
Fr. 100.- |
- |
11e |
Fr. 100.- |
- |
12e |
Fr. 100.- |
- |
13e |
Fr. 100.- |
- |
14e |
Fr. 100.- |
- |
15e |
Fr. 100.- |
- |
3. Les 20 km de Lausanne (10313 personnes)
Les primes sont égales pour les deux sexes jusqu'à la 5e place ; le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (8/5).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 1000.- |
Fr. 1000.- |
2e |
Fr. 700.- |
Fr. 700.- |
3e |
Fr. 600.- |
Fr. 600.- |
4e |
Fr. 500.- |
Fr. 500.- |
5e |
Fr. 400.- |
Fr. 400.- |
6e |
Fr. 300.- |
- |
7e |
Fr. 200.- |
- |
8e |
Fr. 100.- |
- |
4. Morat-Fribourg (6'494 personnes)
Les primes sont égales pour les deux sexes et le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories (10/10). Pourtant, Morat-Fribourg a été, dans les années 70, l'un des endroits chauds du combat féminin pour le droit à la compétition (note 10). Morat-Fribourg constitue donc un cas de figure intéressant: il y a 25 ans, les organisateurs postaient des commissaires le long du parcours pour expulser les femmes du peloton. Et voici que lépreuve se distingue aujourd'hui comme l'une des moins sexistes du pays! Les premières primes d'arrivée, introduites en 1982, étaient en effet très défavorables aux femmes :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 2500.- |
Fr. 700.- |
2e |
Fr. 2000.- |
Fr. 400.- |
3e |
Fr. 1500.- |
Fr. 200.- |
4e |
Fr. 500.- |
- |
5e |
Fr. 400.- |
- |
6e |
Fr. 200.- |
- |
7e |
Fr. 100.- |
- |
La situation actuelle est toute différente :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 1500.- |
Fr. 1500.- |
2e |
Fr. 1000.- |
Fr. 1000.- |
3e |
Fr. 800.- |
Fr. 800.- |
4e |
Fr. 700.- |
Fr. 700.- |
5e |
Fr. 600.- |
Fr. 600.- |
etc.
5. Le Marathon de Lausanne (5'423 personnes)
Voir plus haut « Un exemple précis : le marathon de Lausanne ».
Sierre-Zinal. Les primes darrivée sont égales pour les deux sexes et le nombre d'athlètes récompensés est identique dans les deux catégories. Les organisateurs attribuent en plus des primes en fonction du temps réalisé (par exemple, 1500 francs pour les hommes qui courent en moins de 2 :30 et pour les femmes qui terminent en moins de 3 :00).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 1000.- |
Fr. 1000.- |
2e |
Fr. 700.- |
Fr. 700.- |
3e |
Fr. 400.- |
Fr. 400.- |
4e |
Fr. 300.- |
Fr. 300.- |
5e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
Semi-marathon de Schwytz. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est identique dans les deux catégories.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 300.- |
Fr. 300.- |
2e |
Fr. 250.- |
Fr. 250.- |
3e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
4e |
Fr. 150.- |
Fr. 150.- |
5e |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
6e |
Fr. 80.- |
Fr. 80.- |
Zürcher Unterländer halbmarathon (Embach). Pas de prix en argent.
Semi-marathon de Campione. Les femmes qui montent sur le podium reçoivent 25% de moins que les hommes (4500 francs au premier, contre 3000 francs à la
première ). Le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (20/15).
Marathon et semi-marathon de Tenero. Depuis 2001, les organisateurs du marathon accordent légalité des primes pour les cinq premiers rangs, ce qui constitue un gros progrès par rapport à la pratique antérieure. Les hommes sont toutefois plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/5).
Primes pour le marathon depuis 2001 :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 600.- |
Fr. 600.- |
2e |
Fr. 400.- |
Fr. 400.- |
3e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
4e |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
5e |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
6e |
Fr. 100.- |
- |
7e |
Fr. 100.- |
- |
8e |
Fr. 100.- |
- |
9e |
Fr. 100.- |
- |
10e |
Fr. 100.- |
- |
Primes pour les 42 km avant 2001 :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 600.- |
Fr. 400.- |
2e |
Fr. 400.- |
Fr. 200.- |
3e |
Fr. 200.- |
Fr. 100.- |
4e |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
5e |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
6e |
Fr. 100.- |
- |
7e |
Fr. 100.- |
- |
8e |
Fr. 100.- |
- |
9e |
Fr. 100.- |
- |
10e |
Fr. 100.- |
- |
Semi-marathon (primes inchangées) :
Rang |
|
Hommes |
|
Femmes |
1er |
|
Fr. 300.- |
|
Fr. 300.- |
2e |
|
Fr. 200.- |
|
Fr. 200.- |
3e |
|
Fr. 100.- |
|
Fr. 100.- |
4e |
|
Fr. 100.- |
|
- |
5e |
|
Fr. 100.- |
|
- |
OK MIMM Marathon. Pas dindications très précises. Lorganisateur affirme quil ny a pas de différences entre les primes décernées aux hommes et aux femmes, puis ajoute que les montants des primes « dépendent du nombre de participants » dans la catégorie, le budget total étant de quelque 10'000 francs. Lépreuve affiche tout de même un taux de participation féminine de 40 à 45% !
Marathon de Bâle. Pas de montants communiqués. Les primes sont établies en fonction du temps (2 :30 pour les hommes, 2 :52 pour les femmes). Le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (15/5).
Kerzerslauf. Les primes sont égales pour les deux sexes ; le nombre d'athlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (29/10).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 1500.- |
Fr. 1500.- |
2e |
Fr. 1000.- |
Fr. 1000.- |
3e |
Fr. 500.- |
Fr. 500.- |
4e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
5e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
6e au 7e |
Fr. 150.- |
Fr. 150.- |
8e au 10e |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
11e au 20e |
Fr. 50.- |
|
Semi-marathon de l'enfer du Schilthorn.
1er |
Fr. 500.- |
Fr. 500.- |
2e |
Fr. 300.- |
Fr. 300.- |
3e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
4e |
prix en nature |
prix en nature |
Swiss Alpine Post marathon. Pour les deux parcours de l'épreuve (42 et 78 km), les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Rang |
Hommes 78 km/42 km |
Femmes 78 km/42 km |
1er |
Fr. 4000.-/2500.- |
Fr. 4000.-/2500.- |
2e |
Fr. 2000.-/1200.- |
Fr. 2000.-/1200.- |
3e |
Fr. 1000.-/600.- |
Fr. 1000.-/600.- |
4e |
Fr. 600.-/-- |
Fr. 600.-/-- |
5e |
Fr. 300.-/-- |
Fr. 300.-/-- |
6e --10e |
prix en nature/-- |
prix en nature/-- |
Semi-marathon de Nidau. Cette année, pour la première fois, des primes récompenseront les trois premiers de chaque catégorie ; elles seront égales pour les hommes et les femmes (70.-, 40.- et 25.-).
LGT Alpin Marathon. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories (3/3).
Jungfrau Marathon. Les primes sont égales jusquà la deuxième place. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/8).
Semi-marathon de Payerne. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories. Les organisateurs offrent en outre une prime pour le record de l'épreuve (1500.- dans les deux catégories).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 500.- |
Fr. 500.- |
2e |
Fr. 300.- |
Fr. 300.- |
3e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
Marathon de Zermatt (première édition en 2002). Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 5000.- |
Fr. 5000.- |
2e |
Fr. 3000.- |
Fr. 3000.- |
3e |
Fr. 2000.- |
Fr. 2000.- |
4e |
Fr. 800.- |
Fr. 800.- |
5e |
Fr. 700.- |
Fr. 700.- |
6e |
Fr. 600.- |
Fr. 600.- |
7e |
Fr. 500.- |
Fr. 500.- |
8e |
Fr. 400.- |
Fr. 400.- |
9e |
Fr. 300.- |
Fr. 300.- |
10e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
Thyon-Dixence. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Primes au temps :
Hommes |
Départ |
Arrivée |
Femmes |
<1 :20 |
Fr. 50.- |
Fr. 50.- |
<1 :36 |
<1 :18 |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
<1 :33 :30 |
<1 :16 |
Fr. 100.- |
Fr. 150.- |
<1 :31 |
<1 :14 |
Fr. 150.- |
Fr. 200.- |
<1 :28 :30 |
<1 :13 |
Fr. 150.- |
Fr. 250.- |
<1 :27 :15 |
<1 :12 |
Fr. 200.- |
Fr. 300.- |
<1 :26 |
<1 :11 |
Fr. 200.- |
Fr. 350.- |
<1 .24 :45 |
<1 :10 |
Fr. 250.- |
Fr. 400.- |
<1 :23 :30 |
<1 :09 |
Fr. 250.- |
Fr. 450.- |
<1 :22 :15 |
Primes au rang :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
Fr. 300.- |
Fr. 300.- |
2e |
Fr. 250.- |
Fr. 250.- |
3e |
Fr. 200.- |
Fr. 200.- |
4e |
Fr. 150.- |
Fr. 150.- |
5e |
Fr. 100.- |
Fr. 100.- |
Marathon de Paris. Les primes sont égales pour les deux sexes jusqu'au 3e rang. La quatrième gagne déjà 50% de moins que le quatrième.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
150'000 FF |
150'000 FF |
2e |
120'000 |
120'000 |
3e |
90'000 |
90'000 |
4e |
60'000 |
30'000 |
5e |
50'000 |
30'000 |
6e |
30'000 |
15'000 |
7e |
20'000 |
10'000 |
8e |
15'000 |
7'000 |
9e |
10'000 |
5'000 |
10e |
5'000 |
3'000 |
Semi-marathon de Paris. Difficile de dire à quelle sauce les marathoniennes sont mangées: l'organisateur ne nous a communiqué que les primes destinées au podium.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
30'000 FF |
30'000 FF |
2e |
20'000 |
20'000 |
3e |
10'000 |
10'000 |
Semi-Marathon de l'Humanité. Les primes, calculées en fonction du temps et du rang, sont plus basses pour les femmes. Si un chrono de 1 :10: 00 pour une femme est considéré comme équivalent à 1 : 01 :18 pour un homme, les primes correspondantes sont respectivement de 20'000 FF et 25'000 FF. Aucun changement n'est prévu pour
l'édition 2001. Seule la catégorie vétéran bénéficie de l'égalité des primes: mêmes montants (de 500 FF à 100 FF) et même nombre d'athlètes récompensés (5/5). Autrement dit, les femmes ne méritent les mêmes primes que les hommes que lorsqu'elles sont en âge de courir dans la catégorie des vétérans.
Marathon de La Rochelle. Les primes sont égales jusquau 5e rang. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être récompensés (20/5). L'organisateur, auquel on prête une réputation de pionnier en France en matière d'égalité des primes hommes/femmes, a le mérite daffirmer : « Le marathon de La Rochelle, loin d'avoir atteint la parité, met tout en uvre pour y arriver ».
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
15'000 FF |
15'000 FF |
2e |
11'000 |
11'000 |
3e |
9'000 |
9'000 |
4e |
5'500 |
5'500 |
5e |
3'000 |
3'000 |
6e - 10e |
1500 |
- |
11e - 20e |
|
- |
Dans la catégorie vétérans, les primes sont égales jusquau 3e rang :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
6'000 FF |
6'000 FF |
2e |
4'500 |
4'500 |
3e |
3'000 |
3'000 |
4e |
1'500 |
- |
5e |
800 |
- |
Marjevols-Mende. Cette course qui subordonne lattribution de certaines primes à la possession de la nationalité française (alors que le marathon de Reims a été condamné pour une telle pratique) accorde la parité hommes/femmes jusquà la 4e place. Le
nombre dathlètes récompensés est plus important chez les hommes que chez les femmes (50/25). Les primes sont cumulables avec des grilles nationales, régionales et départementales, dont les montants sont systématiquement inférieurs pour les femmes.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
20'000 FF |
20'000 FF |
2e |
15'000 |
15'000 |
3e |
12'000 |
12000 |
4e |
9'000 |
9'000 |
5e |
8'000 |
7'000 |
6e |
7'500 |
5'500 |
7e |
7'000 |
4'700 |
8e |
6'500 |
4'200 |
9e |
6'100 |
3'700 |
etc. Cest dans la catégorie « vétérans » que les femmes sont le plus mal loties : la première gagne 2500 FF alors que le premier touche 6000 FF.
Marathon et semi-marathon de Marseille. Les primes sont égales jusquà la 5e place.
1er |
6'000 FF |
6'000 FF |
2e |
4'000 |
4'000 |
3e |
3'000 |
3'000 |
4e |
2'000 |
2'000 |
5e |
1'500 |
1'500 |
6e |
1'000 |
700 |
7e |
800 |
600 |
8e |
700 |
500 |
9e |
600 |
500 |
10e |
500 |
500 |
Au semi-marathon, les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
4'000 FF |
4'000 FF |
2e |
3'000 |
3'000 |
3e |
2'000 |
2'000 |
4e |
1'000 |
1'000 |
5e |
800 |
800 |
Marathon de Lyon. Aucune information communiquée. Néanmoins, un courrier des lecteurs dans le magazine français Jogging International révèle que « le nombre de femmes récompensées sur le marathon est de moins en moins important au fil des ans.
En lan 2000, seule la première femme a été récompensée (prime de 10'000 FF), alors que 17 hommes létaient ; dont 40'000 FF au premier ».
Cross du Mont-Blanc. Depuis 1998, les primes sont identiques pour les hommes et les femmes jusquau 3e rang ; les concurrentes suivantes ne reçoivent rien, tandis que les hommes sont primés jusquà la 5e place au scratch et jusquau 10e rang chez les seniors.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
7000 FF |
7000 FF |
2e |
5000 |
5000 |
3e |
3000 |
3000 |
4e |
2000 |
- |
5e |
1000 |
- |
Pour la catégorie seniors, la grille des primes se présente comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
3000 FF |
3000 FF |
2e |
2500 |
2500 |
3e |
2000 |
2000 |
4e |
1500 |
- |
5e |
1000 |
- |
6e |
800 |
- |
7e |
600 |
- |
8e |
500 |
- |
9e |
400 |
- |
10e |
300 |
- |
Chez les vétérans aussi, on relève quelques disparités en défaveur des femmes. La grille des primes pour les V1 se présente comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
2000 FF |
2000 FF |
2e |
1500 |
1500 |
3e |
1000 |
1000 |
4e |
800 |
- |
5e |
700 |
- |
2e |
20'000 |
15000 |
3e |
15'000 |
10000 |
4e |
10000 |
6000 |
5e |
7000 |
4000 |
6e |
6000 |
3000 |
7e |
4000 |
2000 |
8e |
3000 |
1000 |
9e |
2000 |
- |
10e |
1000 |
- |
Marathon de Rome. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
25.000.000 lires |
25.000.000 lires |
2e |
15.000.000 |
15.000.000 |
3e |
8.000.000 |
8.000.000 |
4e |
4.000.000 |
4.000.000 |
5e |
3.000.000 |
3.000.000 |
6e |
2.000.000 |
2.000.000 |
7e |
1.500.000 |
1.500.000 |
8e au 10e |
1.000.000 |
1.000.000 |
Marathon de Turin. La première gagne déjà 50% de moins que le premier, un record dans le genre !
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
30.000.000 lires |
15.000.000 lires |
2e |
20.000.000 |
10.000.000 |
3e |
13.000.000 |
8.000.000 |
4e |
10.000.000 |
5.000.000 |
5e |
7.000.000 |
3.000.000 |
6e |
6.000.000 |
2.000.000 |
7e |
5.000.000 |
- |
8e |
4.000.000 |
- |
9e |
3.000.000 |
- |
10e |
2.000.000 |
- |
Dans la catégorie « handicapés », les femmes sont un peu mieux loties :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
1.000.000 lires |
1.000.000 lires |
2e |
750.000 |
500.000 |
3e |
500.000 |
300.000 |
La logique turinoise veut que les femmes aient droit à légalité des primes uniquement lorsquelles courent dans la catégorie « plus de 40 ans » :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
3.000.000 lires |
3.000.000 lires |
2e |
2.000.000 |
2.000.000 |
3e |
1.000.000 |
1.000.000 |
Les Turinois prévoient en outre des primes pour les hommes de nationalité italienne, allant de 1.500.000 à 300.000 lires. Cela n'empêche pas les Africains de gagner (quatre Kenyans et deux Ethiopiens sur les six premiers le 26 mars 2000).
Marathon et semi-marathon de Naples. La logique des Napolitains nest pas mal non plus : les femmes n'ont pas droit à l'égalité des primes, sauf si elles sont handicapées. Les primes pour les participants valides sont fixées comme suit:
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
12.000.000 lires |
8.000.000 lires |
2e |
8.000.000 |
5.000.000 |
3e |
5.000.000 |
2.000.000 |
4e |
2.000.000 |
1.000.000 |
5e |
1.500.000 |
500.000 |
6e |
1.000.000 |
400.000 |
7e |
700.000 |
300.000 |
8e |
600.000 |
250.000 |
9e |
500.000 |
200.000 |
10e |
400.000 |
150.000 |
11e - 15e |
300.000 |
100.000 |
16e - 20e |
200.000 |
100.000 |
21e - 30e |
100.000 |
- |
31e - 50e |
50.000 |
- |
Et pour les handicapé(e)s, comme suit:
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
400.000 lires |
400.000 lires |
2e |
200.000 |
200.000 |
3e |
100.000 |
100.000 |
4e |
50.000 |
50.000 |
Cesane Boscone (Milan). Les hommes reçoivent des primes plus élevées ; ils sont aussi plus nombreux que les femmes à être récompensés (50/30). La dernière édition a eu lieu en len 2000. « Remplacé » dès 2001 par le marathon de Milan.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
12.000 lires |
8.000.000 lires |
2e |
8.000.000 |
5.000.000 |
3e |
5.000.000 |
2.500.000 |
4e |
2.500.000 |
1.000.000 |
5e |
1.500.000 |
800.000 |
6e |
1.000.000 |
800.000 |
7e |
800.000 |
300.000 |
8e |
700.000 |
200.000 |
9e |
500.000 |
200.000 |
10e |
500.000 |
200.000 |
11e |
400.000 |
100.000 |
etc. Idem dans la catégorie « handicapés » :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
1.500.000 lires |
1.000.000 |
2e |
1.000.000 |
500.000 |
3e |
500.000 |
300.000 |
4e |
300.000 |
- |
5e |
200.000 |
- |
En ce qui concerne les primes au temps, les montants sont tantôt supérieurs pour les hommes, tantôt égaux, tantôt supérieurs pour les femmes (!), suivant une logique propre à lorganisateur :
Hommes |
|
|
Femmes |
2 :09 :59 et moins = |
15.000.000 lires |
2 :27 :59 et moins = |
15.000.000 |
2 :10.29 - 2 :10 :00 = |
12.000.000 |
2 :28 :59 - 2 :28 :00 = |
10.000.000 |
2 :10 :59 - 2 :10 :30 = |
8.500.000 |
2 :29 :29 - 2 :29 :00 = |
8.500.000 |
2 :11 :59 - 2 :11 :00 = |
7.000.000 |
2 :29 :59 - 2 :29 :30 = |
7.000.000 |
2 :12 :59 - 2 :12 :00 = |
5.000.000 |
2 :30 :59 - 2 :30 :00 = |
5.000.000 |
2 :13 :59 - 2 :13 :00 = |
3.000.000 |
2 :31 :59 - 2 :31 :00 = |
3.000.000 |
2 :15 :59 - 2 :14 :00 = |
1.500.000 |
2 :33 :59 - 2 :32 :00 = |
2.000.000 |
2 :17 :59 - 2 :16 :00 = |
800.000 |
2 :35 :59 - 2 :34 :00 = |
1.000.000 |
2 :19 :59 - 2 :18 :00 = |
400.000 |
2 :37 :59 - 2 :36 :00 = |
800.000 |
2 :22 :00 - 2 :20 :00 = |
200.000 |
2 :39 :59 - 2 :38 :00 = |
600.000 |
Maratona dItalia Enzo Ferrari. Les primes sont égales jusquau 3e rang. Aucune indication sur les primes suivantes. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/6), « du fait que la participation masculine est nettement supérieure ».
Pafos Spidernet Marathon (Chypre). Pas de primes.
Athènes. Lintention de lorganisateur était de nous envoyer la grille des primes. Celle-ci nest jamais arrivée. Selon ses informations, la participation féminine devrait augmenter de 30% en 2002 (hommes : +20 à 30%).
Marathon de Hambourg. Les primes du Hansaplast marathon, qui figure dans le Top 10 mondial, sont égales jusqu'à la 3e place. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/8).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
25'000 DM |
25'000 DM |
2e |
15'000 |
15'000 |
3e |
10'000 |
10'000 |
Les montants des primes suivantes ne nous ont pas été communiqués.
Marathon de Berlin. C'est un peu décevant: ce marathon, l'un des plus mieux cotés au monde, n'accorde l'égalité des primes que jusquau 2e rang. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/8). Chez les skaters, en revanche, les primes sont égales jusquau 3e rang. Pourquoi l'égalité dans lépreuve de skate et pas dans le marathon pédestre ? Quant aux bonus, ils sont identiques pour les deux sexes dans les deux épreuves.
Marathon pédestre :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
50'000 DM |
50'000 DM |
2e |
25'000 |
25'000 |
3e |
20'000 |
15'000 |
4e |
15'000 |
8'000 |
5e |
10'000 |
4'000 |
6e |
5'000 |
3'000 |
7e |
4'000 |
2'000 |
8e |
3'000 |
1'000 |
9e |
2'000 |
- |
10e |
1'000 |
- |
Epreuve de skate :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
7'825 DM |
7'825 DM |
2e |
3'910 |
3'910 |
3e |
2'345 |
2'345 |
4e |
1'760 |
1'565 |
5e |
1'370 |
980 |
etc.
Marathon de Francfort. Les primes sont égales pour les deux sexes. Elles dépendent du chrono et du rang. Un résultat inférieur à 2 :10 pour le premier et à 2 :28 pour la première donne droit à une récompense de 25.000 euros; un dépassement entraîne une réduction de 50% de la prime.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
25.000 euros |
25.000 euros |
2e |
15.000 |
15.000 |
3e |
12.000 |
12.000 |
4e |
6.000 |
6.000 |
5e |
5.000 |
5.000 |
6e |
4.000 |
4.000 |
etc.
Marathon de Londres. Les primes sont égales jusquà la 3e place. Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes à être récompensés (12/10).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
55'000 $ |
55'000 $ |
2e |
30'000 |
30'000 |
3e |
22'500 |
22'500 |
4e |
15'000 |
10'000 |
5e |
10'000 |
7'500 |
6e |
7'500 |
5'000 |
7e |
5'000 |
3'500 |
8e |
4'000 |
2'500 |
9e |
3'000 |
1'500 |
10e |
2'000 |
1'000 |
11e |
1'500 |
- |
12e |
1'000 |
- |
Marathon de Dublin. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
15'000 euros |
15'000 euros |
2e |
8'000 |
8'000 |
3e |
5'000 |
5'000 |
4e |
2'500 |
2'500 |
5e |
1'500 |
1'500 |
6e |
750 |
750 |
7e |
150 |
150 |
8e |
125 |
125 |
9e |
100 |
100 |
10e |
100 |
100 |
Des primes au temps sont accordées :
Hommes : |
Femmes |
<2 :14 = 2000 euros |
<2 :34 = 2000 euros |
<2 :15 = 1500 |
<2 :35 = 1500 |
<2 :16 = 1000 |
<2 :36 = 1000 |
Un nouveau record de lépreuve donne droit à une prime de 3000 euros dans les deux catégories. Légalité est aussi de mise chez les vétérans :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
500 euros |
500 euros |
2e |
125 |
125 |
3e |
100 |
100 |
Enfin, il existe des bonus pour les détenteurs dun passeport irlandais
Marathon de Madrid. Aucune indication sur les primes, si ce n'est quelles concernent les 200 premiers et les 25 premières.
Marathon de Valence. Les primes sont identiques pour les deux sexes ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories (15/15). Mais aucun montant n'a été précisé si ce nest celui du budget total des primes : 2,2 millions de pesetas, sans compter les bonus (jusquà 10 millions de pesetas pour un nouveau record de lépreuve, sans distinction de sexe).
Marathon et 15 km d'Istanbul. Les primes darrivée du marathon sont égales jusquau 4e rang. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à être récompensés (10/4).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
20'000$ |
20'000$ |
2e |
15'000 |
15'000 |
3e |
10'000 |
10'000 |
4e |
3'000 |
3'000 |
5e |
1000 |
- |
6e |
900 |
- |
7e |
800 |
- |
8e |
700 |
- |
9e |
600 |
- |
10e |
500 |
- |
Mais dans lépreuve des 15 km, les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
1'000$ |
1'000$ |
2e |
750 |
750 |
3e |
500 |
500 |
4e |
300 |
300 |
5e |
200 |
200 |
Marathon de Malte. Les primes sont décernées en fonction du chrono. Les temps donnant droit à une prime sont les mêmes pour les hommes et les femmes ( !).
Temps |
Prime |
<2 :18 |
750 $ |
<2 :20 |
550 |
<2 :22 |
300 |
<2 :24 |
250 |
<2 :26 |
150 |
Pour toucher la prime la plus élevée, la femme doit battre le record du monde !
Lorganisateur décerne en outre des primes spéciales pour les coureurs du pays, toujours selon le principe des temps-limite « universels » :
<2 :30 |
200 $ |
<2 :40 |
150 |
<2 :50 |
100 |
Egyptian Marathon. Pas dinformations sur les primes de récompense.
Marathon de Copenhague. Aucune précision, si ce nest le budget total des primes : 5000 DKK pour les hommes et les femmes.
Midnight Sun Marathon (Norvège). Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories. Les primes sont attribuées en fonction du temps réalisé. Les trois premiers hommes terminant en moins de 2 :55 et les trois premières femmes signant un résultat inférieur à 2 :30 reçoivent respectivement 10'000, 5'000 et 3'000 NOK. Un bonus de 2000 NOK récompense celui ou celle qui établit un nouveau record de lépreuve.
Marathon dAtlanta. Pas de primes.
Marathon de Chicago. Ce marathon mythique, dépositaire du record mondial masculin, pratique légalité des primes et récompense un nombre identique dathlètes dans les deux catégories. Les primes 2002 ont été augmentées :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
100'000 $ |
100'000 $ |
2e |
50'000 |
50'000 |
3e |
35'000 |
35'000 |
4e |
20'000 |
20'000 |
5e |
15'000 |
15'000 |
6e |
7'500 |
7'500 |
7e |
5'500 |
5'500 |
8e |
4'500 |
4'500 |
9e |
3'000 |
3'000 |
10e |
2'000 |
2'000 |
Chez les masters, la grille des primes se présente comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
1'500 $ |
1'500 $ |
2e |
1'000 |
1000 |
3e |
650 |
650 |
Légalité est de mise aussi dans la catégorie « fauteuil roulant » :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
1'000 $ |
1'000 $ |
2e |
500 |
500 |
3e |
250 |
250 |
Des bonus allant de 1000 à 150'000 dollars sont attribués en fonction du temps réalisé (de 2 :14 :00 à 2 :05 :42 chez les hommes, et de 2 :33 :00 à 2 :18 :47 chez les femmes). Ils ne peuvent pas être cumulés avec les primes.
Lannée précédente, la grille des primes se présentait comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
75'000 $ |
75'000 $ |
2e |
45'000 |
45'000 |
3e |
35'000 |
35'000 |
4e |
20'000 |
20'000 |
5e |
15'000 |
15'000 |
6e |
10'000 |
10'000 |
7e |
7'500 |
7'500 |
8e |
5'000 |
5'000 |
9e |
3'000 |
3'000 |
10e |
2'000 |
2'000 |
New-York. Egalité des primes et nombre dathlètes récompensés identique dans les deux catégories pour le plus célèbre marathon du monde. En 2001, il a été annoncé un relèvement des primes de 23%, dont nous navons pas obtenu confirmation.
1er |
65'000 $ |
65'000 $ |
2e |
30'000 |
30'000 |
3e |
15'000 |
15'000 |
4e |
10'000 |
10'000 |
5e |
7'500 |
7'500 |
6e |
5'000 |
5'000 |
En ce qui concerne les récompenses décernées en fonction du temps réalisé, les femmes ont même droit à certaines « largesses » dès la sixième prime :
Hommes |
|
|
Femmes |
Moins de 2 :07 :00 = |
65'000 $ |
Moins de 2 :22 :00 = |
65'000 $ |
Moins de 2 :07 :30 = |
60'000 |
Moins de 2 :23 :00 = |
60'000 |
Moins de 2 :08 :01 = |
50'000 |
Moins de 2 :23 :30 = |
50'000 |
Moins de 2 :08.30 = |
40'000 |
Moins de 2 :24 :00 = |
40'000 |
Moins de 2 :09 :00 = |
35'000 |
Moins de 2 :24 :40 = |
35'000 |
Moins de 2 :10 :00 = |
20'000 |
Moins de 2 :25 :00 = |
30'000 |
Moins de 2 :11 :00 = |
10'000 |
Moins de 2 :26 :00 = |
25'000 |
Moins de 2 :11 :30 = |
7'000 |
Moins de 2 :27 :00 = |
15'000 |
Moins de 2 :12 :00 = |
5'000 |
Moins de 2 :28 :00 = |
12'500 |
Moins de 2 :13 :00 = |
3'000 |
Moins de 2 :29 :00 = |
8'000 |
- |
|
Moins de 2 :30 :00 = |
5'000 |
3 M half-marathon & Relay (Austin). Même remarque.
1er |
500 $ |
500 $ |
2e |
300 |
300 |
3e |
150 |
150 |
4e |
125 |
125 |
5e |
100 |
100 |
Fait exceptionnel, les handicapé(e)s ont droit aux mêmes primes que les « valides ».
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
500 $ |
500 $ |
2e |
300 |
300 |
3e |
150 |
150 |
4e |
125 |
125 |
5e |
100 |
100 |
Pacific shoreline marathon (Californie). Lorganisateur nattribuera pas de primes en 2002. Aucune indication précise sur les années précédentes, si ce nest que les primes étaient « égales pour les hommes et les femmes » et que le montant global alloué au cours des trois dernières années se monte à $2'500 pour le marathon et $2'500 pour le demi-marathon.
Portland Marathon. Pas de primes. Mais 57% de femmes dans le peloton Commentaire de lorganisateur : « A moins que vous ne vous soyez le marathon de Chicago, New-York ou Boston, verser des primes en liquide est une perte de temps. Dans nimporte quelle compétition, ceux qui gagnent, vous ne les connaissez pas, ils prennent votre argent et sen vont ; il est peu probable quils fassent quelque chose pour la communauté. Pour cette raison, notre manifestation est destinée au coureur moyen. Les sportifs délite sont les bienvenus, mais nous ne les payons pas pour venir et nous ne leur versons pas de primes darrivée ».
Marathon de Hawaï. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
1er |
15000$ |
15000$ |
2e |
750 |
750 |
3e |
500 |
500 |
Marathon olympique américain (USA uniquement). Une exception que lon pourrait qualifier de rigolote : les femmes reçoivent davantage que les hommes du 2e au 14e rang (entre 500$ et 5000$ de plus !). Le premier gagne tout de même 5000$ de plus que la première (il ne faut rien exagérer).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
40'000 $ |
35'000 $ |
2e |
25'000 |
30'000 |
3e |
20'000 |
25'000 |
4e |
17'000 |
18'000 |
5e |
15'000 |
16'000 |
etc. jusquà la 15e place où, mystère de la logique américaine, les primes sont les mêmes pour les deux sexes. Du 16e au 19e rang, ce sont les hommes qui gagnent
davantage (entre 250$ et 500$ de plus). Pour le dernier rang rémunéré, les deux sexes ont de nouveau droit à la parité.
Twin Cities Marathon (Minnesota). Le budget est le même pour les hommes et les femmes : 55'500 $ dollars de primes pour chacune des deux catégories, avec un cachet de 20'000 $ pour le gagnant et la gagnante. Le montant total des primes allouées aux vétérans (Masters) est également le même pour les hommes et les femmes : 15'000 $ dont 5'000 $ pour le premier et la première.
Marathon de Vancouver. Suivant la « norme » nord-américaine, les organisateurs pratiquent la parité des primes :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
3000 $ |
3000 $ |
2e |
1000 |
1000 |
3e |
500 |
500 |
Des primes au rang sont également prévues ; leurs montants sont identiques pour les deux sexes.
Park City Marathon (Salt Lake City). Pas de primes.
Maui Marathon. Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Rang |
Hommes |
Femme |
1er |
1500 $ |
1500 $ |
2e |
750 |
750 |
3e |
500 |
500 |
Chez les masters, une prime de 750 $ récompense le premier homme et la première femme. En ce qui concerne la catégorie « fauteuil roulant », la grille des primes se présente comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
750 $ |
750 $ |
2e |
250 |
250 |
3e |
100 |
100 |
Tahiti Nui Marathon (Moorea blue marathon). Les primes sont égales pour les deux sexes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
250'000 fcp |
250'000 fcp |
2e |
200'000 |
200'000 |
3e |
150'000 |
150'000 |
Même politique dans la catégorie « handisport » :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
150'000 fcp |
150'000 fcp |
2e |
100'000 |
100000 |
3e |
50'000 |
50'000 |
(Un dollar américain vaut approximativement 120 fcp).
Cape Town marathon. Pas dindications très précises, si ce nest le montant total alloué au marathon (43000 Rand) et au semi-marathon (2375 Rand). Le nombre dathlètes primés serait égal dans les deux catégories. Lorganisateur ne possède pas de statistiques sur la participation féminine.
Old Mutual Two Oceans Marathon (Afrique du Sud). Dans un pays qui a pratiqué l'apartheid, les primes hommes/femmes sont égales pour les deux sexes, quelle que soit la catégorie (open, vétérans, masters, grandmasters ) ; de plus, le nombre d'athlètes récompensés est le même dans les deux catégories (58/58).
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
100'000 Rand |
100'000 Rand |
2e |
50'000 |
50'000 |
3e |
25'000 |
25'000 |
4e |
15'000 |
15'000 |
5e |
10'000 |
10'000 |
6e |
9'000 |
9'000 |
7e |
8'000 |
8'000 |
8e |
7'000 |
7'000 |
9e |
6'000 |
6'000 |
10e |
5'000 |
5'000 |
Chez les vétérans, la grille des primes se présente comme suit :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
6000 Rand |
6000 Rand |
2e |
4000 |
4000 |
3e |
3000 |
3000 |
4e |
2000 |
2000 |
5e |
1000 |
1000 |
6e |
500 |
500 |
7e |
300 |
300 |
8e |
100 |
100 |
Les montants des primes continuent daller en décroissant pour les masters, les grandmasters et les great grandmasters.
Buenos Aires. Pas dautres précisions que le montant total alloué aux hommes et aux femmes (3500$) et le nombre dathlètes récompensés dans chacune des deux catégories (5/5).
Marathon de Panama. Pas dindications très précises, si ce nest que le montant total alloué aux hommes en 2001 sest élevé à 10'850 $, contre 8100 $ pour les femmes. Lannée précédente, le montant total alloué aux hommes avait atteint 7650 $, contre 5900 $ pour les femmes. Les femmes représentent 15% des concurrents.
Trinidad & Tobago. Les hommes reçoivent des primes plus élevées ; ils sont aussi plus nombreux à être récompensés (10/5). Seuls les bonus destinés à récompenser un nouveau record de lépreuve sont identiques pour les deux catégories.
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
4000 $ |
3000 $ |
2e |
3000 |
2000 |
3e |
2000 |
1000 |
4e |
1500 |
800 |
5e |
1000 |
600 |
6e |
800 |
|
7e |
600 |
|
8e |
500 |
|
9e |
350 |
|
10e |
250 |
|
Mighty River Sun Marathon (Nouvelle-Zélande). Les primes sont égales pour les hommes et les femmes ; de plus, le nombre dathlètes récompensés est le même dans les deux catégories :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
500 $ |
500 $ |
2e |
400 |
400 |
3e |
300 |
300 |
4e |
200 |
200 |
5e |
100 |
100 |
Marathon de Sydney. Pas dindications précises, si ce nest le montant total des primes allouées respectivement aux hommes et aux femmes (10'000 $), et le nombre dathlètes récompensés dans les deux catégories (10/10).
Les Foulées de la Soie. Pas de primes. Lorganisateur se refuse à augmenter les taxes dinscription pour financer les primes darrivée. Lépreuve affiche une participation féminine de quelque 40%
Dead See Marathon (Chine). Pas de primes.
China coast marathon. Pas de primes. Dans chaque catégorie dâge, les trois premiers et les trois premières reçoivent une récompense sous forme de trophée. Il existe une catégorie de moins chez les femmes, en raison de leur plus faible nombre.
Great Wall Marathon (Chine). Pas de primes.
Singapour. Selon lorganisateur, le budget des primes aurait été multiplié par trois pour 2002. Les montants sont inférieurs pour les femmes :
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
5000 $ |
4000 $ |
2e |
3000 |
2000 |
3e |
2000 |
1000 |
Curieusement, dans le marathon en relais, les femmes gagnent pareil :
1er |
1000 $ |
1000 $ |
2e |
600 |
600 |
3e |
400 |
400 |
La question de la faible participation féminine aux courses pédestres se heurte un peu aux mêmes obstacles que celle de leur représentation fortement minoritaire en politique ou dans les échelons supérieurs de la hiérarchie dentreprise. Dans ces domaines-là, des solutions ont pu être proposées (quotas, mesures incitatives ). Mais elles soulèvent presque autant de questions quelles nen résolvent.
Dans un contexte similaire, celui des inégalités ethniques, cest pourtant bien vers la « discrimination positive », dont relèvent les quotas, que lon a tendance à se diriger. On est passé du principe de color-blindness (indifférence à la couleur de peau) à celui de color-consciousness (prise en considération de la couleur de peau ou « discrimination
positive »). De cette manière, le principe de légalité formelle, cest-à-dire le traitement indifférencié des individus et des groupes, est abandonné au profit de la notion de
légalité réelle qui exige de traiter différemment les personnes dans leur accès au travail, au logement, à la santé, etc., afin dobtenir une égalité de résultat.
« Dans une situation dinégalité, un traitement égal est discriminatoire », affirme Christine Delphy en faveur des quotas. De la même façon, la loi suisse sur légalité stipule expressément que lutilisation du critère de lappartenance sexuelle nest pas interdite lorsquelle sert à promouvoir légalité dans les faits. En dautres termes, le législateur a voulu se prémunir demblée contre les esprits qui seraient tentés de dénoncer les quotas féminins comme discriminatoires envers les hommes.
Reste que cette forme de « discrimination à lenvers » est souvent critiquée. En Afrique du Sud, par exemple, lintroduction de quotas favorisant la promotion professionnelle des Noirs a souvent été critiquée, ses détracteurs y voyant une façon dobliger les employeurs à engager des Noirs incompétents apparemment, il nétait pas venu à lesprit de ces mécontents que, jusqualors, les employeurs avaient peut-être engagé (au moins parfois) des Blancs incompétents !
Toujours est-il que lintroduction de quotas féminins dans les structures de certaines organisations sportives est actuellement en discussion, avec pour bénéfice escompté une augmentation de la participation féminine. La tendance est bien là, elle est irréversible. Nous vivons dans une société qui, au nom du progrès social dont elle fait un sujet de fierté, peut de moins en moins se permettre de ne pas accorder aux femmes les mêmes chances et les mêmes droits quaux hommes. La mode du « politiquement correct » traduit cette même vision affinée du progrès social. Mais cette évolution est à double tranchant. Il est frappant de constater que la IAAF ait supprimé le terme « vétéran » en raison de sa connotation négative (on parle aujourdhui de « master »), à lépoque même où le mot âgisme (discrimination envers toute personne âgée) entrait dans nos dictionnaires (Nouveau Petit Robert). On peut même, au risque de tomber dans la paranoïa, se demander sil ny a pas précisément du sexisme et de lâgisme dans ces touchantes préventions à légard des êtres discriminés. Après tout, la décision de la IAAF visait surtout à rendre lesdites catégories plus « attractives » (sic) sur le plan du marketing !
Pour en revenir à la faible représentation des femmes dans les marathons, il nous semble que lallongement du temps-limite jusquà 6 heures au moins est une mesure indispensable pour éviter de continuer à les dissuader de participer. Les organisateurs répondent ordinairement à cet argument quils ne peuvent pas bloquer la circulation aussi longtemps et que, de toute façon, les spectateurs ne vont pas poireauter six heures pour applaudir trois ménagères.
Reste la question de l(in)égalité des primes. Lorsquon aborde ce sujet, il est courant dobserver les réactions suivantes :
- le déni : « ce nest pas vrai, tout cela cest du passé, aujourdhui les femmes sont payées comme les hommes ».
Cette réponse est fréquente chez les jeunes générations. Nées après les grandes luttes féministes (celle qui droit de vote, en particulier), elles ont tendance à vivre dans un « mythe de légalité ».
- la minimisation : dune façon très révélatrice, le journaliste de lHebdo Jocelyn Rochat nous a confié quà son avis, les inégalités de primes étaient actuellement « à la limite du ridicule » (sic).
Cette réaction significative, largement partagée dans le public, laisse supposer que les progrès réalisés jusquici ne rendront pas plus facile la suppression des discriminations « résiduelles ». Les écarts que nous avons relevés dans cette étude sont tellement peu importants en regard des discriminations dont les femmes ont fait lobjet dans le sport par le passé que lopinion public a du mal à se mobiliser « pour si peu ».
- la rationalisation : « cest normal, les hommes sont plus rapides, ils sont plus nombreux que les femmes, etc. ». Généralement, tout le monde finit cependant par reconnaître que « les organisateurs ont le droit de faire ce quils veulent ». Et que cest effectivement ce quils font.
Différences entre les primes décernées aux hommes et aux femmes : quelques exemples
Compétition |
Primes podium |
Total primes |
Austin, semi-marathon) |
égalité |
égalité |
idem, handisport |
égalité |
égalité |
Berlin, marathon |
-5% |
-20% |
Berne, Grand Prix |
-17% |
-37% |
Campione, semi |
-25% |
n.c. |
Cesane Boscone, marathon |
-40% |
-40% |
idem, handisport |
-40% |
-48,5% |
Chicago, marathon |
égalité |
égalité |
Dublin, marathon |
égalité |
égalité |
Course de lEscalade |
égalité |
-30% (*) |
Francfort, marathon |
égalité |
égalité |
Hambourg, marathon |
égalité |
n.c. |
Hawaï, marathon |
égalité |
égalité |
Marathon de lHumanité |
-20% |
n.c. |
Istanbul, marathon |
égalité |
-8,5% |
Istanbul, 15 km |
égalité |
égalité |
Jungfrau, marathon |
égalité |
-10% |
Kerzerslauf |
égalité |
-2% |
Lausanne, marathon |
égalité (depuis 2001) |
-24,5% |
Lausanne, 20 km |
égalité |
-16% |
Londres, marathon |
égalité |
-32% |
Marjevols-Mende |
égalité |
-10% |
Marseille, marathon |
égalité |
-4% |
Marseille, semi |
égalité |
égalité |
Midnight Sun Marathon |
égalité |
égalité |
Mighty River Sun Mar. |
égalité |
égalité |
Monaco, marathon |
-25% |
-34,5% |
Mont-Blanc, cross |
égalité |
-17% |
idem, seniors |
égalité |
-40% |
idem, vétérans |
égalité |
-25% |
Morat-Fribourg |
égalité |
égalité |
Naples, marathon |
-40% |
-45% |
idem, handisport |
égalité |
égalité |
New-York, marathon |
égalité |
égalité |
Old Mutual Two Oceans |
égalité |
égalité |
Paris, marathon |
égalité |
-13% |
Paris, semi |
égalité |
n.c. |
Payerne, semi |
égalité |
égalité |
La Rochelle, marathon |
égalité |
-27% |
idem, catégorie vétérans |
égalité |
-15% |
Rome, marathon |
égalité |
égalité |
Schilthorn, semi |
égalité |
égalité |
Schwyz, semi |
égalité |
égalité |
Sierre-Zinal |
égalité |
égalité |
Singapour, marathon |
-30% |
idem |
Tahiti, marathon |
égalité |
égalité |
Tenero, marathon |
égalité (depuis 2001) |
-26% |
Tenero, semi |
égalité |
-26% |
Thyon-Dixence |
égalité |
égalité |
Turin, marathon |
-47% |
-57% |
Vancouver, marathon |
égalité |
égalité |
Zermatt, marathon |
égalité |
égalité |
(*) il faut tenir compte du fait que cette compétition prévoit un nombre de kilomètres plus faible pour les femmes.
1) Toute considération sur la participation des femmes aux marathons, basée sur le nombre de personnes classées, doit tenir compte du fait que celles qui franchissent la ligne d'arrivée après les 5 ou 6 heures fatidiques du temps-limite ne sont plus enregistrées ; elles auraient tout aussi bien pu abandonner. Sans doute ne sont-elles pas très nombreuses à être exclues du classement pour cause darrivée tardive. Mais les temps-limite exercent assurément un effet dissuasif sur les femmes qui songent à sinscrire.
Curieusement, en examinant les classements du marathon de Berlin (le seul qui nous ait communiqué des statistiques complètes, voir chapitre V), on constate que, malgré le temps-limite qui favorise les hommes (six heures), ceux-ci sont moins nombreux que les femmes, aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement, à réussir à se classer, soit qu'ils aient dépassé le temps limite, soit qu'ils aient effectivement abandonné. Cette observation est valable pour toutes les années passées sous revue (de 1993 à 2000). Les hommes sont également environ six fois plus nombreux que les femmes à s'inscrire au marathon de Berlin, mais à ne pas prendre le départ. Là aussi, la différence s'observe aussi bien en chiffres absolus que proportionnellement (quelque 3000 défections chez les hommes, contre 500 chez les femmes en 1999).
Leffet dissuasif du temps-limite sur les novices est tellement évident que le magazine italien Correre a établi une liste des marathons italiens les plus tolérants envers les coureurs lents ! Voici ce hit-parade :
1. Marathons étrangers
Honolulu |
Honolulu |
11 :00 |
New-York |
New-York |
10 :00 |
Londres |
Greenwich-Londres |
10 :00 |
Boston |
Hopkinton-Boston |
6 :00 |
Prague |
Prague |
6 :00 |
Berlin |
Berlin |
6 :00 |
Chicago |
Chicago |
6 :00 |
Paris |
Paris |
5 :40 |
Budapest |
Budapest |
5 :30 |
Rotterdam |
Rotterdam |
5 :00 |
Amsterdam |
Amsterdam |
4 :30 |
2. Marathons italiens
Marathon |
Lieu |
Temps-limite |
Salento |
Parabita |
aucun |
Endas di Platamona |
Platamona |
aucun |
Piceno |
Grottazzolina |
aucun |
Gorizia |
Gorizia |
aucun |
Latina |
Latina |
aucun |
San Antonio |
Vedelago-Padova |
8 :00 |
Verona |
Verona |
8 :00 |
Dei 3 comuni |
Calderara di Reno |
8 :00 |
Torino |
Torino |
6 :30 |
Del Mare |
Genova |
6 :00 |
Venezia |
Venezia |
6 :00 |
Mugello |
Borgo San Lorenzo |
6 :00 |
Vigarano |
Ferrara |
6 :00 |
Roma |
Roma |
6 :00 |
Assisi |
Assisi |
6 :00 |
Ravenna |
Ravenna |
6 :00 |
Del Custoza |
Sommacampagna |
6 :00 |
Südtirol Alto Adige |
Bolzano |
6 :00 |
Pisa |
Pisa |
6 :00 |
Del Lamone |
Russi |
6 :00 |
Placentia for Unicef |
Piacenza |
5 :30 |
Reggio Emilia |
Reggio Emilia |
5 :30 |
Parco dellAsinara |
Porto Torres |
5 :30 |
Bari |
Bari |
5 :00 |
Firenze |
Firenze |
5 :00 |
Palermo |
Palermo |
5 :00 |
Siracusa |
Siracusa |
5 :00 |
Dei 2 laghi |
Campione dItalia-Como |
5 :00 |
Per la Pace Napoli-Pompei |
Napoli-Pompei |
5 :00 |
Livorno |
Livorno |
5 :00 |
Abruzzo |
Chieti |
5 :00 |
DEuropa |
Trieste |
5 :00 |
Napoli |
Napoli |
5 :00 |
Memorial Enzo Ferrari |
Maranello-Carpi |
5 :00 |
Dei Luoghi Verdiani |
Salsomaggiore-Busseto |
4 :30 |
Genova (sur piste) |
Genova |
4 :00 |
2) Lidée que les taxes dinscription des femmes doivent couvrir les primes de récompense destinées aux trois premières dentre elles soppose au principe de la solidarité hommes-femmes. Dans dautres domaines, par contre, comme lassurance accidents privée, où les hommes coûtent plus cher que les femmes, (avec un sex ratio de 1,4 pour les accidents de sport), le principe de solidarité est jugé tout à fait de circonstance. Il est évident que ce sont les intérêts masculins qui déterminent les situations dans lesquelles le principe de solidarité doit sappliquer ou ne pas sappliquer.
3) Si l'on considère les 50 meilleures performances mondiales de l'année 2000 sur marathon, on trouve un écart de +4 minutes entre le 1er et le 50e résultat masculin, contre un écart de +8 minutes entre le 1er et le 50e résultat féminin. De même, en ce qui concerne les 100 km, il existe un écart de +11 minutes entre le 1er et le 10e meilleur résultat masculin de l'an 2000, contre un écart de +23 minutes entre le 1er et le 10e meilleur résultat féminin. En d'autres termes, les performances baissent plus vite au fil du classement chez les femmes.
En revanche, si lon considère les marathons internationaux, on constate que l'écart moyen entre le gagnant et la gagnante est généralement constant : environ sept minutes au semi-marathon, 16 mn au marathon et 1 :10 aux 100 km. L'écart approximatif entre le premier et la première est de 14 mn à Berlin, 15 mn à New-York et 17 mn à Boston. A Lausanne, parcours difficile, l'écart avoisine les 22 mn. Sur les tracés très « lents », lécart peut aller jusquà 30 mn
En examinant de plus près les classements de ces marathons pour les années 1999, 2000 et 2001, on saperçoit quil existe une règle curieuse : lorsque les résultats de lélite masculine sont modestes (2 :20 pour le premier), le niveau des performances féminines est comparativement plus mauvais que dans les marathons où les hommes signent de bons résultats. A Athènes, où le premier narrive quen 2 :20 :50, la première pointe à 2 :53 :00 et la seconde à plus de 3 heures ! Pareil au marathon de Malte, où le premier termine en 2 :21 et la première en 2 :53. La troisième boucle en 3 :10 !
Dautre part, hormis Chicago, les marathons qui ont permis aux hommes détablir le plus grand nombre de fois un nouveau record mondial ne sont pas ceux qui réussissent le mieux aux femmes, et vice versa. Les marathons où lon a enregistré le plus de records mondiaux féminins sont Boston et Osaka, suivis de Chicago et Londres. Or, Boston narrive quen 5e position chez les hommes (trois records) ; Londres pointe à la 7e place. Inversement, les marathons où les hommes ont établi le plus souvent un nouveau record du monde sont Rotterdam, Berlin et Chicago (cinq chacun). Chez les femmes, Berlin et Rotterdam figurent au 5e rang.
4) Les marathons féminins (Japon) sont très rapides : les six premières courent généralement en moins de 3 :30. A Nagoya, le 12 mars 2000, la première est arrivée en 2 :22, la sixième en 2 :29 et la dixième en 2 :33 !. A Osaka, le 30 janvier 2000, la première est arrivée en 2 :22 et la septième en 2 :29. A Tokyo, le 19 novembre 2000, sept femmes ont couru en moins de 3 :30.
5) Dès 1994, certains organisateurs américains ont limité le nombre de Kenyans admis au départ. La célèbre course de Boulder (Colorado) a limité le nombre de coureurs étrangers à trois par pays et prévu pour lathlète américain arrivant dans les cinq premiers une prime deux fois supérieure à celle des étrangers. En Allemagne, des athlètes Blancs auraient menacé de refuser de courir en découvrant le nombre de Kenyans et dEthiopiens présents sur la ligne de départ. Lattribution de primes spéciales pour les coureurs « du terroir » sest généralisée : de la Suisse à Singapour en passant par Malte, Turin et les USA, on ne compte plus les épreuves qui ont adopté cette pratique. Ainsi, aux Etats-Unis, le Kenyan Godfrey Kiprotich a reçu 2500 dollars en gagnant une course où le premier américain, arrivé bien après lui, a empoché le double.
Le débat sur les primes dincitation est toujours dactualité. Dans le numéro de décembre 2001 de Jogging International, un lecteur écrit : « A chaque course amateur à laquelle je suis inscrit, il y a des coureurs étrangers (Russes, Kenyans, etc.) qui salignent. Face à de telles pointures, il est pratiquement impossible pour des coureurs amateurs de mon niveau dêtre compétitifs. Nous assistons donc à des courses à deux vitesses où la victoire est acquise dès le départ et où les coureurs locaux nont aucune chance. ( ) Pour donner une chance aux coureurs de mon niveau, je pense que les organisateurs devraient établir un double classement : un pour les professionnels et un pour les coureurs régionaux où ceux-ci auraient une chance de sillustrer ».
Les primes incitatives sont cependant critiquées : au lieu de stimuler les coureurs « du cru », elles les encourageraient à se contenter de leur niveau de performances Le système dinvitation « sur mesure » pratiqué par les Goodwill Games, à Brisbane, a confirmé ce soupçon en 2001. « Surtout intéressés à toucher leur cachet, les athlètes ne sont pas vraiment à la hauteur, accuse lhebdomadaire helvétique dimanche.ch dans son édition du 9 septembre. La palme revient aux coureurs de 5000 mètres où le Kenyan Paul Bitok sest imposé dans un temps supérieur de plus de 13 secondes à celui réalisé chez les femmes par Olga Yegorova sur la même distance ». Les six autres Kenyans et Ethiopiens invités ont tous terminés en des chronos qui ne les auraient placés quen 6e position du 5000 mètres féminin ! « Course de lenteur », titrait le magazine français VO2 marathon
6) Lors de lOpen dAustralie 2002, le Chilien M. Rios a clairement affirmé que loctroi des mêmes gains aux joueurs et aux joueuses de tennis signifierait que le niveau des matchs masculins est « moins bon » que celui des rencontres féminines. Une fois encore, le système de rémunération est considéré comme déjà équitable lorsque les femmes gagnent moins que les hommes
7) Les détracteurs de la boxe féminine ne peuvent même pas objecter quil sagit dun sport davantage traumatisant pour les femmes, car les blessures infligées sont encore plus sérieuses chez les hommes. Mais il est souvent reproché aux femmes dadopter les sports dangereux créés par les hommes comme si elles devaient forcément faire mieux ou réparer les travers de ces disciplines.
8) Les directives données aux femmes frisent le double bind (double contrainte). Dun côté, les médias célèbrent un véritable hymne à la femme sexuelle (voyez le feuilleton « Alerte à Malibu », les publicités Aubade qui sapparentent davantage à la photo érotique et la « fille de la page 3 » dans certains journaux populaires). De lautre, les expressions « pute » et « salope » nont probablement jamais été aussi courantes dans le langage masculin et, pour les hommes qui les utilisent, ces qualificatifs désignent toujours une femme sexuelle. La distinction entre la femme « bandante », désirable (comme sur les photos Aubade) et lallumeuse, la « salope », est finalement assez ténue. Cette dernière insulte na dailleurs aucune signification. Le Robert donne « femme qui recherche le plaisir sexuel ». En réalité, cette expression révèle, chez les hommes qui lemploient, une colère née du sentiment que les femmes ne se conforment pas assez à leur volonté soit quelles leur paraissent incontrôlables, pas assez disponibles ou trop indépendantes.
Il y a, dans les attentes des hommes vis-à-vis du comportement des femmes, une frivolité confondante. Nous employons ce terme car il nous semble le mieux choisi, tout en sachant que les hommes lont rattaché au sexe féminin. Pourtant, cest bien de frivolité quil sagit. Par exemple, avant les Jeux Olympiques de Sydney, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB) a émis le souhait de voir les joueuses soient vêtues de manière plus sexy, histoire dattirer lattention des sponsors et des médias. Scénario
contraire pour les patineuses lors des Jeux Olympiques de Salt Lake City : tenues et poses trop suggestives ont été interdites par des directives officielles.
Il y a aussi un paradoxe frappant dans la représentation masculine des rôles sexuels : lactivité qui est valorisante pour lhomme (on dit dun séducteur quil est un Dom Juan) est source dopprobre pour la femme (« femme facile », « traînée », « garce », etc.
nont pas déquivalents masculins). Significativement, le verbe « posséder », tout comme son synonyme « baiser » emprunté au langage familier, signifie aussi bien que pénétrer sexuellement que tromper, duper.
9) Avant le procès, la grille de rémunération hommes/femmes se présentait comme suit:
Rang |
Hommes |
Femmes |
1er |
50'000 FF |
30'000 FF |
2e |
30'000 |
20'000 |
3e |
25'000 |
15'000 |
4e |
20'000 |
10'000 |
etc., avec, au total, 20 hommes récompensés, contre 15 femmes.
10) Le 3 octobre 1971, Marijke Moser est remarquée dans le peloton. Les « clandestines » se feront de plus en plus nombreuses au fil des ans. Le 1er octobre 1972, Kathy Switzer vient tout spécialement des Etats-Unis pour participer à Morat-Fribourg. Au vétéran qui lui promet quelle sera arrêtée par la police si elle prend le départ, elle répond : « Pour mexpulser, il faudra pouvoir courir plus vite que moi ! ». Les dossards artisanaux portés par les « clandestines » dérèglent la machine électronique, qui fait une indigestion de faux numéros. Pour la première fois, les résultats ne sont pas prêts dans les délais habituels. Les organisateurs décident alors de planifier ladmission des femmes pour 1977. Reste donc à attendre... cinq ans, pendant lesquels elles continueront à courir clandestinement, bravant les commissaires postés le long du parcours (de préférence au sommet des collines, pour leur épargner des efforts). Lépreuve leur sera effectivement ouverte en 1977.
Les juniors se sont heurtés un temps à la même interdiction et le multiple champion suisse Markus Ryffel, pour ne citer que cet exemple, a dû lui aussi courir sous un faux nom. Les juniors étaient en effet placés à la même enseigne que les femmes : on craignait pour leur constitution fragile. Personne en revanche ne sinquiétait pour les vétérans.
11) Le 13 mai 2000, une motion demandant au comité directeur de la FFA de revoir sa position concernant le passage à la catégorie vétéran femme dès lâge de 35 ans était présentée à lassemblée générale plénière de la Commission nationale des courses hors stade (CNCHS). Cette motion, qui a été adoptée, affirme notamment : « Au titre de la parité entre hommes et femmes, il est tout à fait inacceptable que les femmes soient vétérans à 35 ans alors que les hommes le sont à 40 ans. La parité simpose partout dans notre société, aucun retour en arrière ne se constate, seule notre Fédération illustrerait cet archaïsme ». Certains ayant suggéré de déléguer le problème à la IAAF, la motion indique encore : « Largument dune harmonisation nest pas capital, de nombreuses fédérations étrangères nappliquent pas les mêmes tranches dâge que
nous (USA, Suisse ) mais toutes appliquent la parité en interne (cf procès des ligues féministes aux Etas-Unis). Dailleurs, il ne fait aucun doute que dici quelque temps, lIAAF sera obligée dadopter la parité ».
Cette vétéranisation prématurée des coureuses est pour le moins curieuse, puisque les jeunes filles ont souvent été admises plus tard que les jeunes garçons dans la catégorie junior ! Est-ce à dire que les femmes mûrissent plus lentement que les hommes, mais vieillissent plus vite ? Nous avons parlé du passage à la catégorie vétéran dès 35 ans pour les femmes à un coureur de haut niveau (3e dans sa discipline aux championnats du monde). Il nous a répondu quil lui paraissait tout à fait possible quelle soit fondée, les filles étant « déjà mûres beaucoup plus vite que les garçons à ladolescence » !
Elle proclame que « les gouvernements et les organisations sportives devraient appliquer le principe de légalité des chances pour permettre aux femmes de réaliser leur potentiel de performance sportive, en sassurant que toutes les activités et toutes les programmes destinés à améliorer la performance tiennent compte des besoins spécifiques des femmes athlètes. Tout responsable des athlètes délite et/ou professionnels devrait sassurer que les occasions de concourir, les récompenses, les primes dencouragement, lhonneur, le parrainage, la promotion et dautres formes dappui sont fournis justement et équitablement aussi bien pour les femmes que pour les hommes ». Il sagit donc de faire en sorte que « les sportives délite reçoivent les mêmes opportunités, les mêmes récompenses et les mêmes titres ».
La déclaration de Brighton est issue dune conférence organisée par lancien British Sports Council avec le soutien du Comité international Olympique (« Les femmes, le sport et le défi du changement », mai 1994, Brighton, Angleterre). Quelque 280 délégués provenant de 82 nations y participèrent. Non contraignante pour ceux qui la signent, cette déclaration a été adoptée par plus de 200 organisations dans le monde entier (voir liste en pages suivantes). Les organisations nationales qui figurent parmi les signataires représentent 24 pays dEurope, 20 pays dAfrique, 30 pays dAsie, 8 dans le continent américain et 5 en Océanie.
Cette déclaration comporte une série de principes dont voici les principaux :
1) « Les appareils dEtat et gouvernements doivent faire tout leur possible pour sassurer que les établissements et les organisations responsables du sport respectent les normes déquité des sexes de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration universelle des droits de la personne et de la Convention des Nations Unies sur lélimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes ».
2) « Les ressources, les pouvoirs et la responsabilité doivent être répartis équitablement, sans discrimination sexuelle, et cette attribution doit corriger tout déséquilibre au niveau des avantages offerts aux femmes et aux hommes »
3) « Les recherches ont démontré que les filles et les garçons voient le sport de deux points de vue complètement différents. Les responsables du sport, de léducation, des loisirs et de léducation physique pour les jeunes devraient sassurer que les chances de participation et les occasions dapprentissage qui correspondent aux valeurs, aux attitudes et aux aspirations des filles soient intégrées aux programmes ( ) ».
4) « La participation des femmes dans le sport est influencée par la gamme dactivités offertes. Les responsables de la diffusion des activités et des programmes sportifs doivent offrir et promouvoir des activités qui répondent aux besoins et aux aspirations des femmes ».
5) « Les personnes qui appuient les athlètes délite ou les athlètes professionnels doivent sassurer que les occasions de compétition, les récompenses, les mesures dincitation, la reconnaissance, les commandites, la promotion et autres formes dappui sont fournies équitablement aux femmes et aux hommes ».
6) « Les femmes sont sous-représentées dans les postes de direction et de décision dans tous les sports et organisations sportives. Les responsables de ces secteurs dactivité doivent élaborer des politiques et des programmes et concevoir des structures qui entraîneront une augmentation du nombre de femmes aux postes dentraîneuses, de conseillères, de décisionnaires, dofficielles, de gestionnaires et de personnel de soutien ( ) ».
En 1995, on ne comptait que dix femmes sur les 113 membres du Comité international olympique (CIO). Un groupe de travail sur le sport féminin fut créé ; une année plus tard, il demanda que les comités nationaux olympiques, les fédérations nationales et internationales appartenant au mouvement olympique se fixent pour objectif datteindre une proportion de femmes de 10% dans les structures décisionnelles à fin 2000 et de 20% à fin 2005. Le CIO a également modifié le texte de la Charte olympique pour y incorporer une référence aux athlètes féminines (art. 2) :
« le CIO encourage vivement, avec des moyens appropriés, la promotion du sport féminin à tous les niveaux et dans toutes les structures, en particulier dans les organismes exécutifs des organisations de sport nationales et internationales, afin dappliquer de la façon la plus stricte le principe de légalité entre les femmes et les hommes ».
Né de la conférence de Brighton, le GTI (IWG pour labréviation anglaise) est un organisme de coordination non officiel qui se compose dorganisations gouvernementales et non gouvernementales engagées dans la promotion du sport féminin. Ladresse de son site internet est www.iwg-gti.org/f/index.htm.
Une conférence est organisée tous les quatre ans depuis Brighton (1998 : Windhoek en Namibie, 2002 : Montréal, 2006 : Kumamoto au Japon). Le nombre de délégués attendus approche les 500 (Montréal). Dans la foulée, le gouvernement canadien a décidé de verser 150'000 $ pour encourager la pratique du sport chez les femmes et les filles. Un montant supplémentaire de 50'000 $ a été affecté à lorganisation dune conférence nationale sur les femmes, le sport et lactivité physique, qui aura lieu en novembre 2002 à Hamilton, afin « que nous retirions quelque chose de durable de la conférence mondiale de Montréal », selon la directrice générale de lAssociation canadienne pour lavancement des femmes, du sport et de lactivité physique (ACAFS). Le Canada entend ainsi démontrer quil est « un chef de file dans les efforts pour encourager les femmes à faire du sport ». Le GTI organisa sa prochaine Conférence mondiale en 2006 à Kumamoto, au Japon. Le siège du secrétariat du GTI devrait par la même occasion déménager au Japon pour la période 2002-2006.
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - au niveau inférieur, on trouve les groupes ou les organisations qui nont pas adopté la déclaration de Brighton et qui nont pris aucune action ;
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - le deuxième niveau est celui des organisations qui ont adopté officiellement la déclaration mais qui, en réalité, nont pris aucune mesure ni effectué de changement réel ;
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - le troisième niveau est celui des organisations qui ont adopté la déclaration et ont élaboré un plan daction, mais qui ne possèdent pas ou nont pas affecté le temps ou les ressources nécessaires pour permettre une bonne exécution des actions. A ce niveau, on trouve également des organismes qui ne possèdent pas dobjectifs bien définis ou qui nont pas élaboré de moyens de mesure pour sassurer que les actions entreprises leur permettent datteindre les objectifs prévus ;
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - le quatrième niveau est celui des organisations qui ont pris des mesures, ont établi des objectifs précis en y affectant les ressources nécessaires, et qui mesurent sans cesse lavancement de leurs travaux.
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les Nations Unies (ONU)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - lOrganisation des Nations Unies pour léducation, la science et la culture (UNESCO)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - lOrganisation mondiale de la santé (OMS)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - le Conseil de lEurope
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les réunions des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - lOrganisation des Etats américains (OEA)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - Comité international olympique (CIO)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - lAssociation générale des fédérations internationales de sports (AGFIS)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - la Fédération des Jeux du Commonwealth (FJC)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - le Comité paralympique international (CPI)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - le Conseil supérieur du sport en Afrique (CSSA)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les gouvernements nationaux et les organismes de sport quasi gouvernementaux ou non gouvernementaux
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les fédérations sportives nationales et internationales
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les groupes régionaux, nationaux et internationaux de sport pour les femmes comme le WomenSport International (WSI), lAssociation internationale déducation physique et sportive féminine (IAPESGW), lEuropean Women in Sport (EWS), lAfrican Women in Sport Association (AWISA), la Womens Sports Foundation (WSF) des Etats-Unis, lAssociation canadienne pour lavancement des femmes et du sport (ACAFS)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les groupes de femmes gouvernementaux et non gouvernementaux, nationaux et internationaux, comme la Commission de la situation de la femme des Nations Unies
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les organismes qui offrent un soutien aux initiatives de développement mondial, comme les organismes daide publique au développement, le secteur privé et les ONG
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les autres groupes engagés dans le développement du sport à léchelle nationale et internationale, comme le Conseil international pour léducation physique et la science du sport (CIEPSS) et ses membres, le Conseil international pour la santé, léducation physique, la récréation, le sport et la danse (CISEPR-SD)
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - bien sûr, les gestes individuels sont la clé de lamorce du changement.
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les Bureaux de légalité
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les organisateurs de manifestations sportives
0cm;mso-list:l1 level1 lfo2;tab-stops:list 18.0pt'> - les sponsors.